Les reliques sacrées d'Hitler
la croix rouge sur leurs casques, étaient la cible de tirs aveugles qui les empêchaient parfois dâatteindre leurs blessés. àprésent, lâennemi se servait des civils pour obtenir des renseignements. Un vieil homme ou un enfant allait jusquâà un coin de rue près de la ligne de front, y restait quelques instants, puis repartait en courant. Peu de temps après, des roquettes dâartillerie sâécrasaient sur les positions américaines. Après que quatre hommes de la compagnie E eurent été touchés ainsi, Peterson avait reçu du quartier général lâordre de tirer dorénavant sur les « observateurs » quels quâils soient.
Le reste de la matinée, les hommes avaient nettoyé le terrain, immeuble après immeuble, rue après rue, dans leur progression vers le château, lâendroit le plus élevé de la ville. Pour éviter de rester au milieu de la rue, ils dégageaient la construction la plus proche à la grenade, puis se précipitaient à lâintérieur pour se protéger. Ils faisaient ensuite sauter le mur mitoyen pour accéder par le trou à leur position suivante. De cette façon, les chefs de section évitaient à leurs hommes de sâexposer aux tirs de rue avant dâarriver au bout du pâté de maisons.
La liste des victimes sâétait allongée lorsque Ray Fee, un chef de section, avait été touché aux jambes alors quâil essayait de se débarrasser de tireurs embusqués derrière un wagon de tramway renversé. Fee voulait apparemment lancer une grenade de phosphore quand lâennemi avait ouvert le feu. La grenade était retombée sur lui, le brûlant et lui ouvrant un trou dans la poitrine. Peterson avait alors ordonné à un sergent-chef de prendre la tête de la section de Fee, mais le travail du sergent avait été rendu plus difficile encore à cause de plusieurs blessés et de la perte de la carte indiquant le chemin vers le bunker nazi. Elle avait brûlé en même temps que Fee.
Les GI, affamés et fatigués, avaient maintenu leur pression tout le reste de la journée. Anticipant leur prochaine relève, Peterson avait indiqué par radio leur avancement et exprimé son espoir quâils soient bientôt mis en réserve. Il avait reçu au contraire lâordre de poursuivre sans délai vers son objectif. Des projecteurs antiaériens allaient être amenés de lâarrière pour éclairer lâintérieur de la ville médiévale.
La compagnie E avait continué son combat en direction du nord. Elle était passée devant la façade fumante de lâéglise Saint-Laurent, désormais privée de toit, et avait traversé un pont de pierre voûté qui franchissait la Pegnitz, la rivière peu profonde et boueuse qui coule comme un canal à travers le centre de Nuremberg. àchaque coin de rue, dans la lueur fantomatique des projecteurs et la fumée âcre des immeubles en feu qui piquait les yeux, les hommes de Peterson rencontraient toujours la même résistance. Les nazis nâavaient probablement jamais eu lâintention de protéger le stade et le terrain de manÅuvre, mais plutôt de concentrer toute leur défense à lâintérieur de la ville, là où Peterson et ses hommes devaient justement aller.
Les plans soigneusement échafaudés pour que les hommes restent groupés étaient maintenant tombés à lâeau. En progressant parmi les ombres, la 2 e  section sâétait retrouvée prise dans une fusillade autour dâun immeuble résidentiel écroulé. Rien dans les rapports nâexpliquait pourquoi personne nâétait venu à leur rescousse ; personne, sans doute, nâavait osé affronter ce déluge de tirs. Le terrain autour de la 2 e  section explosait sous une pluie de balles, dâobus et de poussière provenant des murs qui volaient en éclats. Toute communication avec elle avait cessé complètement.
Après avoir averti par radio le quartier général du bataillon, le colonel Duval avait ordonné à ses chars de détruire tout immeuble susceptible de cacher de lâartillerie. Les dégâts pour la population civile et les bâtiments historiques
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