Les reliques sacrées d'Hitler
sâapproprier lâor nazi.
Spacil avait choisi les environs de Zell am See, une station dans les Alpes, comme centre de ses opérations. Il connaissait déjà la région, car la SS avait des bureaux dans le château de Fischhorn voisin, où elle mettait en Åuvre un programme éminemment secret dâélevage de chevaux. Himmler en parlait comme dâune école de cavalerie, ce qui figurait dâailleurs dans les rapports des renseignements du G-2. Mais le CIC avait appris que son véritable but nâétait pas dâenseigner lâéquitation. Il abritait un laboratoire de recherche génétique, où des chevaux exceptionnellement grands, rapides et superbes étaient amenés de toute lâEurope dans le but de produire un « super cheval » capable dâaffronter les climats et les terrains les plus hostiles.
Apparemment, le château de Fischhorn et sa station de Zell am See étaient également une des destinations préférées des fidèles nazis qui fuyaient les Alliés. Hermann Göring et sa famille sây étaient installés en avril 1945, quand Karinhall avait été envahi par les Soviétiques, et un certain nombre de chefs dâétat-major SS et dâofficiers supérieurs, sur lesquels comptait Spacil, vivaient déjà dans les environs ou se cachaient au fin fond de la montagne.
Au cours de ces dernières journées folles du Reich, Spacil avait voyagé sans arrêt, prenant lâavion entre lâAllemagne et lâAutriche, puis faisant la navette entre le château de Fischhorn, la grandiose demeure de sa femme à Bad Ischl et la maison de ville de sa maîtresse à Salzbourg. Quand il ne voyageait pas par air, il se déplaçait en convoi : une berline Mercedes, plusieurs jeeps et un camion chargé de trésors. Quand lâarmée alliée sâétait approchée du château de Fischhorn, il sâétait débarrassé du camion et des jeeps, avait transporté or et autres trésors dans des sacs et des coffrets fermés à clé entassés dans le coffre et sur la banquette arrière de sa Mercedes. En multipliant les allers-retours, il avait noué une série de contacts susceptibles de former lâarmée de résistance â des fermiers et des forestiers, des employés de bureau, des commerçants et des membres des Jeunesses hitlériennes.
Parmi les nombreux haut gradés quâil avait rencontrés en avril 1945, se trouvaient son supérieur immédiat Ernst Kaltenbrunner et les subordonnés immédiats de Kaltenbrunner, le chef du Bureau IV de la Gestapo Heinrich Müller et le chef de la police criminelle Friedrich Panzinger, qui, tous les deux, avec Martin Bormann, figuraient en haut de la liste du G-2 des hommes les plus recherchés. Les rapports du CIC faisaient état de nombreux autres contacts importants, parmi lesquels Otto Skorzeny, lâhomme de commando préféré dâHitler, et le Sturmbannführer Schuster, le principal adjoint de Spacil. Et, plus important pour lâenquête de Horn, Erich Naumann, lâofficier de renseignements qui avait commandé les escadrons de la mort en Russie et avait été transféré à Nuremberg juste avant lâarrivée des forces alliées. Un centre de communications établi au château de Fischhorn assurait la liaison avec le bunker du Führer à Berlin où dâautres membres du haut commandement nazi sâétaient retrouvés pour la dernière fois.
Le CIC avait découvert le rôle que lâOberführer avait joué lors des derniers jours du Reich dans des circonstances dramatiques. Spacil était au volant de sa Mercedes après avoir caché une partie du trésor à Graz en Autriche, le 7 mai, quand, à lâentrée de Zell am See, il était tombé sur une sentinelle américaine menant hors du village une longue colonne de soldats allemands prisonniers. Le moment était venu de disparaître. Spacil avait abandonné son véhicule, sâétait déguisé en sergent et avait rejoint les Volksgrenadiers du 352 e , qui étaient conduits à pied au camp de prisonniers de guerre de Munich. En chemin, il avait fait part de son identité au commandant de la division, le capitaine Gerhardt Schlemmer, en lui demandant, comme une
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