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Les refuges de pierre

Les refuges de pierre

Titel: Les refuges de pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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façon, que l’on soit là ou non ?
    — Je n’ai pas eu d’enfants. Dois-je considérer que ma vie n’a
pas eu de sens ?
    — Ce n’est pas la même chose. Tu es quand même une femme.
Tu appartiens au genre qui donne la vie.
    — Nous sommes tous des êtres humains. Hommes et femmes
maintiennent la vie jusqu’à la génération suivante. Les femmes ont autant de
garçons que de filles.
    — Justement. Ce sont les femmes qui ont autant de garçons
que de filles. Qu’est-ce que les hommes ont à voir là-dedans ? Si tu
pensais que toi et ton genre ne contribuez pas à créer une autre génération, te
sentirais-tu aussi humaine ? Ou te sentirais-tu moins importante ? Un
être inutile, ajouté au dernier moment ?
    Dans le feu de la discussion, Ayla s’était penchée en avant. La
Première réfléchit, regardant le visage grave de la jeune femme qui tenait le
bébé endormi dans ses bras.
    — Ta place est parmi les Zelandonia, déclara la doniate. Tu
argumentes aussi bien que n’importe lequel d’entre eux.
    Ayla se redressa.
    — Je ne veux pas être Zelandoni.
    — Pourquoi ? repartit la Première en la considérant d’un
œil attentif.
    — Je veux simplement être une mère, et la compagne de
Jondalar.
    — Tu ne souhaites pas continuer à être guérisseuse ?
Tu as autant de capacités que les autres, moi comprise. Ayla plissa le front.
    — Si, répondit-elle. Je veux continuer.
    — Tu as aidé quelquefois Mamut dans ses autres tâches, m’as-tu
dit. Tu ne les as pas trouvées captivantes ?
    — C’était captivant, concéda Ayla. Mais c’était effrayant,
aussi.
    — Cela n’aurait-il pas été plus effrayant si tu avais été
seule, et pas du tout préparée ? Ayla tu es la fille du Foyer du Mammouth.
Mamut avait une bonne raison de t’adopter. Je la vois ; je crois que tu la
vois aussi. Regarde en toi. As-tu déjà été effrayée par quelque chose d’étrange
quand tu étais seule ?
    Ayla détourna les yeux pour échapper au regard de Zelandoni mais
finit par acquiescer d’un léger hochement de tête.
    — Tu sais qu’il y a quelque chose de différent en toi,
poursuivit la doniate. Tu essaies de l’ignorer, de le chasser de ton esprit,
mais c’est quelquefois difficile, n’est-ce pas ?
    Ayla leva les yeux. Zelandoni la fixait, la forçant à soutenir
son regard comme lors de leur première rencontre.
    — Oui, murmura-t-elle. C’est quelquefois difficile.
    — Personne ne devient Zelandoni sans se sentir appelé, dit
l’énorme femme avec douceur. Mais que se passerait-il si tu te sentais appelée
sans avoir été préparée ? Ne crois-tu pas qu’il vaudrait mieux acquérir
une certaine formation, à tout hasard ? Tu as beau la nier, cette
possibilité existe.
    — S’y préparer ne la rendrait-elle pas plus probable ?
objecta Ayla.
    — Si. Mais l’expérience pourrait être utile. Je serai
franche avec toi. J’ai besoin d’une acolyte. Je n’ai plus tellement d’années
devant moi. Je souhaite que celle qui me succédera soit formée par moi. La
Neuvième est ma Caverne. Je veux le meilleur pour elle. Je suis la Première
parmi Ceux Qui Servent la Grande Terre Mère. Je ne le dis pas souvent mais je
ne le suis pas sans raison. Personne ne peut former mieux que moi une personne
douée. Tu es douée, Ayla. Peut-être plus douée que moi. Tu pourrais devenir
Première.
    — Et Jonokol ?
    — Tu devrais connaître la réponse. Jonokol est un artiste
exceptionnel. Il se satisfaisait de rester acolyte. Avant que tu lui montres
cette grotte, il n’avait aucune envie d’être Zelandoni. Tu sais bien qu’il sera
parti l’été prochain. Il s’installera là-bas dès qu’il aura convaincu la
Zelandoni de la Dix-Neuvième Caverne de l’accepter et inventera une excuse pour
me quitter. Il veut cette grotte, Ayla, et je pense qu’il doit l’avoir. Non
seulement il la rendra belle, mais il y fera vivre le Monde des Esprits.
    — Regarde ça, Ayla ! s’exclama Jondalar en
montrant une pointe de sagaie. J’ai chauffé le silex comme le fait Wymez. J’ai
su que j’avais réussi quand il s’est refroidi, parce que la pierre était
brillante et lisse, presque comme si on l’avait huilée. Je l’ai ensuite
retouchée sur les deux faces en utilisant les techniques de pression qu’il a mises
au point. Je n’atteins pas encore la même qualité que lui mais avec de la
pratique je m’en approcherai peut-être. Cela ouvre toutes sortes

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