Les refuges de pierre
pendant la saison de pêche et Brameval lui avait
expliqué que les poissons pénétraient facilement dans les pièges d’osier
alourdis de pierre mais n’arrivaient pas à en ressortir. Cet homme s’était
toujours montré très cordial avec elle. Elle avait aussi revu Tishona et
Marsheval avec plaisir. Bien qu’elle eût manqué de temps pour mieux les
connaître pendant les Matrimoniales, le fait que leurs couples se fussent unis
en même temps créait un lien entre eux.
D’autres péchaient avec un hameçon. Brameval lui remit l’un de
ces petits morceaux d’os, pointu aux deux extrémités, attaché en son milieu à
une corde fine mais solide, et l’amena au bord de la Rivière en lui disant de
capturer son repas. Tishona et Marsheval demeuraient près d’elle, au cas où
elle aurait eu besoin d’aide, mais aussi pour profiter de sa compagnie.
Jondalar lui avait montré comment se servir d’un hameçon. Elle utilisait des
vers et de petits bouts de poisson en guise d’appâts ; elle commença par
enfiler un ver sur l’os pointu puis jeta sa ligne. Quand elle sentit une
saccade indiquant qu’un poisson avait avalé l’hameçon, elle tira sur la corde d’un
coup sec en espérant que l’os pointu se coincerait en travers du gosier de l’animal.
Elle sourit en tirant sa prise de l’eau.
Elle fit halte à la Onzième Caverne sur le chemin du retour. Kareja
était absente mais Ayla vit le doniate de la Caverne en compagnie de son grand
et bel ami, et bavarda un moment avec eux. Elle les avait rencontrés plusieurs
fois à la Réunion d’Été et avait deviné qu’ils étaient plus que des amis l’un
pour l’autre, presque des compagnons, bien qu’ils n’aient pas eu de
Matrimoniales. En fait, la cérémonie d’union était avant tout célébrée dans l’intérêt
d’éventuels enfants. En plus de ceux qui étaient attirés par les représentants
du même sexe, un grand nombre de Zelandonii choisissaient de vivre ensemble
sans passer par une cérémonie d’union, en particulier des couples âgés qui n’avaient
plus l’âge d’avoir des enfants ou des femmes qui avaient eu des enfants sans
prendre de compagnon et décidaient plus tard de vivre avec un ami ou deux.
Ayla accompagnait souvent Jondalar quand il partait chasser
mais, lorsque le groupe allait chercher au loin le gros gibier, elle restait à
proximité de la caverne, se servant de sa fronde ou s’exerçant au bâton à
lancer. Des lagopèdes et des grouses vivaient dans les plaines de part et d’autre
de la Rivière. Ayla savait qu’elle aurait pu les abattre avec sa fronde mais
elle voulait acquérir la même habileté avec un bâton à lancer. Elle voulait
aussi apprendre à le fabriquer. C’était difficile de détacher d’un gros rondin
un morceau de bois plat et mince. On le faisait généralement avec des coins. Il
fallait ensuite du temps pour donner forme au bâton et le polir. Il était
encore plus ardu d’apprendre à le lancer en lui imprimant un mouvement
particulier pour qu’il tournoie horizontalement dans l’air. Elle avait vu un
jour une Mamutoï lancer un bâton de forme semblable vers un vol d’oiseaux et en
abattre trois ou quatre. Ayla aimait chasser avec des armes qui exigeaient de l’adresse.
Elle se sentait moins seule, maintenant qu’elle avait une
nouvelle arme avec laquelle s’entraîner, et elle commençait à savoir se servir
du bâton à lancer. Il était rare qu’elle revînt à l’abri sans un oiseau ou
deux. Elle emportait toujours sa fronde et rapportait souvent un lièvre ou un
petit rongeur en plus. Cela lui procurait une certaine indépendance. Elle était
contente de l’aspect de son habitation – les nombreux cadeaux qu’elle
avait reçus pour son union avec Jondalar y trouvaient leur place – mais
elle apprenait le troc et échangeait les plumes de ses oiseaux et quelquefois
leur chair contre des objets qu’elle voulait installer chez elle. Même les os
creux des volatiles pouvaient être coupés pour devenir des perles ou
transformés en instruments de musique, des flûtes au son aigu. Les os d’oiseau
entraient également dans la fabrication de divers outils ou ustensiles.
Ayla gardait toutefois pour elle une grande partie des peaux des
lapins et des lièvres qu’elle chassait avec sa fronde ou des oiseaux qu’elle abattait
avec son bâton. Elle projetait d’en faire des vêtements pour le bébé quand le
temps tournerait au froid et qu’elle devrait
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