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Les Rapines Du Duc De Guise

Les Rapines Du Duc De Guise

Titel: Les Rapines Du Duc De Guise Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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preuves.
    C’était parler avec sagesse. Ils préparèrent
les derniers détails de leur entreprise avant de se séparer. Il fut finalement
convenu que Nicolas Poulain viendrait chercher Olivier le lundi matin. Il
serait inutile que Le Bègue l’accompagne. Quant à Cubsac, il partirait à la
première heure.
    Durant la semaine
qui suivit, le roi envoya le duc de Montpensier à Orléans afin de s’assurer de
la fidélité de la ville car son gouverneur, Charles de Balzac d’Entragues, venait
de se déclarer pour la Ligue.
    Époux de Marie Touchet, l’ancienne maîtresse
de Charles IX, et l’un des survivants du fameux duel des mignons qui, en
1578, avait opposé trois partisans du roi à trois partisans de Guise, Entragues
avait toujours été proche des Lorrains. Son ralliement n’avait donc surpris
personne, sauf le roi.
    Montpensier commandait une importante troupe
de gendarmes et ne doutait pas qu’à son arrivée les portes s’ouvriraient pour
le recevoir, et qu’on lui livrerait la citadelle. Le roi le lui avait assuré, Entragues
et le corps de ville ne pouvaient basculer dans la félonie !
    Il n’en fut rien. Le dimanche 7 avril, non
seulement M. d’Entragues refusa de laisser entrer l’armée royale, mais il
fit tirer ses canons sur les gens d’armes du roi, provoquant de nombreux morts
et blessés.
    Impuissant, le duc revint à Paris, abandonnant
sans combattre la ville aux rebelles.
    Ce même jour, arrivèrent des nouvelles de
Mézières, de Dijon, d’Auxonne, de Mâcon et de Troyes. Toutes ces villes
venaient de tomber comme des fruits mûrs dans les mains de la Ligue. Des
défaites si rapides et si cuisantes émurent au plus haut point les officiers de
la cour et les parlementaires. À nouveau des rumeurs circulèrent sur l’intelligence
et le double jeu d’Henri III avec ceux de la Ligue. Pourtant, elles ne
reposaient sur rien ; ces désastres n’étaient que la conséquence de la
faiblesse du roi, de son aveuglement, et de son refus de l’affrontement.
    Lorsque Scipion Sardini lui eut raconté ces
tristes événements, Cassandre comprit que les combats allaient reprendre. Le
duc de Guise ne tarderait pas à entrer dans Paris et à s’assurer de la personne
du roi. Son dernier adversaire serait Henri de Navarre. C’est à l’issue de cet
ultime conflit que serait désigné le prochain souverain de France.
    Désormais, elle n’avait plus beaucoup de temps.
    La veille, Olivier était venu la voir et l’avait
rencontrée en présence d’Isabeau de Limeuil, qu’il ne connaissait pas. Il avait
passé la semaine dans les paroisses autour de Saint-Germain et ramené de
nouveaux témoignages prouvant l’existence de doubles registres de taille. Assuré
par Cassandre qu’il pouvait faire confiance à Isabeau, il leur avait expliqué
qu’il avait envoyé M. de Cubsac chercher le marquis d’O à Caen. Dès
son arrivée, ils iraient ensemble faire une fausse perquisition chez Salvancy, et
si le marquis ne pouvait venir à Paris, il espérait qu’il lui enverrait
quelques lieutenants.
    L’entreprise pourrait être conduite à la fin de
la semaine suivante. Cassandre avait insisté pour être présente quand le projet
définitif serait préparé avec le marquis, ce qu’Olivier avait accepté. Il avait
promis d’envoyer Le Bègue pour la prévenir lorsqu’ils se réuniraient. Il avait
ajouté qu’il aurait aimé qu’elle retourne habiter chez lui, mais que ce serait
imprudent. Paris restait en grand désordre et elle était plus en sécurité dans
le château de Scipion Sardini.
    Le dizainier était d’ailleurs revenu, et Le
Bègue lui avait expliqué que son maître était parti à Saint-Germain contrôler
des tailles avec M. le lieutenant du prévôt d’Île-de-France. Qu’ils en
avaient profité pour escorter Mme Baulieu qui souhaitait rentrer à Angers.
Les officiers municipaux étaient partis mécontents, mais impuissants.
    C’est peu de temps après le départ du jeune
Hauteville qu’une troupe de trois cavaliers solidement armés s’était présentée
chez le banquier italien.

24.
    Au château de Caen, le marquis d’O s’était
installé dans le logis des Gouverneurs. Le donjon carré avait été renforcé et
deux couleuvrines installées, dont une en face de la porte des Champs, pour
couvrir la barbacane. François d’O avait fait rentrer d’importantes quantités
de porc salé, de céréales et de cidre qui étaient entreposées dans les caves. Il
avait

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