Les reliques sacrées d'Hitler
dirigés vers les Alpes autrichiennes, dâautres avaient gagné le Chili, lâArgentine et la Colombie. Ceux-ci ainsi que dâautres dossiers étaient classés secret défense pour une raison évidente. Toute personne sây plongeant â que ce soit un agent dâun gouvernement étranger ou simplement un GI à la recherche de butin nazi pour son propre compte â risquait de mettre à profit les dossiers pour sâapproprier le trésor. Un trésor composé dâénormes sommes dâor et dâargent liquide et dâune fortune en fausses livres anglaises et en dollars américains, tellement parfaits, paraît-il, que des banquiers eux-mêmes sây trompaient.
Rien dans les dossiers sur ce sujet ne concernait lâAhnenerbe, les chevaliers Teutoniques, le maire de Nuremberg et son conseil municipal, le château dâHimmler, ou les nombreuses expéditions lointaines entreprises par ses savants. Ces archives concernaient exclusivement la mission confiée par le chef du RSHA Kaltenbrunner, à lâOberführer Spacil, consistant à retirer et à cacher les sommes déposées sur des comptes contrôlés par le Reich à Berlin au cours des dix derniers jours de la guerre. Spacil avait été choisi non seulement parce quâil savait où la SS conservait ses avoirs blanchis, mais également parce quâil avait fidèlement servi Himmler pendant plus dâune décennie et connaissait dâexpérience toutes les opérations SS.
Dâaprès les archives du CIC, le chef du Bureau II avait rejoint la SS à ses débuts, en 1931, à lââge de vingt-cinq ans. Après plusieurs mois de travail bénévole, le beau Spacil aux yeux bleus et aux cheveux blonds sâétait vu proposer un poste de sténographe au sein de lâadministration financière centrale de la SS à Munich. Trois ans plus tard, il était transféré à Berlin, comme officier de liaison entre le siège de la SS et la trésorerie du Reich. Puis il revint à Munich comme officier responsable des finances du camp de concentration de Dachau. Désormais, il avait fait ses preuves en tant que responsable administratif hautement qualifié. En attendant quâon lui accorde un rôle plus important dans la hiérarchie SS, il avait été transféré à des postes qui le familiarisaient davantage avec lâensemble des activités du royaume dâHimmler. Et, surtout, il avait servi sur le front russe, en charge des documents administratifs qui avaient conduit au pillage organisé de Kiev. Après quoi, il avait été promu au grade de Standartenführer, lâéquivalent de colonel, et, de retour à Berlin, on lui avait donné le commandement du Bureau II.
Le succès des opérations de contrefaçon du Bureau II et lâhabileté de Spacil à brouiller la trace des biens pillés avaient convaincu Kaltenbrunner, puis Himmler, quâon pouvait lui faire confiance pour retirer de Berlin les liquidités restantes de la SS et aller les cacher en Autriche à lâintention des combattants de la résistance et des agents secrets qui constitueraient le noyau dâun mouvement clandestin visant à restaurer un nouvel ordre nazi dans lâAllemagne dâaprès lâoccupation. Au cours des derniers jours de la guerre, Spacil avait été promu Oberführer, un grade équivalent à celui de général de brigade, avec autorité de réquisitionner toute force ou tout moyen de transport nécessaire. Puis on lâavait envoyé poursuivre sa tâche.
Vers le milieu dâavril 1945, la majeure partie des cargaisons de biens du Reich en provenance de Berlin avait déjà été répartie dans des mines de sel et autres entrepôts souterrains dans les Alpes. Le défi auquel Spacil faisait face était plus grand. Il avait un montant estimé à 25 millions en or, métaux précieux, diamants et papier-monnaie à répartir, à protéger des forces dâoccupation alliées et à cacher de manière à ce quâaucun opérationnel nazi à part lui ne puisse accéder aux différents lieux. Le paquebot Reich étant en train de sombrer, peu dâhommes étaient suffisamment fiables pour ne pas succomber à la tentation de
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