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Les refuges de pierre

Les refuges de pierre

Titel: Les refuges de pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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de la langue du Clan, tout en traduisant en zelandonii.
    — Cette femme espère qu’un jour vous serez salués par un
membre du Clan de l’Ours des Cavernes, et que ce salut sera rendu. Le Mog-ur a
dit à cette femme que le Clan est ancien, que sa mémoire remonte loin. Il était
ici quand les nouveaux sont arrivés. Il les a appelés les Autres. Le Clan a
choisi de partir, de les éviter. C’est sa façon de faire, et les traditions du
Clan changent lentement. Mais si le Clan doit changer, cette femme espère que
cela ne nuira ni au Clan ni aux Autres.
    D’une voix basse et monotone, elle débitait sa traduction en Zelandonii
avec autant de précision et aussi peu d’accent que possible. Les mots
permettaient aux autres de comprendre ce qu’elle disait, mais ils voyaient qu’elle
ne remuait pas les mains au hasard. Les gestes délibérés, les mouvements
subtils du corps, la tête levée pour exprimer la fierté, l’inclinaison du buste
pour acquiescer, le haussement d’un sourcil, tout coulait avec grâce. Si le
sens de chaque geste n’était pas clair, il était clair que chacun de ses gestes
avait un sens.
    L’effet général était époustouflant et magnifique. Parcourue d’un
frisson, Marthona jeta un coup d’œil à Zelandoni, qui répondit d’un hochement
de tête. Elle aussi avait senti quelque chose de profond. Jondalar remarqua l’échange
discret. Il observa ceux qui observaient Ayla. Joharran la regardait avec
fascination, le front barré d’un pli ; Willamar approuvait de la tête avec
un léger sourire, tandis que le sourire de Folara était resplendissant.
    Quand elle eut terminé, Ayla revint à la table et s’assit en
tailleur avec une souplesse élégante que les autres remarquèrent plus aisément
à cet instant. Il y eut un silence gêné. Nul ne savait quoi dire, chacun avait
besoin de temps pour réfléchir. Ce fut finalement Folara qui se dévoua pour
combler le vide.
    — C’était merveilleux, Ayla ! Superbe, presque comme
une danse.
    — J’ai du mal à le voir de cette façon. Pour moi, c’est
ainsi qu’ils parlent. Encore que je me souvienne du plaisir que j’avais à
regarder les conteurs.
    — C’était très expressif, dit Marthona. Tu peux le faire
aussi, Jondalar ?
    — Pas comme Ayla. Elle a appris cette langue à ceux du Camp
du Lion pour qu’ils puissent communiquer avec Rydag. Ils se sont amusés à la
Réunion d’Été parce qu’ils pouvaient se parler sans que d’autres le sachent.
    — Rydag, c’est bien l’enfant au cœur malade ? demanda
Zelandoni. Pourquoi ne pouvait-il parler comme les autres ? Jondalar et
Ayla échangèrent un regard.
    — Rydag était moitié Clan, répondit-elle, il avait les
mêmes difficultés à prononcer les sons. Alors, je lui ai appris sa langue,
ainsi qu’au reste du Camp du Lion.
    — Moitié Clan ? fit Joharran. Tu veux dire moitié
Têtes Plates ? Quelle abomination !
    — C’était un enfant, répliqua la jeune femme avec un regard
de colère. Un enfant comme un autre. Aucun enfant n’est une abomination !
    D’abord surpris par sa réaction, Joharran se souvint qu’Ayla
avait été élevée par le Clan et comprit pourquoi elle se sentait offensée. Il
bredouilla des excuses :
    — Je... je... je suis désolé. C’est ce que tout le monde
pense. Zelandoni intervint pour les calmer.
    — Ayla, tiens compte du fait que nous n’avons pas eu le
temps de réfléchir à tout ce que tu nous as révélé. Nous avons toujours
considéré les membres de ton Clan comme des animaux, et un être mi-humain
mi-animal est une abomination. Je suis sûre que tu dis vrai : ce... Rydag
était un enfant.
    Elle a raison, reconnut intérieurement Ayla. D’ailleurs, tu sais
bien ce que pensent les Zelandonii, Jondalar te l’a fait comprendre la première
fois que tu lui as parlé de Durc. Elle s’efforça de se ressaisir.
    — Il y a une chose que j’aimerais comprendre, poursuivit
Zelandoni, cherchant un biais pour poser ses questions sans offenser l’étrangère.
La nommée Nezzie était bien la compagne de l’Homme Qui Ordonne du Camp du
Lion ?
    — Oui.
    Voyant où l’obèse voulait en venir, Ayla regarda Jondalar à la
dérobée et eut l’impression qu’il retenait un sourire. Elle se sentit
mieux : il avait compris, lui aussi, et prenait un plaisir pervers à la
déconvenue prochaine de la puissante doniate.
    — Cet enfant, Rydag, était le sien ?
    Jondalar souhaitait presque qu’Ayla

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