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Les Rapines Du Duc De Guise

Les Rapines Du Duc De Guise

Titel: Les Rapines Du Duc De Guise Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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Poulain lui expliqua qu’il avait retrouvé les nommés Valier
et Faizelier ; ils étaient au service d’un receveur des tailles nommé
Jehan Salvancy qui habitait rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie.
    Quand le commissaire lui demanda comment il
avait fait, le lieutenant du prévôt inventa qu’il avait interrogé des gens
ayant assisté à son interpellation, et que ces témoins avaient reconnu les deux
hommes. Il suggéra à M. Chambon de les arrêter le lendemain à la première
heure. Lui-même aurait voulu en être, mais il aurait alors une importante
visite. En revanche, sitôt l’arrestation faite, il aurait été reconnaissant au
commissaire de le faire prévenir, non chez lui, mais chez Olivier Hauteville
dont il donna l’adresse. Il le rejoindrait ensuite au Châtelet dès qu’il le
pourrait.
    Tout ceci était bien sûr fort inhabituel pour
le commissaire, mais, après avoir conduit Poulain chez le lieutenant de police
et chez le chancelier, après avoir assisté à son pseudo blâme par M. de Villeroy,
et enfin après avoir reçu pour instruction de le libérer quand il le
souhaiterait, il avait compris que M. Poulain s’occupait d’affaires d’une
haute importance pour lesquelles il n’avait pas à s’interroger.
    Obéissant donc aux ordres que lui avait donnés
M. Séguier, M. Chambon promit de faire scrupuleusement ce que son
visiteur exigeait.
    Mais une autre idée trottait dans la tête de
Nicolas Poulain depuis qu’il avait retrouvé ses accusateurs. Le tailleur, voisin
des Hauteville, avait vu trois hommes, dont deux traîneurs d’épée se présenter
chez M. Hauteville. Si c’étaient les assassins, les deux spadassins
étaient sans doute les exécutants chargés de faire la sale besogne sous la
direction de leur chef, un homme que M. Hauteville père connaissait et en
qui il avait confiance.
    Les deux bretteurs étaient peut-être des truands
engagés pour l’occasion, mais Poulain n’y croyait guère. Ils auraient pu se
retourner contre celui qui les avait pris à son service, ou simplement parler
lors d’une beuverie. Le chef avait donc certainement choisi des gens sûrs. Et
si c’étaient tout simplement les deux gardes de Jehan Salvancy ? Pour ce
qu’il avait vu d’eux, il les jugeait capables de tuer père et mère pour de l’argent.
Or, au service du receveur des tailles, leur silence était garanti et leur
présence aurait parfaitement expliqué la découverte de la clef de la maison de
Hauteville chez le receveur ; les deux pendards l’auraient emportée et
remise à leur maître.
    — Ces deux hommes que vous arrêterez
demain ont peut-être des crimes plus graves à se reprocher, dit-il finalement.
    — Lesquels ? s’enquit le commissaire.
    — Interrogez-les sur l’assassinat de M. Hauteville
qui a eu lieu au début du mois de janvier, dans la rue Saint-Martin.

25.
    Le lendemain mardi, un homme apporta au
marquis d’O la lettre fabriquée par le faussaire de Richelieu. Elle était
cachetée par un sceau aux armes de Mayneville, parfaitement imité. François d’O
appela son valet de chambre et lui demanda de trouver un gamin sérieux qui
porterait la lettre chez M. Salvancy. Ensuite, il ne lui resterait plus qu’à
attendre Nicolas Poulain et Olivier Hauteville.
    Ce même matin, mais beaucoup plus tôt, le
commissaire Chambon se présenta chez M. Salvancy à prime. Ce fut Valier
qui lui ouvrit après que M. Chambon eut décliné son identité par le judas.
Le commissaire était accompagné de six archers coiffés des courtes
bourguignotes du Châtelet et porteurs de mousquet et de pertuisane. À peine
entré, M. Chambon laissa deux archers à la porte avant de demander qu’on
le conduise auprès du receveur général pour une importante affaire. Valier l’accompagna.
    Salvancy, en robe de nuit, déjeunait d’une
grosse soupe et de confitures. Il était passé à la selle sur sa chaise percée
et sa chambre puait. Chambon avait laissé deux autres archers dans l’escalier
et gardé les deux derniers. Valier était entré le premier dans la pièce, comme
il avait ordre de le faire quand son maître avait des visiteurs.
    Le commissaire fit fermer la porte par un de
ses archers qui se plaça devant, comme pour en interdire le passage. Apercevant
une autre porte dans la chambre, il fit signe au second archer de s’y rendre. Tous
ces mouvements furent faits très rapidement, à la grande surprise du receveur
des tailles. Ensuite M. Chambon

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