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Les refuges de pierre

Les refuges de pierre

Titel: Les refuges de pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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et
souhaiteraient que la Mère ne soit pas aussi généreuse avec elles.
    — Je connais quelqu’un qui n’arrête pas d’en avoir, dit une
autre jeune femme. Elle en a donné deux à adopter à sa sœur, et un à une
cousine.
    — Je sais de qui tu parles. C’est une femme robuste et en
bonne santé qui aime être grosse et enfante facilement. Elle a beaucoup de chance.
Elle a rendu un grand service à sa sœur – qui, je crois, ne peut
avoir d’enfant à cause d’un accident – et à sa cousine, qui en
voulait un autre sans avoir besoin de le porter elle-même.
    « Toutes les femmes n’ont pas cette chance, poursuivit la
Première. Certaines femmes ont eu des accouchements si difficiles qu’un bébé de
plus pourrait les tuer et laisser les enfants vivants sans mère. Chacune est
différente. Par bonheur, la plupart des femmes sont capables d’avoir des
enfants, mais ces femmes-là peuvent elles aussi ne pas vouloir mener chaque
grossesse à son terme.
    « Il y a plusieurs moyens d’interrompre une grossesse.
Certains peuvent se révéler dangereux. Une forte infusion de tanaisie – toute
la plante, racines comprises – peut ramener le saignement mais elle
peut aussi être fatale. Un bâtonnet en orme écorcé et glissant, inséré
profondément dans l’ouverture par laquelle naît l’enfant, peut être très
efficace, mais il vaut toujours mieux en parler à votre doniate, qui saura
préparer l’infusion ou placer le bâtonnet. Il existe d’autres méthodes. Vos
mères ou vos Zelandonia en discuteront avec vous en détail si vous souhaitez en
savoir davantage.
    « Il en va de même pour l’accouchement. Il existe de
nombreux remèdes qui hâtent la venue de l’enfant, qui arrêtent le flot de sang
et soulagent la douleur. L’enfantement s’accompagne presque toujours de
douleur. La Grande Mère Elle-Même a souffert, mais la plupart des femmes ont
peu de problèmes et la douleur est vite oubliée. Tout le monde souffre un jour
d’une manière ou d’une autre. Cela fait partie de la vie, on ne peut y
échapper. Il vaut mieux l’accepter.
    Ayla était intéressée par les remèdes dont Zelandoni avait
parlé, encore que ceux qu’elle avait mentionnés fussent relativement simples et
bien connus. Presque toutes les femmes avec qui elle en avait discuté
connaissaient un moyen ou un autre de mettre fin à une grossesse. Souvent,
cette idée ne plaisait pas aux hommes. Iza et les autres guérisseuses du Clan
gardaient cette pratique secrète, de crainte que les hommes ne l’interdisent.
    La doniate n’avait pas abordé les moyens d’empêcher la vie de
germer. Ayla tenait beaucoup à lui en parler et peut-être à comparer leurs
connaissances. Elle avait été sage-femme pour plusieurs naissances. Il lui vint
soudain à l’esprit qu’elle donnerait bientôt naissance à un enfant, elle aussi.
Oui, Zelandoni avait raison, la souffrance faisait partie de la vie. Ayla avait
beaucoup souffert pour donner le jour à Durc, elle avait failli mourir, mais,
comme dans le Chant de la Mère , « l’enfant radieux justifiait toute
cette souffrance ».
    — Il n’y a pas que la douleur physique, continua Zelandoni.
D’autres souffrances sont pires, mais vous devez les accepter elles aussi. En
tant que femmes, vous avez une grande responsabilité, un devoir qu’il vous
faudra peut-être envisager un jour. Parfois, la vie que vous portez est tenace.
Et rien ne peut empêcher la grossesse de progresser, alors même que vous n’aviez
pas voulu que la vie naisse en vous. Une fois que l’enfant est né, c’est toujours
plus difficile de le rendre à la Mère, mais il le faut quelquefois.
    « Les enfants qui sont déjà là doivent passer en premier.
Si un second bébé vient trop tôt, ou s’il est très mal formé, il faut le
renvoyer à Doni. C’est toujours à la Mère de décider, mais vous devez vous
rappeler votre responsabilité, et il faut agir vite. Dès que vous en êtes
capable, emmenez-le dehors et posez-le sur le sein de la Grande Terre Mère,
aussi loin que possible de votre abri, et jamais près d’un site sacré d’enterrement,
de peur qu’un Esprit errant ne tente d’habiter le corps. Cet Esprit serait
dérouté et ne parviendrait plus à trouver le chemin du Monde d’Après. Il
deviendrait maléfique. Y a-t-il ici quelqu’un qui ne comprenne pas ce que je
viens de dire ?
    C’était toujours un moment difficile des réunions préparant les
Matrimoniales, et

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