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Les Rapines Du Duc De Guise

Les Rapines Du Duc De Guise

Titel: Les Rapines Du Duc De Guise Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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sainte union. En
revanche les morions, bien que médiocres et peu pratiques, lui parurent solides
et ne coûtaient que quatre écus chacun. Il en acheta vingt-cinq.
    Ayant chargé la mule, Poulain se rendit chez
le maître brigandinier François Chevreau qui lui proposa ses cuirasses à dix
écus. Le lieutenant fit état de son amitié avec M. de La Chapelle et
l’armurier accepta, du bout des lèvres, de descendre à vingt-cinq livres. Après
un long marchandage, la vente se fit finalement à huit écus pièce. Poulain lui
montra la lettre du prévôt l’autorisant un tel achat. Chevreau en prit copie, et
vingt-cinq cuirasses furent attachées sur les flancs de la mule.
    La visite suivante fut chez Thomas des Champs,
un fourbisseur qui étalait épée, dague et miséricorde sur la tablette de sa
boutique. Poulain ne discuta pas le prix demandé de huit écus par rapière et en
acheta vingt-cinq.
    Ayant dépensé ses cinq cents écus, il se
rendit avec la mule lourdement chargée rue du Chaume, jusqu’à l’hôtel de Guise,
l’ancienne forteresse du connétable Olivier de Clisson que François de Guise, le
père du Balafré, avait achetée. Le duc l’avait agrandie en conservant la
partie fortifiée, en particulier le porche à tourelles qui était resté l’entrée
principale.
    Poulain frappa longuement avant qu’un
concierge accompagné de trois gardes armés de mousquets et de pertuisanes ne vienne
lui ouvrir. Le lieutenant du prévôt demanda à voir Mayneville en faisant entrer
sa mule et son cheval jusqu’à la cour intérieure qui jouxtait la porte
fortifiée. Mayneville n’était pas là, mais un officier des Guise savait qu’on
devait apporter un chargement d’armes. Poulain lui remit l’équipement et lui
demanda une décharge.
    L’opération terminée, il ramena la mule et son
cheval à l’écurie, et affamé, rentra chez lui.
    Dans sa cellule, Olivier
souffrait moins du froid. Ses vêtements avaient séché, il disposait désormais
de son manteau et d’une couverture. Après les affres de la salle aux carcans, son
séjour aurait été supportable s’il n’avait éprouvé la terreur de sa prochaine
condamnation à mort. Ayant assisté à des exécutions, il savait très bien ce que
l’on faisait aux parricides. Le vendredi s’écoula donc dans l’angoisse tant il
craignait d’être conduit à l’audience. Le moindre bruit de pas ou de serrure l’emplissait
d’effroi et il vit la nuit arriver avec soulagement.
    Le samedi se passait plus calmement jusqu’au
milieu de l’après-midi où brusquement la porte de sa cellule s’ouvrit. Son cœur
se mit à battre le tambour et l’effroi le saisit à nouveau quand le geôlier lui
ordonna avec dureté :
    — Suis-moi !
    Il se leva mais, comme il passait la porte, son
gardien ajouta :
    — Prends tes affaires.
    Olivier revint dans la cellule et mit sa
couverture dans le sac de toile, ainsi que les restes de nourriture. Il avait
gardé son manteau sur le dos.
    — Où m’emmenez-vous ? demanda-t-il.
    Sans répondre, le porte-clefs poussa le jeune
homme devant lui. Ils remontèrent jusqu’à la porte des prisons. Là, son geôlier
ayant frappé, un autre garde ouvrit de l’extérieur et conduisit Olivier au
greffe.
    Le greffier sourit en le voyant entrer.
    — Olivier Hauteville ?
    — Oui.
    — Signez ou faites une croix sur le
registre d’écrou, ordonna-t-il.
    Olivier obéit avant de demander :
    — Où me conduit-on ?
    — Nulle part, vous êtes libre. Ordre du
commissaire Louchart. Sortez d’ici, traversez le grand vestibule et prenez les
escaliers. Une fois dans la cour, vous trouverez bien votre chemin !
    Libre ! Il était libre ! Son
innocence avait donc été reconnue ?
    Soudain terrorisé à l’idée que quelqu’un
puisse changer d’avis, il ouvrit la porte du greffe et s’éloigna à grandes
enjambées sans même réclamer l’argent qu’il avait en arrivant, et qu’on ne lui
aurait sans doute pas rendu.
    Dans la rue, il marcha le plus vite qu’il put.
Malgré les déjections mélangées à la neige qui rendaient la marche difficile et
glissante, jamais la ville ne lui avait paru si douce. Un quart d’heure, plus
tard, il frappait à la porte de sa maison, rue Saint-Martin.
    Ce fut Jacques Le Bègue qui lui ouvrit.
    Pendant qu’Olivier retirait ses vêtements
sales et puants, le commis lui raconta comment s’étaient déroulées les obsèques
de son père ainsi que son intervention auprès de

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