Les reliques sacrées d'Hitler
confirma le récit de son collègue. Câétait un soulagement à lâen croire, car les joyaux de la Couronne nâavaient causé que des problèmes à Nuremberg. Plus tard, Horn se dit quâil aurait bien aimé que Fries explique ce quâil entendait par là , mais Thompson avait conclu lâinterrogatoire avant que Horn ne puisse insister auprès des deux conseillers.
Thompson remercia les deux hommes pour avoir bien voulu leur faire part de ce quâils savaient. Sauf sâils avaient quelque chose à ajouter, le lieutenant et lui-même allaient les laisser retourner à leur travail.
Horn résista à la tentation de poursuivre lâinterrogatoire. Il se contenta de dire quâil allait rédiger une déposition quâil demanderait aux conseillers de signer. « Juste pour mâassurer que je nâai pas fait dâerreur. »
Ce ne serait pas nécessaire, dit Thompson aux conseillers, étant donné quâils nâétaient pas près de sâéloigner. Il restait beaucoup de travail avant que les tribunaux entrent en séance.
Horn dit quâil écrirait malgré tout un rapport. Et sur ces mots, Thompson et lui quittèrent le bureau.
Le capitaine était visiblement soulagé que lâentretien se soit aussi bien déroulé. Au lieu dâagiter son sabre et de rabâcher que Horn perdait son temps à fouiller les ruines du Nuremberg dâHitler, ou à harceler des administrateurs civils, le capitaine paraissait plutôt contrit et félicita le lieutenant pour son travail. Il promit à Horn que, la prochaine fois, il lui fournirait toute lâaide nécessaire.
Horn doutait quâil y ait une prochaine fois. àen croire les deux conseillers, seuls les deux premiers actes de lâopéra démoniaque dâHitler sâétaient déroulés dans lâancien Nuremberg. Himmler, le magicien diabolique, avait caché les trésors en dehors de la ville.
16
Le saint Reich dâHitler
27Â juillet 1945
C e soir-là , Horn évacua sa frustration de la journée passée à Nuremberg avec une partie dâéchecs et une bouteille de vin en compagnie de Rosenthal, dans la bibliothèque de leur maison à Camp Freising. Les nazis qui avaient transféré les joyaux de la Couronne de Vienne à Nuremberg étaient les mêmes que ceux qui les avaient secrètement déménagés de la chambre forte de lâallée du Forgeron. Et plusieurs des conspirateurs nazis les plus importants occupaient les mêmes postes, ou des postes similaires à ceux quâils occupaient sous le III e Reich, dans le gouvernement dâoccupation nommé par les Américains, ce dont lâarmée américaine aurait dû avoir honte. àpart ces révélations, Horn nâavait pas tiré grand-chose de plus de sa première semaine dâenquête que ce que Rosenthal lui avait dit dès le début. Himmler avait donné lâordre de déplacer les cinq éléments des joyaux de la Couronne avant lâinvasion alliée. De là à supposer, comme le faisait Rosenthal, que lâenvoyé dâHimmler les avait immergés par la suite dans un lac autrichien, câétait encore un peu prématuré.
« Aucun chevalier Teutonique nâaurait accepté de commettre un tel sacrilège », dit Horn.
Rosenthal ne croyait pas en la théorie de Troche concernant cette fraternité de chevaliers des temps modernes dont la mission aurait consisté à protéger les joyaux de la Couronne. Il nâécartait pas non plus lâéventuelle existence dâune telle organisation secrète sous le III e Reich, ni de liens entre les trésors de la chambre forte et lâarmée dâérudits aryens dâHimmler. Il admettait volontiers que des nazis munis de manuels scolaires puissent être aussi dangereux que des commandos avec des fusils.
Comme Horn, Rosenthal avait été témoin de choses qui auraient paru invraisemblables avant lâarrivée des troupes dâoccupation. Les expériences médicales menées à Dachau et à Auschwitz en étaient un exemple édifiant. Jamais dans leurs pires cauchemars, ils nâauraient pu croire que leurs semblables allemands seraient capables
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