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Les refuges de pierre

Les refuges de pierre

Titel: Les refuges de pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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vie de Ses animaux.
La Grande Terre Mère n’est pas toujours douce. Parfois, Ses leçons sont
cruelles.
    — Cruelles mais précieuses.
    Zelandoni ne répondit pas. Les gens parlaient souvent pour
combler le vide quand elle gardait le silence, et un silence lui en apprenait
quelquefois plus qu’une question. Au bout d’un moment, Ayla reprit :
    — Je me souviens du jour où Creb m’a annoncé que l’Esprit
du Lion des Cavernes m’avait choisie. « C’est un totem puissant, qui te
garantira une forte protection, mais, avant de te donner quoi que ce soit, il t’éprouvera
d’abord pour être sûr que tu en es digne », m’a-t-il expliqué. Il a ajouté
que le Lion des Cavernes ne m’aurait pas choisie si je n’en étais pas digne.
Peut-être voulait-il dire si je n’étais pas capable de le supporter.
    La doniate fut étonnée par le degré de compréhension que les
commentaires d’Ayla révélaient. Ce peuple qu’elle appelait le Clan était-il
vraiment capable d’une telle perspicacité ? Il aurait suffi de remplacer « Esprit
du Lion des Cavernes » par « Grande Terre Mère » pour que la
phrase pût sortir de la bouche d’un Zelandonii. La doniate finit par
déclarer :
    — On ne pouvait plus rien pour Shevonar, à part calmer sa
douleur, et cela, tu l’as fait. C’est curieux, cette utilisation d’un emplâtre.
La tiens-tu de cette femme du Clan ?
    — Non, je ne l’avais jamais fait. Mais il souffrait
tellement, et je savais qu’avec ses blessures je ne pouvais rien lui donner à
boire. J’ai pensé à de la fumée. Il m’est arrivé de brûler de la molène pour
obtenir une fumée qui soulage certaines toux, et je connais d’autres plantes qu’on
utilise dans les étuves, mais je craignais de faire tousser Shevonar. Comme il
avait les poumons perforés, il valait mieux l’éviter. Ensuite j’ai remarqué les
bleus – enfin, c’était plus que des bleus, je crois. Au bout d’un
moment, ils sont devenus presque noirs, et je sais que certaines plantes
atténuent ce genre de douleur quand on les applique sur la peau. J’en avais
remarqué en venant de l’enceinte, je suis retournée en chercher. J’ai l’impression
qu’elles l’ont un peu aidé.
    — Je crois que oui. J’essaierai moi-même un jour. Tu
sembles avoir un sens inné de ce qu’il faut faire pour guérir, Ayla. Et je vois
que tu te sens coupable. Toutes les bonnes guérisseuses que je connais s’adressent
toujours des reproches quand quelqu’un meurt. Mais il n’y avait rien d’autre à
faire. La Mère avait décidé de le reprendre, et nul ne peut aller contre Sa
volonté.
    — Tu as raison, Zelandoni. Je savais que c’était sans
espoir, mais j’ai quand même voulu te poser la question. Tu as beaucoup d’occupations,
je ne vais pas t’accaparer plus longtemps, dit la jeune femme en se levant.
Merci de m’avoir répondu.
    La doniate la regarda s’éloigner puis la rappela :
    — Ayla, pourrais-tu faire quelque chose pour moi ?
    — Naturellement.
    — Quand nous serons rentrées à la Neuvième Caverne, tu iras
chercher de l’ocre rouge. Il y a un talus près de la rive, non loin du gros
rocher. Tu sais où ?
    — Oui, j’ai vu l’ocre en allant nager avec Jondalar. Elle
est d’un rouge très vif. J’irai en chercher pour toi.
    — Je t’expliquerai comment purifier tes mains et je te
donnerai un panier spécial quand nous serons de retour, promit Zelandoni.
14
    Ce fut un groupe sombre qui reprit le chemin de la Neuvième
Caverne le lendemain. La chasse avait été exceptionnellement bonne, mais le
prix à payer trop élevé. En arrivant, Joharran remit le corps de Shevonar aux
Zelandonia afin qu’ils le préparent pour l’enterrement. On le porta au bout de
la terrasse, près du pont d’En-Aval, où Zelandoni, Relona et quelques autres
procéderaient à la toilette rituelle avant de le revêtir de sa tenue de
cérémonie.
    — Ayla, appela la doniate en se dirigeant vers l’habitation
de Marthona, nous allons avoir besoin de cette ocre rouge que je t’ai demandée.
    — J’y vais tout de suite.
    — Viens, que je te donne le panier et quelque chose pour
creuser.
    Zelandoni la conduisit à sa demeure, écarta le rideau pour qu’elle
pût entrer. Ayla, qui n’avait jamais pénétré chez la doniate, regarda autour d’elle
avec intérêt. Quelque chose dans ce lieu lui rappelait un peu le foyer d’Iza,
peut-être les nombreuses feuilles et plantes qui

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