Les refuges de pierre
en avait la chair de poule rien
que d’y penser.
Willamar s’était calmé à son tour, après y avoir été incité par
Marthona et Jondalar, et aussi après avoir vu le comportement d’Ayla avec le
loup.
— Je crois que Willamar devrait faire la connaissance de
Loup, suggéra Marthona.
— D’autant qu’ils vont partager la même demeure, renchérit
Jondalar.
Willamar parut consterné. Ayla se releva et retourna auprès du
groupe en faisant signe au loup de la suivre.
— Loup s’habitue à quelqu’un en se familiarisant avec son
odeur, dit-elle au Maître du Troc. Si tu le laisses sentir ta main... Elle
voulut lui prendre le poignet mais il se dégagea.
— C’est vrai ? demanda-t-il à Marthona.
Sa compagne sourit, tendit la main vers l’animal.
— Tu nous as fait peur, Loup, en arrivant sans prévenir
avant d’avoir fait la connaissance de tout le monde.
Après avoir reniflé sa main, Loup la lécha puis se laissa
gratter derrière l’oreille. Willamar hésita encore, mais, ne pouvant faire moins
que sa compagne, il avança une main. Ayla la saisit, l’approcha du museau de
Loup en disant :
— C’est Willamar. Il vit ici avec Marthona.
Le loup flaira la main, la lécha, émit un jappement.
— Pourquoi fait-il ça ? demanda Willamar en retirant
vivement sa main.
— Je ne sais pas. Il a peut-être senti l’odeur de Marthona
sur toi et il veut que tu le grattes aussi. De cette façon, dit Ayla en lui
reprenant la main.
Comme si les doigts de Willamar n’avaient fait que le
chatouiller, Loup tourna soudain la tête et se gratta lui-même l’oreille avec
vigueur, ce qui provoqua des sourires et de petits rires. Quand il eut terminé,
il alla droit vers Zelandoni.
Elle l’observa avec méfiance. Elle avait été saisie de terreur
en voyant le loup entrer dans la demeure. Plus que les autres, qui avaient
surtout remarqué la réaction de Willamar, Jondalar avait noté la terreur muette
de son ancien amour. Zelandoni se félicitait qu’il ait été le seul à s’en
apercevoir. Ceux Qui Servaient la Mère passaient pour ne jamais rien craindre,
et c’était souvent vrai. Elle ne se rappelait pas la dernière fois où elle
avait eu peur.
— Je crois qu’il se rend compte qu’il n’a pas encore fait
ta connaissance, dit Jondalar. Et comme il va vivre ici, je pense qu’il faut
procéder aux présentations.
— Tu as raison. Qu’est-ce que je dois faire, lui donner ma
main ?
Loup renifla la main offerte puis, sans prévenir, la prit entre
ses dents et la garda dans sa gueule en poussant un grognement sourd.
— Qu’est-ce qu’il y a ? s’inquiéta Folara, qui n’avait
pas fait la connaissance de Loup, elle non plus. Il ne s’est servi de ses dents
qu’avec Ayla, jusqu’ici.
— Je ne sais pas, dit Jondalar d’une voix un peu nerveuse.
Zelandoni regarda l’animal d’un air sévère et il la lâcha.
— Il t’a fait mal ? demanda Folara.
— Bien sûr que non. Il voulait simplement m’indiquer que je
n’ai rien à craindre de lui, répondit la doniate, qui ne chercha pas à gratter
l’oreille de Loup. Nous nous comprenons. (Elle se tourna vers Ayla, qui soutint
son regard.) Et nous, nous avons beaucoup à apprendre l’une de l’autre.
— Oui. Je m’en réjouis.
— Loup doit encore faire la connaissance de Folara, rappela
Jondalar. Viens, Loup, viens voir ma petite sœur.
Réagissant au ton joueur de l’invite, l’animal bondit vers lui.
La jeune fille découvrit combien il était amusant de le caresser et de le
gratter.
— A mon tour maintenant d’être présentée à Willamar,
réclama Ayla. Et aussi à Zelandoni, bien que j’aie déjà l’impression de vous
connaître, tous les deux.
Marthona s’avança.
— Bien sûr. J’oubliais les présentations rituelles. Ayla,
voici Willamar, Maître du Troc de la Neuvième Caverne des Zelandonii, Voyageur
renommé, compagnon de Marthona, Homme du foyer de Folara, Protégée de Doni...
Willamar, souhaite la bienvenue à Ayla du Camp du Lion des Mamutoï, Fille du
Foyer du Mammouth, Choisie par l’Esprit du Lion des Cavernes, Protégée de l’Ours
des Cavernes... et Mère de Loup et des chevaux.
Les proches de Jondalar comprenaient désormais mieux le sens des
noms et des liens d’Ayla et ils la considéraient moins comme une étrangère.
Willamar et Ayla se pressèrent les mains et se saluèrent au nom de la Grande
Mère avec les formules rituelles, si ce n’est que
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