Les reliques sacrées d'Hitler
lâexpédition. Une autre montrait Liebel, le maire de Nuremberg, suivi par son conseil municipal, à la cérémonie au cours de laquelle les joyaux de la Couronne avaient été présentés à Hitler.
Il nây avait malheureusement rien de plus récent sur les trésors du Saint Empire. Aucune liste du personnel nazi, à aucun registre consignant les mouvements du trésor dâun endroit à un autre.
Câest Dollar qui attira lâattention du lieutenant sur quelque chose de plus significatif. Pendant leur visite du château, Dollar nâavait pas aligné plus de deux phrases. àla grande surprise de Horn, il sâétait brusquement mis à protester contre le château dâHimmler, la crypte des horreurs et la lance de Longin. Câest une maquette qui avait suscité sa diatribe : partiellement recouverte dâun drap et de la longueur dâune table, elle représentait le futur château dâHimmler. En la regardant, on comprenait facilement pourquoi Himmler avait eu besoin de quatre mille ouvriers.
La maquette montrait une avenue rectiligne tracée au milieu du village suivant un axe nord-sud. Les maisons, les fermes, lâéglise et le reste du village avaient disparu, remplacés par dâimmenses bâtiments en cercles concentriques contenant de petits bureaux semblables à des cellules dâermites, et un grand lac. Tout partait de la tour nord, avec ses trois salles. De la chambre dâen haut, avec sa flèche pointue, Himmler aurait eu une vue panoramique sur son domaine fantastique au royaume du III e Reich â son axis mundi .
Le plan reproduisait la forme de la lance de Longin. La route montant au château était sa hampe, les cellules destinées à lâétude sa lame, sa pointe la tour nord.
19
La Maison Blanche
30Â juillet 1945
T ôt le lendemain, après une nuit agitée passée au cantonnement de lâarmée britannique, Horn et Dollar retournèrent à Freising. Puis, en compagnie de Rosenthal, ils continuèrent jusquâau pittoresque village de Pullach, au sud de Munich, où le CIC sâétait approprié lâancienne demeure de Martin Bormann. Lâimmense demeure à deux étages dâHeillmann Strasse, bordée dâun côté par un pré et de lâautre par une réserve de chasse, faisait partie dâun ensemble plus vaste sâétendant sur une douzaine dâhectares de maisons individuelles et de jardins ayant appartenu à un industriel juif. Les officiers du CIC lâappelaient la Maison Blanche, car câétait la seule maison du complexe de cette couleur et que ce nom conférait à leur état-major régional plus dâimportance quâà la maison en briques occupée par leurs homologues du G-2 à Munich.
Rosenthal avait déjà pénétré plusieurs fois à lâintérieur à lâoccasion de services rendus à ses collègues du CIC. En tant que demeure la plus vaste et la plus luxueusement meublée du complexe, elle présentait lâavantage dâavoir un vestibule spacieux avec un sol et une énorme cheminée en marbre, un salon de musique lambrissé avec un piano à queue et des tapis dâOrient, une salle à manger pour vingt, une bibliothèque et une véranda qui donnait sur un bassin avec des nénuphars décoré de statues. Seules traces de sa période nazie, le poste de garde à lâentrée dâHeillmann Strasse était à présent occupé par un MP, et les vestiges dâune aigle du Reich en pierre demeuraient perchés sur le linteau au-dessus de la porte dâentrée. Les GI sâétaient amusés en passant dessous à ébrécher lâaigle, et lâoiseau avait perdu la plupart de ses plumes et une de ses serres.
Pendant que Dollar attendait au parking, Horn et Rosenthal entrèrent dans le bâtiment et furent accueillis par un MP derrière un bureau dans lâentrée. Le personnel administratif et le secrétariat occupaient la salle à manger, qui avait été transformée en centre de communication. Une rangée de télétypes et un standard téléphonique remplaçaient le buffet. Dâaprès Rosenthal, les sous-sols abritaient des cellules dans
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