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Les Rapines Du Duc De Guise

Les Rapines Du Duc De Guise

Titel: Les Rapines Du Duc De Guise Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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se présenta comme étant commissaire au
Châtelet.
    Salvancy marqua sa perplexité en plissant le
front, mais l’inquiétude ne l’avait point gagné. Certes, il redoutait l’arrestation
mais il savait que tous les commissaires au Châtelet, ou presque, avaient
rejoint la sainte union et obéissaient au commissaire Louchart. S’il devait
être un jour saisi, ce serait par un officier du roi avec une troupe de gardes
françaises ou suisses. C’était d’ailleurs pour cette raison que Valier avait
ouvert sans crainte quand il avait vu qu’il s’agissait de gens du Châtelet.
    Chambon expliqua alors au receveur qu’il avait
appris que deux hommes du nom de Valier et Faizelier vivaient dans sa maison…
    À ces mots, Valier pâlit tandis que d’un geste
indécis, Salvancy désignait son garde du corps.
    — … Ils doivent être entendus pour une
incompréhensible affaire de vol, poursuivit Chambon en prenant un air abruti.
M. Valier a accusé un lieutenant du prévôt Hardy de lui avoir pris sa
bourse. M. Faizelier était son témoin. Il apparaît que ce n’était pas vrai
et le lieutenant accusé a demandé une enquête. MM. Valier et Faizelier doivent
maintenant s’expliquer devant un procureur.
    Salvancy parut abasourdi par ce discours
inattendu. Il bredouilla :
    — En avez-vous parlé à M. Louchart ?
C’est un ami qui peut arranger tout ça…
    — Non, monsieur, car il s’agit d’une
requête de M. Séguier et M. le chancelier Cheverny est
personnellement intervenu dans cette affaire. C’est pour cela que je suis venu
avec six archers, mais je suis certain que MM. Valier et Faizelier
pourront se justifier. Ils seront de retour avant midi, je vous l’assure.
    — Valier, de quoi s’agit-il ? demanda
Salvancy d’un ton faussement détaché.
    — Je m’en souviens, monsieur… Un homme m’avait
pris ma bourse, tout au moins je le croyais… Je suis désolé s’il y a eu une
méprise.
    — Méprise ! C’est certainement ça !
approuva Chambon en opinant du chef avec une expression bonhomme. M. Fraiche,
le procureur du roi, vous interrogera rapidement. Il a hâte de clore cette
affaire, et sans M. Séguier, personne ne s’y serait intéressé. Si vous m’accompagnez
maintenant, cela permettra de classer rapidement cette histoire. Nous avons des
délits bien plus importants et M. Poulain se contentera d’un dédommagement
de quelques écus.
    Le silence se fit mais personne ne bougea, aussi
le commissaire demanda :
    — Où est M. Faizelier ?
    — En bas ! lâcha Valier à contrecœur.
    Il n’avait aucune envie d’aller au
Grand-Châtelet où on risquait de l’enfermer.
    — Allons le retrouver, mes archers vont
vous accompagner, décida le commissaire Chambon.
    Valier hésitait encore. Il regarda Salvancy
comme pour obtenir un secours mais finalement celui-ci opina d’un signe de tête.
Que pouvait-il faire d’autre ?
    Le commissaire emmena donc Valier qui le
conduisit à Faizelier. Encadrés par les archers, les deux gardes du corps du
receveur prirent le chemin du Châtelet.
    En chemin, les deux spadassins se concertèrent
à mi-voix. Avaient-ils intérêt à s’enfuir ? C’était le souhait de
Faizelier, mais Valier lui souffla que, si on les emprisonnait, la Ligue les
tirerait de ce mauvais pas avant ce soir. Chacun savait que le sergent Michelet
et le commissaire Louchart faisaient la loi au Châtelet. Quand Guise serait à
Paris, Louchart serait même nommé lieutenant civil, lui affirma-t-il.
    Non loin de la rue Saint-Martin, Chambon
murmura quelques mots à un de ses archers qui quitta le groupe pour prévenir
Nicolas Poulain que l’arrestation était faite. Les deux gardes du corps n’y
prêtèrent pas attention.
    Arrivé au Grand-Châtelet, le commissaire passa
par l’entrée réservée aux prisonniers. Il fit aussitôt enfermer les deux hommes
dans une salle et quérir un geôlier chargé de leur mettre les fers. Comprenant
qu’ils étaient tombés dans un piège, ceux-ci se débattirent, mais en vain.
    Une fois les fers aux pieds et aux mains, ils
repartirent avec M. Chambon et ses archers jusqu’à la Conciergerie. Construit
par Saint-Louis, cet édifice avait été le premier palais des rois de France
avant d’être abandonné pour le Louvre. Ses salles obscures étaient maintenant
transformées en prison dont le concierge – ou bailli – était le gouverneur. C’est
son titre qui avait donné le nom à l’endroit.
    Alors que le

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