Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les Rapines Du Duc De Guise

Les Rapines Du Duc De Guise

Titel: Les Rapines Du Duc De Guise Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
Vom Netzwerk:
s’enquit-il ensuite à l’attention de Louchart.
    — J’étais… persuadé qu’il mentait, répliqua
le commissaire, fort embarrassé.
    Louchart n’avait aucune envie que cet homme s’intéresse
à cette affaire qui n’évoluait pas comme il l’avait envisagé. Déjà la veille le
procureur lui avait annoncé avoir envoyé un substitut interroger les voisins de
Hauteville. Le tailleur dans la cour s’était souvenu avoir vu trois personnes
se présenter en fin de matinée. Il affirmait aussi que le fils de la victime n’était
pas revenu dans la journée. Un sergent du Châtelet avait aussi questionné les
voisins du libraire jeté dans la Seine, et l’un d’eux, présent au Petit Pont, avait
confirmé avoir échangé quelques mots avec un clerc de la Sorbonne dont la
description correspondait avec celle d’Olivier. Le magistrat recherchait
maintenant l’huissier du Palais que le jeune Hauteville assurait avoir
rencontré.
    — Trois personnes ont été tuées dans
cette maison. Je doute qu’il y ait eu un seul meurtrier. Je me suis demandé si
les assassins ne seraient tout simplement pas des gens opposés aux
vérifications que conduisait M. Hauteville. N’oubliez pas qu’il était
contrôleur des tailles ! Avez-vous fait des recherches en ce sens ? s’enquit
le lieutenant du prévôt à l’attention du commissaire.
    — C’est en effet une possibilité à
laquelle je n’ai pas songé… J’ai peut-être agi avec trop de précipitation, reconnut
Louchart. C’est que tout me paraissait si évident… mais si le père Boucher n’est
plus si affirmatif…
    — En tout cas le commis de M. Hauteville
l’est. Il témoignera en justice qu’il a bien entendu l’heure et le lieu du
rendez-vous avec vous, père Boucher. Il vous faudra répondre aux magistrats, mon
père.
    — Je n’étais pas à Paris, et ma domestique
n’était pas chez moi. Olivier a effectivement pu venir sans que personne ne le
sache, reconnut le curé.
    — Il n’y aurait donc aucune charge contre
cet homme ? demanda Poulain d’un air étonné.
    Louchart déglutit.
    — Il faut que je parle de tout cela avec
le procureur, monsieur Poulain, mais je me range à vos arguments. Si le
procureur est d’accord, je le ferai élargir.
    — Quand ? Le fils Hauteville n’a
rien à faire en prison !
    — Pourquoi pas demain soir ? proposa
Louchart en baissant les yeux.
    Le samedi 12 janvier
    Le lendemain, aux
premières lueurs de l’aube, Nicolas Poulain sortit de chez lui et se rendit à l’écurie
de l’hôtellerie où il laissait son cheval. Épée au côté, et pistolet sous le
manteau, il avait sur l’épaule une sacoche lourde de cinq cents écus et dans
son pourpoint une lettre du prévôt Hardy que Richelieu avait fait porter à sa
femme. En échange de quelques sols, il obtint du patron de l’écurie le prêt d’une
mule pour quelques heures. Avec son équipage, il se rendit rue de la Heaumerie.
    Il s’arrêta d’abord chez le cuirassier Étienne
Haubergue. La semaine précédente, il avait observé que ses cuirasses étaient d’une
belle qualité. Mais même en lui disant qu’il était recommandé par le
commissaire Louchart, le marchand ne voulut pas baisser ses prix et Poulain n’insista
pas.
    Son voisin, Drouart, maître heaumier du roi, avait
une enseigne de trois pieds sur trois représentant saint Georges armé de pied
en cap qui occupait presque toute la largeur de l’étroite rue aux maisons à
colombages. Nicolas examina avec envie les splendides corselets, gantelets, harnais
de jambes, bourguignotes et morions suspendus par des chaînes dans l’échoppe, tous
ciselés dans un acier brillant serti de cuivre ou d’émaux. Voyant son intérêt, le
maître heaumier lui expliqua qu’il les faisait venir d’Italie. Poulain l’interrogea
ensuite sur ses prix, mais les cuirasses les moins chères étaient à quinze écus
pièce. Comprenant qu’il ne pouvait payer de telles sommes, Drouart lui désigna
le Lion d’Or de l’enseigne de son voisin, Gilles de Villiers, marchand armurier
et bourgeois de Paris, dont les prix étaient plus abordables.
    Effectivement, les cuirasses de Gilles de
Villiers, forgées sur place, étaient à trois écus, mais le métal était si fin
que la moindre balle de mousquet le percerait. Les acheter serait certainement
un bon moyen de faire échec aux rebelles, mais Poulain jugea que s’il le
faisait, Mayneville comprendrait aussitôt qu’il volait la

Weitere Kostenlose Bücher