Les reliques sacrées d'Hitler
photos de Marlene et, avant que leur service ne prenne fin, tout ce qui restait dans leur maison, y compris la batterie de cuisine, la moto garée dans le garage et peut-être même les photos de la future ex-femme de Horn.
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Lâinvasion de Nuremberg
19Â juillet 1945
A près que Rosenthal et Dollar furent partis se coucher, Horn sâassit sur son lit pour lire les rapports de lâUSFET que Hammond lui avait remis à Francfort. Ils étaient tous à peu près similaires : des témoignages de première main sur la bataille, en avril dernier, qui avait permis de prendre de haute lutte la ville de Nuremberg. Comme lâavait indiqué Hammond, le rapport le plus intéressant pour lâenquête de Horn était celui du capitaine Paul Peterson qui, avec ses troupes dâassaut, avait atteint le premier le haut de lâallée du Forgeron.
Il lâouvrit avec un curieux pressentiment et une certaine appréhension, sachant que la mission de Peterson avait été basée sur ce quâil avait écrit en Belgique. Le rapport de Horn â truffé de termes académiques et de réflexions personnelles sur lâhistoire et lâimportance des trésors du Saint Empire romain germanique â avait conduit à lâenvoi dâune section dâassaut à travers une ville assiégée. Pour un universitaire doublé dâun enquêteur, dont les précédents rapports et articles avaient immanquablement atterri dans les archives â militaires ou autres â, il ressentait, pour la première fois depuis quâil sâétait engagé, le poids de la responsabilité inhérente au fait de mettre la vie dâautres hommes en danger. Dâautant plus que Peterson et ces hommes ignoraient alors que la bataille pour Nuremberg, dont le bilan des victimes serait lourd des deux côtés, nâavait aucune importance pour lâissue de la guerre.
Plus de cinq mille soldats sâapprêtaient à envahir Nuremberg le matin du mardi 17 avril 1945. Peterson, le capitaine de la compagnie E, une section dâassaut de cent trente-cinq hommes rattachée au 2 e  bataillon du 180 e  régiment dâinfanterie de la 45 e  division dâinfanterie Thunderbird, avait reçu lâordre du général divisionnaire Robert Frédéric, commandant de division des armées de terre, dâemprunter le dédale des rues pavées étroites figurant sur la carte dessinée à la main par le soldat Hüber, jusquâà lâallée du Forgeron. On nâavait pas dit à Peterson ce qui se trouvait dans le bunker, seulement quâil sâagissait dâune véritable place forte et que lui et ses hommes devaient sâattendre à une forte résistance.
Aux dires de tous, Peterson avait lâentière confiance de ses hommes. Tous étaient des volontaires de la garde nationale, et ils avaient plus souffert au combat que la plupart des autres compagnies au cours de la guerre. Avec trente-huit autres compagnies de vétérans dâinfanterie en première ligne, soutenus par deux divisions de chars, un régiment de reconnaissance et trente mille hommes en réserve, ils sâattendaient à écraser Nuremberg comme ils lâavaient fait en balayant tous les obstacles sur leur passage pendant un mois au cours de leur avancée de cinq cents kilomètres en Bavière.
« Le moral est au plus haut », avait dit Peterson ce matin-là à son supérieur, le colonel Eddie Duval.
Malgré ce que disait le capitaine, Horn pensait que ce nâétait pas entièrement vrai. Dâaprès les rapports, le moral de ses hommes était au plus bas depuis leur arrivée en Sicile avec le général Patton.
Le problème nâétait ni la fatigue due au combat, ni les problèmes de renouvellement des troupes, ni les maigres rations, ni le ravitaillement insuffisant, ni la qualité des officiers, bien quâils aient subi tous ces aléas. Câétait la peur de lâinconnu. Les soldats de la compagnie E nâavaient connu jusquâalors au combat que des plages balayées par le vent, de grands champs enneigés, des forêts et des petits villages, avec parfois une incursion dans des villes. Ils nâavaient jamais encore attaqué une cité ennemie
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