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Les refuges de pierre

Les refuges de pierre

Titel: Les refuges de pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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leurs. Ensemble, nous sommes remontés au temps des origines. Je ne
puis expliquer comment, mais j’y étais. Quand nous sommes revenus dans le
présent, je me suis retrouvée ici. Je sais que c’était ici, j’ai reconnu la
Pierre qui Tombe. Le Clan y avait vécu pendant des générations, je ne saurais
te dire combien. Il y a très longtemps, nous appartenions au même peuple, mais
nous avons changé. Le Clan est resté derrière quand nous sommes allés de l’avant.
Jondalar écoutait, fasciné malgré lui.
    — Si puissant qu’il fût, Creb n’arrivait pas à me suivre,
mais il a vu quelque chose, reprit Ayla. Ou il a senti quelque chose. Il m’a
ordonné ensuite de sortir de la grotte. C’était comme si je l’entendais en moi,
dans ma tête, comme s’il me parlait. Les autres Mog-ur ignoraient ma présence,
ils m’auraient tuée s’ils avaient su. Les femmes n’avaient pas le droit de
prendre part à ce genre de cérémonie.
    « A partir de ce jour, Creb n’a plus été le même. Son
pouvoir s’amenuisait, et je crois qu’il ne prenait plus plaisir à dominer les
esprits des membres du Clan. Je ne sais comment, je lui avais fait mal, et lui
aussi m’avait fait quelque chose. Depuis, je suis différente. Mes rêves sont
différents et je me sens parfois étrange, comme si je me retrouvais en un autre
lieu. Il m’arrive – comment dire ? — de savoir ce que les
gens pensent. Non, pas exactement, plutôt ce qu’ils sentent. Ce n’est pas cela
non plus. Ce qu’ils sont, peut-être. Je ne trouve pas les mots, Jondalar. De
toute façon, je bloque mes visions la plupart du temps. Quelquefois, certaines
réussissent à passer, en particulier quand ce sont des sentiments violents,
comme ceux de Brukeval.
    Jondalar la scruta avec perplexité.
    — Tu sais ce que je pense en ce moment ? Ce que j’ai
dans la tête ?
    — Non, répondit-elle. Je ne connais pas les pensées. Mais
je sais que tu m’aimes. Voyant l’expression de son compagnon changer, elle s’alarma :
    — Cela te préoccupe, n’est-ce pas ? Je n’aurais
peut-être rien dû te dire.
    L’inquiétude de Jondalar pesait sur elle comme un poids. Elle
avait toujours été réceptive à ce qu’il éprouvait. Elle baissa la tête, laissa
ses épaules s’affaisser. Devant l’abattement d’Ayla, le malaise de Jondalar s’évanouit.
Il la prit dans ses bras, lui releva la tête et la regarda dans les yeux. Ils
avaient cette lueur ancestrale qu’il leur avait vue quelquefois, mêlée à une
tristesse ineffable.
    — Je n’ai rien à te cacher, dit-il. Cela m’est égal que tu
saches ce que je pense ou ce que je sens. Je t’aime. Je ne cesserai jamais de t’aimer.
    Des larmes de soulagement et d’amour coulèrent des yeux d’Ayla.
Elle approcha ses lèvres de celles de Jondalar quand il se pencha pour l’embrasser.
Il la serra contre lui pour la protéger de tout ce qui pourrait la blesser.
Elle se blottit dans ses bras. Tant qu’elle avait Jondalar, rien d’autre ne
comptait. Ce fut alors que Jonayla se mit à pleurer.
    — Je désire seulement être une mère et ta compagne,
dit-elle en allant prendre l’enfant. Je ne veux pas devenir Zelandoni.
    Elle est effrayée, pensa-t-il, mais qui ne le serait pas ?
Moi qui n’aime déjà pas longer un site mortuaire, je n’ose même pas penser à me
rendre dans le Monde des Esprits. Il la regarda revenir vers lui, le bébé dans
les bras, les yeux encore mouillés de larmes, et sentit une soudaine bouffée d’amour
protecteur pour la femme et l’enfant. Même si elle devenait Zelandoni, elle
resterait Ayla pour lui, elle aurait toujours besoin de lui.
    — Tout ira bien, assura Jondalar.
    Il s’empara de la petite fille, la cala au creux de son bras.
Jamais il n’avait été aussi heureux que depuis qu’ils s’étaient unis, en
particulier depuis que Jonayla était née. Il baissa les yeux vers l’enfant et
sourit. Je crois qu’elle est aussi ma fille, pensa-t-il.
    — C’est à toi de choisir, Ayla. Tu as raison : si tu
acceptes d’être acolyte, cela ne t’oblige pas à devenir Zelandoni, mais si tu
le décides, ce sera bien aussi. J’ai toujours su que je prenais pour compagne
quelqu’un d’exceptionnel. Non seulement une femme belle, mais un être pourvu d’un
don rare. Tu as été choisie par la Mère, c’est un honneur. Elle l’a montré en t’accordant
un enfant avant même notre union. Maintenant, tu as une magnifique petite
fille. Non,

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