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Les refuges de pierre

Les refuges de pierre

Titel: Les refuges de pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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cependant. Ce qui la stupéfiait, c’était que les Zelandonii
eussent une cérémonie semblable à celle du Clan...
    Ayla se rapprocha de Jondalar pour jouir du réconfort de sa
présence. Son attention fut attirée par un mouvement sur la paroi : une
ombre en forme de cerf géant aux grands bois palmés était apparue brièvement
dans le reflet des flammes. La jeune femme regarda derrière elle, ne vit rien
et se demanda si elle n’avait pas imaginé la silhouette. Elle se retourna vers
la paroi et le cerf réapparut.
    Le mugissement mourut, remplacé par un autre son, d’abord si bas
qu’Ayla en eut à peine conscience. Puis l’incantation plaintive devint plus
forte et le martèlement lourd et rythmé commença. La plainte faisait
contrepoint aux coups sourds qui enflaient et se répercutaient sur la paroi.
Les tempes d’Ayla palpitaient, son cœur battait dans ses oreilles à la même
cadence et aussi fort que le boum, boum, boum régulier. Ses membres s’étaient
transformés en glace, ses jambes refusaient de bouger. Pétrifiée, elle se
sentit inondée d’une sueur froide. Soudain le martèlement cessa et la plainte
se changea en mots. « Esprit du Cerf Géant, nous te vénérons. »
    — Nous te vénérons, répétèrent plusieurs voix autour de la
jeune femme, mais pas tout à fait ensemble.
    L’incantation se fit plus forte :
    « Esprit du Bison, nous te voulons près de nous. Nous te
vénérons. »
    — Nous te vénérons, répondirent les chasseurs, à l’unisson
cette fois.
    « Les Enfants de la Mère te veulent ici. Nous t’invoquons. »
    — Nous t’invoquons.
    « Âme immortelle, tu ne crains pas la mort. Nous te
vénérons. »
    — Nous te vénérons, firent les voix, plus fortes.
    L’incantation devint plus aiguë, chargée d’attente :
    « Tes vies mortelles touchent à leur fin, nous t’invoquons. »
    — Nous t’invoquons, répétèrent les voix, plus fortes
encore.
    « Donne-les-nous et ne verse pas de larmes. Nous te
vénérons. »
    — Nous te vénérons.
    Le ton se fit exigeant :
    « La Mère le veut, entends-tu ? Nous t’invoquons. »
    — Nous t’invoquons. Nous t’invoquons. NOUS T’INVOQUONS !
    Les chasseurs criaient. Ayla avait joint sa voix à celles des
autres sans même en avoir conscience. Elle vit une ombre prendre forme sur la
paroi. Une silhouette sombre à peine visible bougeait devant la roche et y
faisait apparaître un cerf géant, un énorme animal aux grands bois qui semblait
respirer dans la lumière de l’aube.
    Les chasseurs répétaient en cadence leur longue litanie ponctuée
par les tambours :
    — Nous t’invoquons. Nous t’invoquons. Nous t’invoquons.
Nous t’invoquons.
    « Donne-les-nous ! Ne verse pas de
larmes ! »
    — La Mère le veut. Écoute ! Écoute ! criaient les
voix.
    Soudain une lumière parut s’allumer, une lamentation monta, se
termina en un râle.
    « Elle entend ! »
    Tout bruit cessa. Ayla leva les yeux : le cerf avait
disparu. Il ne restait que les premiers rayons de l’aube. Un moment, tous
demeurèrent immobiles et silencieux puis Ayla prit conscience de bruits de
respiration, de mouvements. Les chasseurs regardaient autour d’eux, hébétés,
comme si on venait de les arracher au sommeil. Elle poussa un grand soupir, s’agenouilla
et serra Loup contre elle. Quand elle releva la tête, Proleva lui tendait une
infusion chaude.
    Ayla murmura des remerciements, but une gorgée avec
reconnaissance. Elle avait soif. Elle se rendit compte que sa nausée matinale
avait cessé mais elle n’aurait su dire quand. Peut-être pendant la marche vers
le Champ de Rassemblement. Avec Jondalar et Loup, elle suivit Joharran et
Proleva en direction du feu sur lequel on avait préparé la tisane. Ils furent
rejoints par Marthona, Willamar et Folara.
    — Kareja dit qu’elle a un déguisement pour toi, Ayla,
annonça Jondalar. Nous pourrons le prendre quand nous passerons près de la
Onzième Caverne.
    Ayla hocha la tête sans savoir en quoi consistait un déguisement
ni en quoi cela les aiderait à chasser le grand cerf. Elle jeta un coup d’œil
autour d’elle pour voir qui d’autre composait le groupe de chasse, découvrit
Rushemar et Solaban, et n’en fut pas surprise. Elle s’attendait à la présence
des conseillers du chef, ceux vers qui Joharran se tournait quand il avait
besoin d’aide. Elle fut cependant étonnée d’apercevoir Brukeval, puis s’interrogea
sur son

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