Les reliques sacrées d'Hitler
dâutiliser le passé pour glorifier lâavenir.
« Je me réjouis de visiter le château et dâexaminer les papiers du Reichsführer-SS, dit Horn. On mâa laissé entendre quâil avait transformé la vieille forteresse en un centre dâétude et de recherche. »
Markham, avec un enthousiasme dâérudit, lui confirma quâeffectivement lâendroit avait été un centre de recherche. Mais il était désolé de lui apprendre que les nazis avaient déménagé la plupart des documents avant que lâarmée américaine arrive sur les lieux. Un incendie avait détruit pratiquement tout le reste.
Horn en éprouva un coup au cÅur. Ni Troche ni Hammond nâavaient mentionné le moindre incendie.
Lâincendie, poursuivit Markham, avait été déclenché par les nazis eux-mêmes, sur ordre dâHimmler, qui avait chargé sa propre équipe de démolition de faire le sale boulot.
Markham montra sur une carte murale le château dâHimmler dans le village de Wewelsburg et, à proximité, lâancien campement de la 3 e  armée américaine. àlâaide dâune baguette, il indiqua les endroits stratégiques et expliqua que la garnison nazie avait déserté le château juste avant Pâques 1945 à bord dâune flotte de camions, quelques jours avant que lâarmée américaine arrive aux confins du village. Himmler avait alors envoyé un commando dâexperts pour détruire le château. Le Reichsführer-SS ne voulait à aucun prix quâil tombe aux mains de lâennemi et, apparemment, il ne pensait pas que lâéquipe du château ferait convenablement le travail. Le commandant connaissait les détails de lâopération, car tous les gens du village, ainsi que les travailleurs forcés des camps quâHimmler avait fait venir pour restaurer et agrandir lâédifice, avaient été témoins de ce qui était arrivé.
Horn sâenfonça dans son siège, tout en sirotant son thé, pendant que le commandant lui relatait ce quâon lui avait raconté.
Lâéquipe dâHimmler, composée de dix membres sous la direction du capitaine SS Heinz Macher, était arrivée à Paderborn, tout à côté, le samedi avant Pâques. Mais étant donné que les Ãtats-Unis contrôlaient toutes les routes alentour et que le village était cerné sur trois côtés, son équipe avait eu besoin dâaide pour pouvoir accéder au château. Après avoir essayé vainement de se glisser devant les forces américaines, lâunité avait recruté un guide local pour lui indiquer un passage entre les lignes ennemies.
Les commandos nazis étaient arrivés à bord de trois jeeps vers 10 heures ce dimanche-là . La plupart des habitants du village étaient à lâéglise, juste en face du château. Ils ne virent pas les commandos jusquâà ce quâune explosion se produise et quâils se précipitent dehors. Les employés du château et les officiers dâHimmler ayant quitté le site plusieurs jours auparavant, les villageois pensèrent que les Américains tiraient sur le château. Dans la confusion, pendant quâils aidaient à éteindre les flammes, ils se retrouvèrent face à face avec Macher et son commando armé.
La véritable démolition ne se passait pas comme Macher lâavait prévue. Il ne connaissait pas le château et avait grandement sous-estimé la quantité dâexplosifs nécessaire pour sâacquitter de la tâche. Bien que le château ait été relativement petit â pas plus grand quâun pâté de maisons à Londres â, ses fondations avaient été bâties sur la roche et renforcées dâénormes dalles de pierres taillées. Après avoir déclenché les premières salves dâartillerie sans beaucoup endommager le vieux château et les remparts, Macher se résolut à placer des mines dans des endroits stratégiques. Cela ne fut toujours pas suffisant. Son équipe finit par passer de pièce en pièce avec des torches incendiaires. Le lendemain, quand les tanks américains commencèrent à remonter la rue devant lâéglise, le
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