Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les refuges de pierre

Les refuges de pierre

Titel: Les refuges de pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
Vom Netzwerk:
de la graisse fondue, je la porte sur moi depuis que nous avons quitté
notre dernier campement.
    Il tira de sa tunique une petite poche formée d’une vessie de
cerf, placée dans une autre poche plus grande taillée dans la peau de l’animal,
le pelage à l’intérieur. Quoique presque étanche, la vessie suintait un peu
parfois, surtout dans les endroits chauds. La seconde enveloppe servait à
recueillir ce qui s’en échappait, les poils constituant une couche
supplémentaire pour absorber la graisse. Le haut de la vessie était fixé par un
filament de tendon autour d’une vertèbre de cerf qu’on avait taillée pour lui
donner une forme circulaire. L’orifice naturel par lequel passait normalement
la moelle épinière servait de goulot. Il était obturé par une lanière de cuir
nouée plusieurs fois, qui faisait office de bouchon.
    Jondalar tira sur l’extrémité de la lanière pour extraire le
nœud et versa un peu de graisse liquide dans une lampe de pierre neuve. Il y
trempa une mèche absorbante, faite de lichen prélevé sur des branches au camp
de la Réunion d’Été, et en approcha la torche. Une flamme s’éleva aussitôt.
Quand la graisse fut chaude, Jondalar prit un paquet de mèches obtenues en
découpant un champignon spongieux en bandes qu’on laissait ensuite sécher. Il
aimait ces mèches, qui brûlaient plus longtemps et donnaient une lumière plus
chaude. Il poussa la première mèche vers le bord de la cupule [4] ,
la fit légèrement dépasser, en ajouta une deuxième puis une troisième, afin que
cette seule lampe éclairât autant que trois.
    Il remplit ensuite une autre lampe et tendit la torche à Ayla, qui
l’approcha de la mèche. Une flamme s’éleva, crachota, finit par trouver sa
taille et émettre une douce lumière. Jondalar porta la lampe à la niche qui
contenait la donii, la plaça devant la petite statue féminine. Ayla le suivit.
Quand il se retourna, elle leva les yeux vers lui.
    — Cette demeure est maintenant tienne, Ayla. Si tu m’autorises
à y allumer mon foyer, tous les enfants qui y naîtront seront nés de mon foyer.
Le permets-tu ?
    — Oui. Naturellement.
    Il lui prit la torche, se dirigea vers le foyer délimité par un
cercle de pierres, où s’entassaient des branches prêtes à flamber. Il approcha
la flamme, regarda le feu s’étendre des brindilles aux branches les plus
grosses. Il ne voulait pas courir le risque que le feu s’éteignît avant d’avoir
bien pris. En se retournant, il vit Ayla qui l’observait avec amour. Il se
releva, la serra dans ses bras.
    — Jondalar, je suis si heureuse ! dit-elle.
    Sa voix se brisa, des larmes emplirent ses yeux.
    — Alors pourquoi pleures-tu ?
    — Parce que je suis heureuse ! répondit-elle en s’accrochant
à lui. Jamais je n’aurais osé rêver que je serais un jour si heureuse. Je vais
avoir un bébé, je suis ta compagne. Oui, surtout, je suis ta compagne. Je t’aime,
Jondalar, je t’aime tellement...
    — Je t’aime aussi, Ayla. Voilà pourquoi j’ai construit
cette habitation pour toi. Il pencha la tête pour embrasser les lèvres qui se
tendaient vers les siennes, sentit le goût salé de ses larmes.
    — Mais quand l’as-tu fait ? demanda-t-elle lorsqu’ils
s’écartèrent enfin l’un de l’autre. Comment ? Nous étions tous à la
Réunion d’Été.
    — Tu te souviens de cette expédition de chasse pour
laquelle je suis parti avec Joharran et quelques autres ? Nous n’avons pas
seulement chassé, nous sommes revenus ici et nous avons construit cette
demeure.
    — Tu as fait tout ce chemin pour cela ? Pourquoi ne me
l’as-tu pas dit ?
    — Je voulais te faire la surprise, répondit-il, heureux de
sa stupeur ravie.
    — C’est la plus belle surprise qu’on m’ait jamais faite,
dit-elle, de nouveau au bord des larmes.
    — Tu sais, Ayla, reprit-il, l’air soudain grave, si tu
disperses un jour les pierres de mon foyer, je devrai retourner chez Marthona
ou ailleurs. Cela signifiera que tu romps le lien de notre union.
    — Comment peux-tu dire une chose pareille ? Jamais je
ne ferai cela !
    — Si tu étais née zelandonii, je n’aurais pas à le dire. Tu
le saurais. Je voulais simplement m’assurer que tu as bien compris : cette
demeure est à toi et à tes enfants. Seul le foyer m’appartient.
    — Comment pourrait-elle être à moi ? C’est toi qui l’as
bâtie.
    — Si je veux que tes enfants naissent à mon foyer, j’ai le
devoir de

Weitere Kostenlose Bücher