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Les reliques sacrées d'Hitler

Les reliques sacrées d'Hitler

Titel: Les reliques sacrées d'Hitler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sidney Kirkpatrick
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lesquelles il arrivait qu’un prisonnier soit interrogé ou retenu avant d’être transféré à Camp King, le QG des renseignements et des interrogatoires de l’USFET à Francfort. Le premier étage abritait surtout les bureaux des enquêteurs du CIC. Le second, où Rosenthal conduisit Horn, comportait encore quelques bureaux et les pièces consacrées aux dossiers et aux archives.
    Arrivé sur le palier, Rosenthal guida Horn au bout d’un long couloir, frappa à une porte anonyme, puis entra sans attendre la réponse. Robert Gutierrez, l’officier qui les accueillit, était grand et dégingandé, avec un nez bulbeux. Son uniforme ne portait aucune indication de grade, sinon un insigne de l’armée américaine sur ses épaulettes. Pour Horn, il aurait très bien pu être un modeste lieutenant comme lui-même. Rosenthal lui préciserait ultérieurement qu’il était lieutenant-colonel, officier supérieur en charge des opérations de renseignements pour toute la Bavière et une grande partie de l’Autriche.
    Horn ignorait tout des détails de l’accord entre Rosenthal et Gutierrez. Il impliquait des services précédemment rendus à l’officier en matière de renseignements par Felix, ainsi qu’une caisse d’alcool à livrer à une certaine adresse à Munich. Quant à la version officielle de leur visite, au cas où quelqu’un s’en inquiéterait, Gutierrez faisait venir Horn et Rosenthal dans le saint des saints du CIC pour leur faire traduire des documents nazis exigeant des connaissances particulières qu’eux seuls possédaient. Évidemment, cela ne suffirait pas à expliquer la brèche dans la sécurité du CIC. Gutierrez allait les laisser seuls dans la salle d’archives, où ils seraient libres de tout lire et de prendre des notes, à la seule condition qu’ils n’emportent aucun document.
    La salle d’archives en question occupait une ancienne chambre à coucher, probablement celle d’un des domestiques ou de l’aide de camp de Bormann. À la place du lit, se trouvaient une table avec une lampe de lecture, une pile de cendriers et un bloc de papier. Une rangée de classeurs couvrait un mur. Les documents que Gutierrez jugeait les plus intéressants étaient déjà sortis.
    Sur un discret signe de tête amical, Gutierrez referma la porte derrière lui et les abandonna pour plusieurs heures.
    Horn et Rosenthal furent tout de suite surpris de constater que les archives sélectionnées par Gutierrez n’étaient pas celles concernant le chef du RSHA Ernst Kaltenbrunner, dont ils supposaient pourtant qu’il faisait l’objet d’enquêtes récentes menées par le CIC. Kaltenbrunner aurait pu donner d’importants détails sur les transports d’or, de bijoux, d’argent et d’objets d’art à partir de Berlin et de Munich dans les derniers jours du Reich. Les documents préparés à leur intention se rapportaient surtout à un personnage moins connu, l’Oberführer Josef Spacil, le trésorier-payeur d’Himmler.
    Horn connaissait l’officier SS de réputation seulement. Au cours des dernières années de la guerre, il était le chef du Bureau II du RSHA, le départements au sein de la SS qui s’occupait des problèmes de droit, administrait les fonds et coordonnait les activités d’un vaste ensemble d’agences autonomes de police SS et de renseignement concernant la sécurité. En bref, le Bureau II payait les salaires et achetait biens immobiliers, uniformes, armes et autres équipements pour plus de deux cent mille personnes chargées de faire marcher les camps de la mort. Il travaillait avec la Gestapo, le SD et la SS dans tout le Reich, les fonctions premières de ces départements étant l’assassinat, la déportation illégale et l’emprisonnement. Dans la mesure où tous leurs membres faisaient partie de l’organisation criminelle plus vaste opérant au sein de l’État nazi, ces derniers étaient tous passibles d’arrestation et de poursuites pour crimes de guerre. Le personnel du Bureau II méritait toutefois une attention spéciale de la part des procureurs. Ils savaient comment les fonds

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