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Les refuges de pierre

Les refuges de pierre

Titel: Les refuges de pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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séchaient sur des cordes
tendues au fond de la pièce principale. Bien qu’il y eût plusieurs couches
surélevées contre les panneaux, Ayla était sûre que ce n’était pas là que la
femme obèse dormait. Des cloisons délimitaient deux autres pièces. Elle jeta un
coup d’œil par une ouverture, reconnut une pièce à cuire. L’autre devait être
une pièce à dormir.
    — Voici le panier et l’instrument, dit Zelandoni en lui
tendant un récipient rougi par la terre et une sorte d’herminette avec un
manche en bois de cerf.
    Lorsque Ayla ressortit de l’habitation, la doniate l’accompagna
jusqu’à l’extrémité sud de l’abri. Loup y avait trouvé un endroit où il aimait
se reposer, près de l’entrée, un coin à l’écart d’où il pouvait surveiller les
allées et venues. Il vit Ayla, s’élança aussitôt vers elle. Zelandoni s’arrêta.
    — Il vaudrait mieux que tu tiennes Loup éloigné de
Shevonar, conseilla-t-elle. Pour son propre bien. Jusqu’à ce que son corps soit
enterré en terre sacrée, son esprit erre autour de lui, très perturbé. Je sais
comment protéger les gens, mais j’ignore comment défendre un loup, et je crains
que la force de vie de Shevonar ne tente d’habiter cet animal. J’ai vu des
loups devenir fous, l’écume aux babines. Je pense qu’ils essayaient de chasser
quelque chose, peut-être un Esprit mauvais ou égaré. La morsure d’un tel animal
tue comme un poison mortel.
    — Je demanderai à Folara de le garder quand je t’apporterai
l’ocre rouge.
    Loup suivit Ayla sur le sentier qui menait à l’endroit où
Jondalar et elle s’étaient lavés peu de temps après leur arrivée. Elle remplit
le panier presque à ras bord, repartit. Avisant Folara qui parlait à sa mère,
elle lui fit part de la requête de Zelandoni. Ravie, la jeune fille sourit.
Marthona venait juste de lui demander de venir avec elle apprêter le corps.
Folara n’y tenait pas trop et elle savait que sa mère ne s’opposerait pas à la
demande d’Ayla.
    — Il vaut peut-être mieux le garder chez Marthona, suggéra
la compagne de Jondalar. Si tu veux sortir, j’ai une corde spéciale qu’on peut
lui passer autour du cou sans l’étrangler. Il n’aime pas beaucoup ça mais il se
laissera faire. Je te montrerai comment la lui mettre.
    Ayla apporta l’ocre rouge à la Première, resta pour l’aider à
laver et à habiller le corps. La mère de Jondalar les rejoignit – elle
avait souvent procédé aux toilettes mortuaires – et leur apprit que
Folara avait invité plusieurs jeunes gens et que Loup semblait enchanté de la
compagnie.
    Ayla, intriguée par le vêtement qu’elles enfilèrent au chasseur
mort, s’abstint cependant de manifester sa curiosité. C’était une tunique ample
et souple, cousue à partir de la fourrure de divers animaux, de peaux tannées
et colorées ; l’ensemble formait des motifs complexes, ornés de perles, de
coquillages et de franges. Blousante, la tunique était serrée aux hanches par
une ceinture de fibres tressées, aux couleurs vives. Moins raffinées, les
jambières étaient assorties à la tunique, comme les chausses montant à
mi-mollet et bordées de fourrure. On lui avait passé autour du cou des colliers
de coquillages, de perles, de dents d’animaux et de morceaux d’ivoire sculpté.
    Le corps fut ensuite posé sur une grande natte d’herbe tressée,
aux dessins colorés à l’ocre rouge, elle-même placée sur des blocs de calcaire.
A chaque extrémité pendaient de longues cordes sur lesquelles on tirerait pour
que la natte enveloppe le corps, expliqua Marthona à Ayla. On enroulerait
ensuite les cordes autour du mort et on les nouerait. Sous la natte, un filet
en corde de lin serait accroché à un poteau, comme un hamac, pour porter le
mort au-dessus d’une fosse creusée en terre sacrée.
    De son vivant, Shevonar fabriquait des sagaies, et les femmes
avaient disposé ses outils autour de lui, avec quelques sagaies terminées, et
les morceaux de celles sur lesquelles il travaillait avant sa mort :
hampes de bois, pointes de silex et d’ivoire. On utilisait des filaments de
nerf et de la corde pour fixer la pointe à la hampe ou assembler deux morceaux
de bois afin d’obtenir une lance plus longue, consolidée par de la poix ou de
la résine.
    Relona avait apporté tous ces objets, et elle sanglota en
plaçant le redresseur de sagaie que préférait Shevonar à portée de la main
droite de son compagnon.

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