Les refuges de pierre
enfants,
en particulier quand vous êtes grosse ou que vous venez d’enfanter et que vous
donnez le sein. Si vous vous souciez d’eux, si vous avez souvent partagé les
Plaisirs avec eux et que vous les avez satisfaits, la plupart des hommes seront
plus que disposés à pourvoir à vos besoins et à ceux de vos enfants. Certaines
d’entre vous ne comprennent peut-être pas pourquoi j’insiste tellement sur ce
point. Demandez à vos mères. Lorsque vous êtes fatiguées, sans cesse occupées
par de nombreux enfants, il peut arriver que le Don ne soit pas si facile à
partager. Il y a aussi des moments où il ne doit pas l’être, mais j’en parlerai
plus tard.
« Doni accorde toujours Sa faveur aux enfants qui
ressemblent au compagnon. Lui, de son côté, s’en estime souvent plus proche. Si
vous voulez que vos enfants ressemblent à votre compagnon, vous devez passer du
temps ensemble, afin que ce soit son esprit qui ait le plus de chances d’être
choisi. Les voies des esprits sont souvent capricieuses. Il est impossible de
dire quand l’un d’eux acceptera de se laisser choisir ou quand la Mère jugera
le moment venu de le mêler à un autre. Mais, si vous et votre compagnon vous
appréciez mutuellement, il aura envie de rester près de vous, et son esprit
sera heureux de s’unir au vôtre. Tout le monde suit jusqu’ici ? Si vous
avez des questions, c’est le moment.
La Première promena son regard sur l’assistance et attendit.
— Si je tombe malade, si je ne ressens aucun Plaisir à
partager le Don... commença une femme. D’autres se retournèrent pour voir qui
avait parlé.
— Votre compagnon devra le comprendre et, de toute façon, c’est
toujours votre choix. Il y a des femmes et des hommes qui sont unis et
partagent rarement le Don ensemble. Si vous vous montrez tendre et
compréhensive avec votre compagnon, il le sera également avec vous, en règle
générale. Les hommes sont aussi des Enfants de la Mère. Quand ils tombent
malades, c’est leur compagne qui les soigne. La plupart des compagnons essaient
de s’occuper de vous lorsque vous êtes malade.
La jeune femme hocha la tête avec un sourire un peu hésitant.
— Ce que je veux dire, continua la doniate, c’est que l’homme
et la femme doivent avoir de l’affection, de la considération et du respect l’un
pour l’autre. Le Don des Plaisirs peut vous apporter le bonheur à tous deux et
contribuer à ce que votre compagnon soit heureux, pour que votre union dure. D’autres
questions ?
Zelandoni marqua une nouvelle pause puis reprit :
— Une union ne se réduit toutefois pas à deux personnes qui
choisissent de vivre ensemble. Elle engage votre famille, votre Caverne, et
aussi le Monde des Esprits. C’est pourquoi les mères et leurs compagnons
doivent réfléchir avant d’autoriser leur enfant à s’unir. Avec qui
vivra-t-il ? Vous-même ou votre compagnon apporterez-vous une contribution
à la Caverne ? Vos sentiments sont également importants. Si vous n’éprouvez
rien l’un pour l’autre au début de votre union, elle risque de ne pas durer. Si
une union ne dure pas, la responsabilité des enfants retombe sur la famille et
la Caverne de la mère, comme c’est le cas si vous venez à mourir tous les deux.
Ayla était passionnée par ce sujet. Elle faillit poser une
question sur le mélange d’esprits, donnant naissance à la vie. Convaincue que c’était
le partage du Don lui-même qui était nécessaire pour que la vie commence, elle
décida néanmoins de ne pas en parler.
— Si la plupart d’entre vous attendent avec impatience leur
premier bébé, poursuivait la doniate, il peut arriver qu’une nouvelle vie
commence à un mauvais moment. Jusqu’à ce que vous ayez reçu de votre Zelandoni
l’elandon de votre nourrisson, il n’a pas d’esprit propre, seulement les
esprits mêlés qui sont à son origine. Puis la Grande Terre Mère accepte le
nouveau-né, sépare les esprits et les restitue. Mais il vaut mieux arrêter la
poursuite de la vie avant que le bébé soit prêt à naître, de préférence pendant
les trois premières lunes de grossesse.
— Pourquoi quelqu’un voudrait-il arrêter une nouvelle vie
qui vient de commencer ? demanda une jeune femme. Tous les bébés ne
sont-ils pas bienvenus ?
— La plupart le sont, répondit la Première, mais dans
certains cas il vaut mieux qu’une femme n’ait pas d’autre enfant. Quoique cela
n’arrive pas souvent, elle peut
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