Les refuges de pierre
aucune
raison de faire demi-tour ou de s’attarder trop longtemps.
Plus tard dans la matinée, Ayla partit galoper avec Whinney,
Rapide et Loup courant derrière elle. Puis elle étrilla les chevaux, les
inspecta pour vérifier qu’ils allaient bien. Elle avait pour habitude de passer
de longs moments avec eux chaque jour, mais depuis leur arrivée elle restait
avec Jondalar la plupart du temps et ils lui manquaient. A en juger par le
débordement d’affection avec lequel ils l’accueillirent, elle leur manquait
aussi.
En rentrant, elle passa chez Joharran et demanda à Proleva si
elle savait où était Jondalar.
— Il est allé creuser une fosse pour Shevonar avec
Joharran, Rushemar et Solaban, répondit Proleva.
Elle avait beaucoup à faire avec la préparation du repas mais,
pour le moment, elle attendait les autres et disposait d’un peu de temps.
Désireuse de mieux connaître cette femme aux nombreux talents, qui serait
bientôt unie au frère de son compagnon, elle proposa :
— Veux-tu une camomille ?
Ayla hésita.
— Il faut que je retourne chez Marthona, mais une autre
fois, avec plaisir.
Loup, qui avait apprécié la promenade autant que les chevaux,
avait suivi Ayla à l’intérieur. Découvrant l’animal, Jaradal se précipita vers
lui, et Loup tendit son museau à l’enfant pour être caressé. Avec un rire ravi,
Jaradal lui gratta la tête.
— Ayla, je dois t’avouer que j’ai été très inquiète quand
Jaradal m’a raconté qu’il avait touché ton loup. Il est difficile d’imaginer qu’un
animal qui chasse et mange de la viande puisse être aussi doux avec des
enfants. La fois où Folara l’a amené ici et où j’ai vu Marsola se rouler sur
lui, je n’arrivais pas à y croire. Elle lui tirait les poils, elle lui mettait
les doigts dans les yeux, elle lui ouvrait même les mâchoires pour regarder à l’intérieur
de sa gueule, et il restait sans bouger, comme s’il aimait ça. J’étais sidérée.
Même Salova souriait, alors qu’elle avait été terrifiée en voyant son bébé avec
cet animal la première fois.
— Loup éprouve une tendresse particulière pour les petits,
expliqua Ayla. Il a grandi en jouant et en dormant avec des enfants dans la
hutte du Camp du Lion. Pour lui, ils étaient de la même portée, et les loups
adultes sont toujours protecteurs et indulgents envers les jeunes de leur
meute. Loup semble penser que tous les enfants appartiennent à sa meute.
En se dirigeant vers la demeure de Marthona, Ayla songea à
quelque chose qui l’avait intriguée chez Proleva et qu’elle n’arrivait pas à
définir. Quelque chose dans la façon dont elle se mouvait, dont sa tunique
ample enveloppait son corps... Soudain, elle trouva et sourit : Proleva
était enceinte, elle en était sûre !
Il n’y avait personne chez Marthona, et Ayla regretta de ne pas
être restée boire une camomille avec Proleva. Où pouvait se trouver la mère de
Jondalar ? Peut-être était-elle allée voir Zelandoni. Les deux femmes
semblaient proches, ou du moins se connaissaient bien. Elles échangeaient
souvent des regards entendus. Si Ayla décidait de chercher Marthona, elle
aurait une bonne raison de se rendre chez la doniate, qu’elle avait assurément
envie de mieux connaître.
Bien sûr, je n’ai pas besoin de voir Marthona, et Zelandoni est
très occupée en ce moment. Je devrais peut-être éviter de la déranger, se dit
Ayla, mais elle ne savait pas quoi faire et souhaitait se rendre utile. Elle
pouvait tout au moins proposer son aide.
Ayla alla à l’habitation de Zelandoni, frappa au panneau proche
de l’entrée. L’obèse devait se tenir à proximité car elle écarta le rideau
presque aussitôt.
— Ayla, fit-elle, surprise d’apercevoir la jeune femme et
le loup. Je peux faire quelque chose pour toi ?
— Je cherche Marthona. Elle n’est pas chez elle ni avec
Proleva. J’ai pensé qu’elle était peut-être ici.
— Non.
— Désolée de t’avoir dérangée, tu as beaucoup à faire.
— Aucune importance, repartit la doniate, qui remarqua
alors que la jeune femme semblait attendre quelque chose. Tu voulais voir
Marthona pour une raison particulière ?
— Non, j’ai simplement pensé qu’elle avait peut-être besoin
de moi.
— Si tu cherches à t’occuper, tu peux m’aider, dit
Zelandoni, qui écarta le rideau en se reculant. Le grand sourire d’Ayla fit
comprendre à la doniate que c’était le véritable motif de sa
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