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Les reliques sacrées d'Hitler

Les reliques sacrées d'Hitler

Titel: Les reliques sacrées d'Hitler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sidney Kirkpatrick
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C’était vraiment un mois à marquer d’une pierre blanche. Il était impatient d’en parler à Felix et de lui réclamer les photos de Marlene.
    Le commandant ne laissa pas beaucoup de temps à Horn pour se réjouir de son nouveau statut. Il voulait savoir dans le moindre détail comment Horn avait retrouvé les joyaux de la Couronne.
    Hammond s’assit en face de Horn, tandis que l’ex-lieutenant, à présent capitaine, lui racontait son odyssée : la première mention par Rosenthal de rumeurs concernant le lac Zell ; l’aide que Günter Troche lui avait apportée en organisant des entretiens avec l’équipe du bunker ; les soupçons qu’il avait éprouvés envers les conseillers municipaux Schmeissner et Fries ; le voyage jusqu’au château d’Himmler ; et, finalement, sa décision de la dernière chance, « en réalité un pari soigneusement calculé » selon lui, de mettre Fries sur le gril au centre d’interrogatoires de l’USFET. Rétrospectivement, son enquête paraissait facile, mais ce n’était pas exactement l’impression qu’il avait éprouvée dans l’ensemble.
    Le commandant s’émerveillait des rebondissements de l’histoire. C’était une affaire dans laquelle la vérité l’emportait de loin sur n’importe quelle fiction que les Alliés auraient pu imaginer ou que les nazis eux-mêmes auraient concoctée. Il comprenait aussi parfaitement pourquoi le colonel Andrews et le capitaine Thompson s’étaient empressés de donner leur propre conférence de presse et pourquoi, soucieux de redorer leur blason, ils n’avaient même pas pris le soin de détailler les points les plus intéressants de l’opération.
    Horn admettait parfaitement la réalité politique, même si elle n’était pas à son goût. Il n’était pas non plus partisan de gommer la vérité pour sauver les apparences. Les nazis étaient des maîtres en matière de propagande. Il savait pour en avoir été témoin à quoi cela pouvait mener. Il comprenait en tout cas pourquoi les autorités d’occupation préféraient ne pas couvrir d’éloges le travail de deux expatriés allemands, d’un prisonnier de guerre et d’un groupe hétéroclite d’anciens nazis à la loyauté douteuse à qui revenait, en réalité, le mérite de la récupération du trésor par les Alliés.
    Le soldat Fritz Hüber, un soldat allemand prisonnier, avait révélé l’existence du bunker nazi, et Horn, d’origine allemande, immigrant de fraîche date sur le sol américain, avait rédigé le rapport. Le crédit de la découverte du tunnel ne revenait pas au capitaine Peterson, mais au Sud-Africain James Low, qui avait rejoint la compagnie E à ses risques et périls après sa libération d’un camp de prisonniers de guerre allemand. Le capitaine Thompson n’aurait pas pu ouvrir le bunker sans l’aide d’Albert Dreykorn, secrétaire du plus haut gradé nazi de Nuremberg. Günter Troche et Eberhard Lutze, anciens membres du parti nazi, avaient mené Horn à Heinz Schmeissner et à Konrad Fries, qui étaient peut-être encore nazis. Felix Rosenthal, autre expatrié allemand, dont la famille venait à peine de sortir par miracle de Dachau, avait risqué sa carrière pour avoir accès aux dossiers du CIC concernant Josef Spacil, un criminel de guerre avéré, coupable de meurtres de masse, dont le CIC avait la garde, mais qui n’allait sans doute pas être jugé pour crimes de guerre. Les troupes d’occupation de l’armée américaine n’avaient sans doute aucune envie d’envoyer ce genre d’histoire au pays, et c’était dommage : c’était exactement l’histoire qu’on aurait dû leur raconter.
    Pour autant que Horn le sache, le colonel Andrews, qu’il ne connaissait pas, n’était jamais allé dans le bunker et n’avait jamais vu les joyaux de la Couronne avant la conférence de presse. Quant au capitaine Thompson, qui s’en attribuait la découverte avec Andrews, il avait pompé sur Horn ce qu’il savait sur les joyaux de la Couronne et

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