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Les refuges de pierre

Les refuges de pierre

Titel: Les refuges de pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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de
possibilités. Je peux maintenant détacher de longs éclats minces et donc
obtenir des pointes presque aussi fines que je le désire ou donner à un couteau
un long tranchant droit, sans cette courbure qu’il a toujours quand on commence
avec une lame détachée d’un rognon. Je peux même redresser les lames courbes
plus facilement en retouchant le bord intérieur aux deux extrémités. Je peux
tailler toutes les encoches que je veux. Je peux fabriquer des pointes avec une
embase ou une soie pour les emmancher. Tu n’imagines pas la maîtrise que cela
me donne ! C’est presque comme si je pliais la pierre à mon gré. Ce Wymez
est un génie ! Ayla sourit.
    — Wymez est peut-être un génie mais tu es aussi bon que
lui, assura-t-elle.
    — Si seulement c’était vrai ! Il a mis au point le
procédé, je me contente de l’imiter. Dommage qu’il vive aussi loin ! En
tout cas, je lui suis reconnaissant du temps que j’ai passé auprès de lui. Je
regrette que Dalanar ne soit pas ici. Lui aussi devait essayer de chauffer le
silex cet hiver, j’aurais aimé pouvoir en discuter avec lui.
    Jondalar examina la lame d’un œil critique puis leva les yeux et
sourit à sa compagne.
    — J’oubliais de te dire que j’ai décidé de garder Matagan
comme apprenti après cet hiver. Pendant sa visite à la Caverne, j’ai pu juger
de ses capacités. J’en ai discuté avec sa mère et son compagnon, et Joharran
est d’accord.
    — J’aime bien Matagan. Je suis heureuse de savoir que tu le
formeras. Tu as une patience infinie et tu es le meilleur tailleur de silex de
la Neuvième Caverne, probablement même de tous les Zelandonii.
    Le compliment le fit sourire. Une compagne fait toujours des
comparaisons flatteuses, se dit-il, mais au fond de lui il pensait que c’était
peut-être vrai.
    — Tu crois qu’il pourrait loger chez nous ?
demanda-t-il.
    — J’en serais contente. Nous avons tellement de place dans
la pièce principale que nous pourrions lui en réserver une partie où il
installerait sa couche. J’espère que le bébé ne le dérangera pas. Jonayla se
réveille encore la nuit.
    — Les jeunes gens ont le sommeil profond. Je suis sûr qu’il
ne l’entendra même pas.
    — Je voulais te parler d’une proposition que Zelandoni m’a
faite... commença Ayla.
    Jondalar trouva qu’elle paraissait un peu troublée mais se dit
que c’était probablement un effet de son imagination.
    — Elle veut que je devienne son acolyte, débita-t-elle d’un
trait.
    Il releva soudain la tête.
    — Je ne savais pas que tu songeais à entrer dans la
Zelandonia.
    — Je n’y songeais pas, et je ne suis même pas sûre d’y
songer maintenant. Elle m’avait déjà dit que j’y avais ma place mais, la
première fois qu’elle m’a demandé d’être son acolyte, c’était tout de suite
après la naissance de Jonayla. Elle a besoin de quelqu’un et j’ai déjà des
connaissances dans l’art de guérir. En tout cas, être acolyte n’implique pas
nécessairement de devenir un Zelandoni. Jonokol a été acolyte longtemps...
    Elle se tut, baissa les yeux vers les légumes qu’elle coupait.
Jondalar s’approcha d’elle et lui releva le menton pour la regarder dans les
yeux. Elle avait l’air hésitante.
    — Ayla, tout le monde sait que, si Jonokol est l’acolyte de
Zelandoni, c’est en raison de son talent de peintre. Il a l’art de saisir l’Esprit
des animaux, Zelandoni a besoin de lui pour les cérémonies. Il ne sera jamais
doniate.
    — Si, peut-être. Zelandoni dit qu’il veut rejoindre la
Dix-Neuvième Caverne.
    — C’est à cause de cette grotte que tu as trouvée, n’est-ce
pas ? S’il quelqu’un doit la décorer, c’est bien lui. Mais si tu deviens
acolyte, tu deviendras aussi Zelandoni, non ?
    Ayla demeurait incapable de refuser de répondre à une question
directe ou de proférer un mensonge.
    — Je pense qu’un jour je deviendrai Zelandoni, si j’entre
dans la Zelandonia. Mais pas tout de suite...
    — C’est ce que tu veux ? Ou Zelandoni a-t-elle réussi
à te convaincre d’accepter parce que tu es guérisseuse ?
    — Elle dit que je suis déjà Zelandoni, en un sens. Elle a
peut-être raison, je ne sais pas. D’après elle, dans mon intérêt, il vaudrait
mieux que je sois formée. Ce serait très dangereux pour moi si je me sentais
appelée sans y avoir été préparée.
    Ayla n’avait pas révélé à Jondalar les choses étranges qui lui
arrivaient

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