Les refuges de pierre
femme brune à l’allure
étrange que tout le monde trouvait si belle – celle qui devait s’unir
à l’homme le plus laid que Marona eût jamais vu – et lui avait volé l’attention
générale. Certes, Marona avait quand même déniché un compagnon passable avant
la fin de l’été, mais ce n’était pas Jondalar, l’homme que toutes les femmes
voulaient et qu’elle aurait dû avoir. Cela avait été pour Marona la pire des
Réunions d’Été qu’elle eût connues, jusqu’à celle-ci.
Cette année, Jondalar était enfin rentré, mais avec une
étrangère qui s’entourait d’animaux et ne voyait aucun inconvénient à porter
des sous-vêtements de jeune garçon. Elle était maintenant enceinte, déjà
honorée. Ce n’était pas juste. Où avait-elle trouvé cette tunique qu’elle
ouvrait pour exhiber ses seins ? Marona n’aurait pas hésité à porter un
vêtement semblable si elle y avait pensé la première, mais elle ne le ferait
jamais maintenant, même si d’autres femmes avaient cette audace, et elle savait
qu’il s’en trouverait pour l’avoir. Un jour, se dit-elle, un jour je leur
montrerai. Un jour, il regrettera, ils regretteront tous les deux. Un jour...
D’autres Zelandonii n’étaient pas ravis de l’union des deux
jeunes gens. Laramar n’aimait ni l’un ni l’autre. Jondalar le regardait
toujours avec mépris, même quand il buvait son barma, et cette femme, Ayla,
avait fait toute une histoire au sujet du bébé de Tremeda, et puis elle avait
mis dans la tête de Lanoga qu’elle était merveilleuse. Du coup, une fois sur
deux, Lanoga n’était même plus là pour préparer le repas, elle passait son
temps avec les jeunes mères comme si le bébé était à elle, alors qu’elle n’était
pas encore femme. Elle deviendrait peut-être une compagne acceptable, un jour,
en tout cas plus agréable à regarder que sa souillon de mère. Si seulement
cette Ayla ne venait pas tout le temps traîner dans ma hutte ! grogna-t-il
intérieurement. A moins qu’elle cherche à se faire honorer, pensa-t-il avec un
sourire suffisant. Je me demande comment elle se comporterait, enivrée de
barma, à une Fête de la Mère. Qui sait ? Un jour...
Une troisième personne de l’assistance ne formulait pour le
couple aucun vœu de bonheur. Je m’appelle Madroman, maintenant, et j’aimerais
qu’ils s’en souviennent, ruminait-il, surtout Jondalar. Regardez-le, ce
prétentieux qui fait se pâmer toutes les jeunes femmes avec sa tunique blanche.
Il a eu une belle surprise en découvrant que je fais partie de la Zelandonia,
maintenant. Il ne s’y attendait pas, il ne m’en croyait pas capable, mais je
suis bien plus intelligent qu’il ne le croit. Et je serai Zelandoni, malgré
cette grosse bonne femme qui fait les yeux doux à l’étrangère comme si elle était
déjà doniate.
Elle est belle, cependant. J’aurais pu me trouver une femme
comme elle si Jondalar ne m’avait pas cassé les dents. Il n’avait aucune raison
de me frapper, je n’avais fait que dire la vérité. Il voulait s’unir à Zolena,
et elle aurait accepté si je n’avais pas prévenu tout le monde. J’aurais dû
laisser faire : à présent ce bel homme souriant aurait une obèse pour
compagne au lieu de l’étrangère qu’il a ramenée. Elle joue à la Zelandoni mais
elle ne l’est pas. Elle n’est même pas acolyte, elle ne sait même pas parler
correctement. Je me demande combien de femmes trouveraient encore Jondalar
séduisant si quelqu’un lui faisait sauter les dents. Ce serait quelque chose à
voir. Oui, j’aimerais voir ça un jour. Un jour...
Une quatrième paire d’yeux avait assisté à l’union du couple
comblé de faveurs avec des sentiments rien moins que bienveillants. Brukeval ne
pouvait s’arracher à la contemplation de cette femme dorée, de ses beaux seins
dénudés. Elle était enceinte, c’étaient des seins de mère, et il mourait d’envie
de les toucher, de les caresser, de les téter. Il se mit à penser qu’elle les
exhibait rien que pour lui, qu’elle le tentait délibérément avec ces mamelons
érigés qui suppliaient qu’on les suce.
Jondalar les touchera, ces seins, il prendra ces tétons dans sa
bouche. Toujours Jondalar, toujours le préféré, le veinard. Il avait même la
meilleure des mères. La mère de Marona ne se souciait pas de moi, mais Marthona
était toujours là quand je n’en pouvais plus. Elle me parlait, elle me donnait
des explications,
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