Les reliques sacrées d'Hitler
château brûlait encore.
Mais tout nâavait pas disparu dans le brasier. Quelques pièces de lâaile est, près des appartements privés du Führer, et de lâaile ouest, où logeait Himmler, avaient échappé à la destruction. La seule zone encore intacte était la tour nord, lâendroit précis du château quâHimmler voulait faire raser.
« Pourquoi ? » demanda Horn.
Markham nâen était pas certain mais, dâaprès ce que lui avaient dit dâanciens travailleurs forcés, Himmler croyait que câétait le centre du monde, son axis mundi .
Horn lâavait deviné à Externsteine. La forêt de Teutoburg et la ville de Paderborn toute proche avaient certainement incité Himmler à choisir un château retiré pour abriter ses érudits aryens et assurer une formation intellectuelle et spirituelle à ses officiers SS.
Markham lui confirma que câétait effectivement un endroit très particulier. Mais ce sentiment nâétait pas partagé par tout le monde. Les habitants de Wewelsburg pensaient que le château était maudit.
Le commandant expliqua que les craintes des villageois ne provenaient pas seulement de la malignité des récents occupants du château, même si cela avait certainement contribué à leur ôter toute envie de se risquer à lâintérieur. Leur crainte provenait également dâhistoires macabres concernant des habitants qui auraient été torturés et assassinés par un chevalier Teutonique, le premier à avoir construit sa forteresse sur le site, et, plus tard, par les évêques électeurs de Paderborn, qui avaient bâti la forteresse plus récente au même endroit.
Lâendroit était chargé dâhistoire, remarqua Markham, suffisamment pour attirer Himmler. Lors des premières fouilles des fondations du château, des archéologues avaient découvert un puits funéraire du paléolithique contenant des restes humains. Dâautres fouilles menées dans les alentours avaient permis dâexhumer des squelettes de néandertaliens, ainsi que des bijoux de lââge du bronze et dâautres traces dâun habitat humain précoce.
Le lien que faisait Markham entre le site de lâancien homme aryen et un chevalier Teutonique célèbre, ainsi que son usage ultérieur par des électeurs du Saint Empire romain germanique â les seigneurs qui choisissaient ensemble lâempereur â correspondait parfaitement à ce quâavait dit Troche.
Mais le commandant nâen avait pas fini. Dâaprès lâhistorien local qui avait aidé Markham à préparer son rapport pour la MFAA, la forteresse â le bastion â, partie la plus ancienne du château, avait depuis toujours arrêté les invasions, à commencer par Attila le Hun. Comme le château de Nuremberg, il avait acquis une aura de puissance et de mysticisme germanique. La seule différence majeure entre ce bâtiment et lâénorme château de Nuremberg, câétait quâHimmler avait gardé celui-là pour son seul usage, profitant de ce refuge niché au cÅur dâune forêt loin de Munich et de Berlin. Il était libre dâen faire ce quâil voulait. Il nâavait pas à le partager comme le Führer, qui avait mis le château de Nuremberg et son champ de parade à la disposition de Liebel et du parti nazi. Cette forteresse était le propre fief dâHimmler.
Comme Markham lâavait dit, en plus de la relation avec Himmler, les peurs des locaux avaient été nourries par des histoires barbares transmises de génération en génération. Markham décrivit le donjon du château comme ayant été le lieu dâabominables horreurs à lâépoque médiévale. Enfermées dans des cages, attachées sur des chevalets, les ongles arrachés à lâaide de pinces, les seins scarifiés et la tête prise dans un étau, les sorcières étaient contraintes de confesser leurs péchés contre lâÃglise. Beaucoup de ces outils avaient servi ensuite, paraît-il, lors des différentes vagues de persécution contre les Juifs.
Markham ne savait pas exactement combien de Juifs étaient morts dans les donjons du château, mais il y avait
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