Les reliques sacrées d'Hitler
bibliothécaires et des traducteurs. Il avait trié sur le volet les détenus dans des camps de toute lâAllemagne et de la Pologne selon les spécialités dont il avait besoin. Quelques-uns dâentre eux étaient dâailleurs toujours à Wewelsburg, en train dâaider lâarmée britannique dans sa tâche de déblayage. Câétait, dit-il, un groupe remarquable.
Mais à mesure que la guerre se poursuivait et que les projets dâHimmler concernant le château prenaient de lâampleur, il ne sâétait pas limité aux Témoins de Jéhovah. Il lui fallait à présent trouver dâautres sources de financement que ses Åuvres philanthropiques. La main-dâÅuvre comprenait désormais plus de quatre mille prisonniers. Un camp de concentration séparé, plus grand, fut construit pour les abriter en plein Wewelsburg. Himmler le nomma Niederhagen, un ancien nom aryen, paraît-il, désignant la forêt adjacente au château.
Comme lâinstallation précédente, Niederhagen ne figura pas tout de suite sur le registre du Reich. Himmler imagina un ensemble de subterfuges qui lui permettraient de profiter du financement du Reich bien que le travail effectué ne soit pas précisément lié à la guerre. Tous les autres camps dâHimmler étaient bâtis à proximité dâusines dâarmement, de carrières, de briqueteries et dâindustries de défense. Pas Niederhagen. Câétait le projet personnel dâHimmler.
àce stade, le commandant préféra ne pas sâétendre sur les raisons pour lesquelles Himmler avait besoin de quatre mille ouvriers pour rénover un château constitué dâun seul bâtiment. Il se contenta de dire que les conditions à Niederhagen étaient aussi atroces quâà Dachau et à Auschwitz, et que plus de huit cents prisonniers â environ un quart de la population du camp â étaient morts en une seule année en rénovant le château et en extrayant dâautres pierres pour une nouvelle aile. Compte tenu du nombre de cadavres, Himmler avait installé un crématorium, car ceux de Dortmund et de Bielefeld situés à proximité ne suffisaient pas à la demande.
Markham montra des photographies à Horn. Elles nâétaient pas particulièrement horribles, pas comme celles de Dachau et des autres camps que le lieutenant avait vues, mais elles véhiculaient toujours le même message. La vie humaine au camp de Niederhagen nâavait aucune valeur pour les suzerains nazis.
Après avoir vu les photographies, Horn revint à son principal sujet de préoccupation. Markham savait-il quelque chose sur les joyaux de la Couronne ? Les travailleurs forcés du château ou les gens de la ville avaient-ils entendu dire quâHimmler les avait subtilisés ? Et quelque chose permettait-il de relier le château à ces chevaliers Teutoniques des temps modernes ?
Markham ne parut surpris par aucune des questions. Il semblait plutôt ravi quâun autre officier de la MFAA se les pose. La plupart des demandes de renseignements quâil avait reçues à propos du château et de ses occupants portaient sur des statistiques, par exemple : quelle quantité de travail forcé avait été consacrée à la rénovation du château et quelles sommes.
Pour comprendre lâendroit, dit Markham, Horn devait le voir de ses propres yeux. Il nâétait pas seulement question de vies sacrifiées, ni des sommes dépensées, câétait ce quâils construisaient à Wewelsburg qui était le plus éloquent.
Quant à répondre aux questions de Horn, câest vrai quâil ne manquait pas de liens entre le château et lâancienne fraternité des chevaliers Teutoniques. Une salle dâétudes tout entière était consacrée à lâordre chevaleresque, bien que Markham ne puisse pas lui dire à quoi servaient ces recherches, ni si les chevaliers Teutoniques des temps modernes sây plongeaient.
Markham souligna également le lien avec les joyaux de la Couronne qui, dit-il, avaient été exposés là . Mais les trésors en question nâétaient pas ceux de Nuremberg. Câétait des reproductions parfaites, dit Markham, avec des
Weitere Kostenlose Bücher