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Les Rapines Du Duc De Guise

Les Rapines Du Duc De Guise

Titel: Les Rapines Du Duc De Guise Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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était déjà tard mais, travaillant toute la matinée
au Palais, il ne pouvait prendre son repas plus tôt.
    Elle accepta. Habituellement, le jeune
Hauteville dînait dans la cuisine avec tout le personnel de la maison mais, pour
l’occasion, il fit monter une table à tréteaux dans la pièce. Cubsac, Caudebec
et Le Bègue se joignirent à eux. Durant le repas, la fille de M. de Mornay
l’interrogea plusieurs fois sur ses études et sur ce qu’il faisait. S’il s’étendit
sur sa thèse à la Sorbonne, il ne dit que peu de choses de son travail, sinon
qu’il se rendait chaque jour au tribunal de l’élection recopier et consulter
des registres. C’était une simple vérification des tailles, expliqua-t-il, et, malgré
les demandes détournées de la jeune femme, il ne lui dit pas qui lui avait
confié cette tâche. Le Bègue fut tout aussi muet sur ce sujet. En revanche, Olivier
raconta la mort de son père et Cassandre parut affligée. Ce furent les seules
paroles sincères de la jeune femme.
    Elle expliqua qu’elle logerait pour quelques
semaines à l’hôtellerie du Fer à Cheval située à une cinquantaine de
toises de la maison des Hauteville, entre le cul-de-sac Clairvaux et l’impasse
du More. C’était l’une des plus vastes et des plus confortables auberges du
quartier, avec de nombreuses dépendances, des remises et des écuries. Olivier
les connaissait puisque c’est là qu’il laissait sa mule et Cubsac son cheval. Le
plus grand corps de logis avait trois étages et disposait même d’un grand
jardin. Isabeau de Limeuil avait eu la précaution d’y envoyer un valet la
veille, en fin d’après-midi, pour y prendre deux chambres.
    Les jeunes gens se quittèrent assez tard après
s’être promis de se revoir, ce qui serait facile, tant l’hôtellerie était
proche. Une fois au Fer à Cheval, Cassandre écrivit une lettre que
Caudebec fit porter par un gamin à la maison de Scipion Sardini.
    Ils étaient tous deux satisfaits que la
première partie du plan de la douce Limeuil se soit si bien déroulée. Olivier
était tombé sous le charme de Cassandre qui n’avait rien fait pour le dissuader
de lui faire la cour. Restait maintenant à consolider cette confiance par
quelques visites amicales comme Mme Sardini l’avait suggéré. Leur dessein
était de faire découvrir au jeune homme que Jehan Salvancy était le responsable
du détournement des tailles qu’il contrôlait. Il faudrait ensuite le convaincre
de ne pas dénoncer le receveur des tailles au tribunal de l’élection et de
récupérer lui-même les quittances. Pour l’heure, Mlle de Mornay n’avait
aucune idée de la façon dont elle s’y prendrait.
    En revanche, pour Caudebec, cette entreprise
semblait impossible. Le bouillant capitaine de Philippe de Mornay ne voyait pas
comment un jolet comme Olivier pourrait s’introduire chez Salvancy, maîtriser
les deux gardes du corps et le concierge, ouvrir le coffre de fer fermé à clef,
prendre les quittances, repartir… et les leur donner !
    — De surcroît, ajouta-t-il, Olivier me
semble un impétueux jeune homme. S’il apprend que Salvancy a occis, ou fait
tuer, son père, il fera sans doute justice lui-même, il forcera l’entrée de la
maison de Salvancy et il sera tué par les bravi que l’on a vus !
    — Il convient donc d’agir avec prudence. Pour
ma part, j’aimerais savoir pourquoi Olivier poursuit le travail de son père, suggéra
Cassandre. D’après M. Vivepreux, Olivier n’a pas demandé à reprendre sa
charge de contrôleur des tailles. Il n’aurait pu le faire, d’ailleurs, puisqu’il
n’a pas vingt-cinq ans. Or pour pouvoir consulter les registres de l’élection, il
a bien dû obtenir une autorisation du conseil des finances. Qui la lui a donnée ?
Il y a là un petit mystère à résoudre.
    Le lendemain, vendredi
1 er mars, Maurevert se présenta chez Jehan Salvancy avec une lettre
du duc de Mayenne.
    Arrivé à cheval la veille, avec Paul Amer, son
fidèle écuyer et une autre monture en longe transportant ses bagages et des
armes – un mousquet, deux pistolets et trois épées ainsi que quelques dagues et
mains gauches –, il avait pris une chambre à l’auberge de la Tête Noire dans la rue de la Bûcherie, un quartier pauvre, habité par les marchands de
bois et les mariniers où il était certain que personne ne le connaissait.
    À la Tête Noire, les chambres étaient
desservies par une galerie de bois à claire-voie et un

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