Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les Rapines Du Duc De Guise

Les Rapines Du Duc De Guise

Titel: Les Rapines Du Duc De Guise Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
Vom Netzwerk:
achats d’armes.
    Il expliqua que les armuriers de la rue de la
Heaumerie lui réclamaient une lettre du prévôt. Il envisageait d’en fabriquer
une, ce qui était malgré tout dangereux. Quelques ligueurs assurèrent connaître
des armuriers susceptibles de vendre leur marchandise secrètement et lui
proposèrent de les rencontrer. L’un d’eux suggéra aussi qu’il s’en procure
auprès de voyageurs de passage.
    — Dans ces conditions, il sera difficile
d’acheter de quoi équiper cinq cents hommes, remarqua La Chapelle avec
inquiétude. Laissons donc pour l’instant M. Poulain agir à son gré. Monsieur
Cappel, remettez à notre ami les six mille écus d’or que vous avez apportés.
    — Les prix dans la rue de la Heaumerie
sont élevés, objecta Poulain, vous auriez des conditions plus favorables à
Besançon… et je n’aurais pas besoin de lettre.
    — Nous n’avons pas le temps. Il faut que
nous soyons équipés avant le mois de mai. Si les armuriers prennent votre
lettre, acceptez les prix qu’on vous demande sans trop les discuter.
    Ainsi, tout se jouerait en mai, si tôt ? s’inquiéta
le lieutenant du prévôt.
    — Une fois que j’aurai les armes, que
devrai-je en faire ? demanda-t-il.
    — Vous les porterez à l’hôtel de Guise
comme on l’a décidé, ordonna Mayneville. Si je n’y suis pas, quelqu’un vous
recevra et vous délivrera quittance.
    Cappel donna à Poulain une lourde sacoche [35] qu’il avait gardée jusqu’alors à ses pieds. C’étaient les six mille
écus que lui avait remis Salvancy deux jours plus tôt.
    — Nous vous raccompagnerons, proposa Le
Clerc qui était avec le sergent Michelet. Il ne faudrait pas qu’on vous vole en
chemin.
    — Je ne crains rien avec ça, répliqua
Poulain en lui montrant son épée, mais le bras d’un maître d’armes tel que vous
sera le bienvenu !
    À cette flagornerie, Le Clerc se rengorgea.
    — Vous devez avoir de bons amis, maître
Le Clerc, pour qu’ils vous baillent autant de pécunes, remarqua alors Poulain
en soulevant le sac, comme pour le soupeser.
    — Ce sont tous gens de bien qui ne
veulent pas se faire connaître ici, mais qui souhaitent nous aider à vaincre l’hérésie,
répliqua évasivement le procureur.
    Mayneville donna ensuite quelques brèves
nouvelles du duc de Guise qui se trouvait à Joinville, puis de son frère, le
duc de Mayenne, qui serait bientôt à Paris. Les chefs de quartier à leur tour
annoncèrent que plus d’une centaine de nouveaux partisans les avaient rejoints
en une semaine, et en les entendant, Poulain ressentit une sourde inquiétude.
    La réunion terminée, alors que les
participants se préparaient à partir en allumant leur lanterne, le lieutenant
du prévôt se rapprocha du commissaire Louchart qui discutait à mi-voix avec le
père Boucher.
    — J’ai appris l’assassinat de mon voisin,
M. Hauteville, leur dit-il. Son commis est venu me voir et j’avoue ne pas
comprendre quelle charge vous avez contre le fils.
    Avant que Louchart ait pu répondre, Poulain
poursuivit en s’adressant au recteur de la Sorbonne :
    — Le commis se souvient parfaitement que
leur valet avait déclaré vous avoir porté la lettre du jeune Olivier avant Noël,
et que vous lui aviez répondu que vous l’attendriez lundi devant la Sorbonne, à
l’heure même où son père était assassiné. Avez-vous eu cette lettre ? Et
si oui, qu’avez-vous répondu au valet ?
    Surpris par cette attaque, Jean Boucher parut
perdre ses moyens. Confus, il se mit à bredouiller, en fuyant le regard du lieutenant
du prévôt.
    — Euh… Oui… peut-être ai-je eu cette
lettre… je ne m’en souviens pas… il faudrait que je la recherche.
    — Mais aviez-vous donné le 7 janvier
comme date du rendez-vous ?
    — Je… je ne sais plus… j’ai dû oublier…
    — Je ne comprends pas ! s’exclama
Poulain, en secouant la tête de droite à gauche. Vous donnez un rendez-vous et
vous l’oubliez ? Comment est-ce possible ? Ce jeune homme venait vous
voir pour sa thèse. Vous connaissez sa famille. Peut-être même que les
assassins s’en sont pris à son père parce qu’ils savaient que le fils n’était
pas chez lui, puisqu’il devait être avec vous…
    Le regard affolé de Boucher confirma Poulain
dans l’intuition qu’il avait eue. Boucher en savait plus sur ce crime qu’il ne
voulait le reconnaître.
    — Quelles charges avez-vous exactement
contre Olivier, monsieur ?

Weitere Kostenlose Bücher