Les reliques sacrées d'Hitler
autres affaires jusquâà ce que le lieutenant ait parlé à Hammond.
Horn présenta sa pièce dâidentité au bureau de lâentrée et fut escorté jusquâau deuxième étage. àsa grande surprise, tous les gens quâil croisait paraissaient savoir qui il était, du MP à la porte jusquâà la secrétaire à lâaccueil et aux hommes de la MFAA présents dans lâantichambre du bureau de Hammond. Ils lâaccueillirent comme une célébrité.
Comme Horn devait se le remémorer plus tard, un des officiers de la MFAA lui proposa de lui faire visiter son musée â le Met à New York â « quand toute cette affaire nazie sera terminée ». Un autre lâinvita à déjeuner au club des officiers pour parler du programme dâhistoire de lâart à Princeton. Un troisième pensait quâil pourrait y avoir un poste pour Horn à lâuniversité de Pennsylvanie quand il retournerait aux Ãtats-Unis.
Cela rappelait à Horn le bon vieux temps en Italie, dans le salon que tenait chaque semaine Bernard Berenson. Lâattention imprévue quâon lui manifestait lui tournait déjà la tête, alors quâil nâétait même pas encore entré dans le bureau de Hammond.
La nouvelle de la récupération par Horn des joyaux de la Couronne du Saint Empire sâétait répandue partout, dit Hammond, en tendant au lieutenant un communiqué de presse et une coupure du Stars and Stripes , le journal de lâarmée. Le colonel Charles Andrews, le nouveau gouverneur militaire de Nuremberg, avait alerté les journalistes le lendemain du départ de Horn, qualifiant le retour du trésor de victoire américaine majeure et de testament durable pour tout le bien que ses hommes faisaient dans Nuremberg occupée.
En lisant lâarticle et le communiqué de presse, Horn supposa quâAndrews avait convié la presse mondiale, déjà présente à Nuremberg pour couvrir les procès pour crimes de guerre, à visiter lâinstallation de lâallée du Forgeron et la chambre forte. On avait montré aux reporters la collection du Saint Empire dans son entier pendant que Thompson détaillait son histoire mouvementée et le travail dâinvestigation qui avait conduit à retrouver les cinq éléments du trésor les plus précieux. Le nom de Horn nâétait pas cité une seule fois dans lâarticle ni dans le communiqué de presse. Pas plus que nâétait évoquée la raison pour laquelle Hitler convoitait les trésors et voulait à tout prix les cacher aux occupants.
Hammond lui dit quâil ne devait pas se sentir vexé de ne pas voir son nom cité dans lâhistoire. Le gouvernement militaire de Nuremberg avait besoin de redorer son blason. Au grand quartier général en tout cas, Hammond avait veillé à ce que les gens importants sachent que Horn était lâofficier de la MFAA qui avait retrouvé les joyaux de la Couronne.
Le commandant conduisit Horn jusquâà une chaise devant son bureau. Diplomate comme à son habitude, il expliqua à Horn que lui et dâautres seraient les héros méconnus de la guerre, et que câétait bien comme ça. Les joyaux de la Couronne avaient traversé des siècles de conflits et de destructions en Europe avant lâentrée en scène de la MFAA, et ce nâétait pas par hasard. Câétait parce que des hommes dévoués comme le lieutenant avaient veillé à ce quâils soient préservés. Mais Hammond ne faisait pas allusion aux nazis. Il se référait aux moines, aux archivistes de musées et aux érudits qui lâavaient précédé et à ceux qui, Dieu merci, suivraient ses traces.
On félicita Horn pour son travail spectaculaire. Il avait rempli sa mission avec plusieurs jours dâavance.
Hammond remit ensuite une lettre à Horn et lâincita à lâouvrir. àlâintérieur se trouvait une citation de la part dâEisenhower. Il était promu capitaine. Horn était euphorique, non seulement pour la décoration qui allait de pair avec la promotion, mais également pour le nouvel échelon de salaire y afférent, et lâaide quâil pourrait apporter à sa famille.
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