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Les Rapines Du Duc De Guise

Les Rapines Du Duc De Guise

Titel: Les Rapines Du Duc De Guise Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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différente ! Maintenant, combien de ses ministres, de
ses officiers, de ses proches, de ses amis – ou qui se disaient tels –, étaient
passés dans le camp adverse ?
    — Avez-vous tout de même des soupçons sur
ceux qui ont arrangé ce brigandage ? demanda-t-il finalement.
    — Il y a certainement parmi eux des
membres de la ligue parisienne, bien que nous n’ayons aucune certitude, répondit
Nicolas Poulain. Nous espérons avoir des noms en fouillant les papiers de M. Salvancy.
Ce qui est probable, c’est qu’il ait des amis haut placés à la surintendance, c’est
la raison pour laquelle nous vous avons demandé de l’aide. Seuls, nous ne
pouvions le confondre et reprendre l’argent volé à Sa Majesté.
    — Expliquez-moi comment vous comptez vous
y prendre.
    — C’est Mlle Sardini qui nous a
donné cette idée, avoua Olivier. Elle nous a dit qu’à chaque dépôt que faisait M. Salvancy
à la banque Sardini, il recevait une quittance.
    O hocha la tête, montrant qu’il connaissait le
procédé.
    — Une partie de ces quittances a déjà été
encaissée par le trésorier du duc de Guise. Pour environ cinq cent mille livres.
Mais M. Salvancy a toujours sur les comptes de la banque Sardini pour
environ neuf cent mille livres. Il doit donc en avoir les quittances. Si nous
pouvions entrer chez lui par surprise, nous pourrions obtenir des papiers l’incriminant
ainsi que ces quittances qui, signées par lui, permettraient au roi de se
rembourser.
    O le considéra longuement sans que son visage
ne manifeste le moindre sentiment, puis son regard balaya Poulain et Cassandre
et Caudebec qui attendaient sa décision. Ces quatre-là semblaient avoir conçu
une habile solution pour renflouer les caisses du roi. Trois cent mille écus
soulageraient certainement Henri ! Sans compter que cet argent ferait en
même temps défaut à Guise et à la Ligue !
    — Êtes-vous certain qu’il a des
quittances pour cette somme ?
    — C’est ce qui est indiqué sur les
comptes de mon oncle, répondit Cassandre.
    — Et il suffirait de les lui faire signer ?
    — Oui, monsieur, affirma-t-elle.
    — Comment voyez-vous la chose ? demanda
alors O.
    Ce fut Poulain qui reprit la parole :
    — Il y a quelques semaines, nous étions
tous invités à souper chez M. Hauteville quand une troupe du guet
bourgeois s’est présentée. C’était la nuit et le chef de la patrouille s’est
fait passer pour un officier de la milice urbaine. Le concierge d’Olivier lui a
ouvert sans méfiance, car ces hommes portaient morion, corselet et pertuisane.
    » Ils étaient venus pour assassiner
Olivier, comme d’autres l’avaient fait le mois précédent pour son père, et sans
doute pour les mêmes raisons : on ne voulait pas qu’il découvre comment
les tailles de l’élection de Paris étaient rapinées.
    — M. de Cubsac m’a raconté l’affaire
en chemin. Vous les avez tous occis ! s’exclama O avec un rire cruel. Je
crois qu’ils étaient bien mal tombés avec vous !
    — En effet, monsieur. Mais cette aventure
nous a donné l’idée d’agir comme eux avec M. Salvancy.
    — Vous présenter comme une troupe d’exempts
du Châtelet, par exemple ? Mais vous venez de me dire que cela pourrait
provoquer une émeute…
    — Non, monsieur. Notre idée est de venir
chez M. Salvancy comme des hommes de M. de Mayenne ou de M. de Guise,
qui seraient là au contraire pour le protéger d’une arrestation. Il doit être
possible de le duper avec une fausse lettre de M. de Mayneville que M. Hauteville
se proposait d’écrire. Une fois dans sa maison, si nous sommes assez nombreux, il
sera aisé de maîtriser gardiens et domestiques et de fouiller complètement les
lieux. Malheureusement M. Salvancy m’a déjà vu (il ne précisa pas en
quelles circonstances) et il connaît M. Caudebec. Nous ne pouvons donc
prendre part à cette supercherie. Or quatre ou cinq personnes, au moins, seraient
nécessaires.
    — Vous auriez pu demander de l’aide à vos
sergents ? suggéra O.
    — Cela restera une opération illégale, monsieur,
même si elle est pour la cause du roi. Ne pourraient y participer que des gens
de confiance. Imaginez que le Parlement en entende parler, le roi ne pourrait
nous défendre !
    — Et vous avez pensé à moi dont la
réputation d’archilarron, n’est plus à faire ! s’esclaffa O de bon cœur. Vous
avez bien fait ! Avec Dimitri et Charles, c’est mon valet de

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