Les reliques sacrées d'Hitler
stade. Là aussi, le combat avait été minime. Quelques fidèles nazis avaient résisté depuis le hall dâhonneur dâHitler, alors quâau moins une centaine dâautres, entassés sous les tribunes en béton du stade, sâétaient rendus sans la moindre résistance. Pour la première fois depuis le début de la guerre, Peterson et ses hommes voyaient des soldats allemands craquer et sâeffondrer en larmes. Tout comme le soldat Hüber en Belgique, les Allemands étaient en proie à une totale déstabilisation mentale. Jamais dans leurs pires cauchemars, ils nâauraient imaginé que des chars ennemis puissent si facilement entrer dans le stade où Hitler avait incité ses concitoyens à croire en une domination mondiale de lâAllemagne.
La compagnie E nâallait pas se reposer pour autant. Moins de trente minutes après quâun Thunderbird anonyme eut amené le drapeau rouge sang du III e Reich, Peterson avait regroupé ses hommes et les avait envoyés prendre dâassaut le palais des congrès du parti nazi, une énorme bâtisse de quatre étages encore en travaux, bordée sur deux côtés par un grand lac, et protégée par une artillerie antichar et une infanterie positionnée derrière dâimposants blocs de granit et des matériaux de construction.
Après avoir effectué une reconnaissance avec le colonel Duval, Peterson avait dépêché la 2 e  section sur la gauche du lac pendant que, avec le reste de la compagnie E, ils progressaient en se baissant le long dâune chaussée étroite. Dans ce genre de situation, la solution était toujours la même : demander du renfort.
Quelques minutes plus tard, une salve dâune centaine dâobus passait en sifflant au-dessus de leurs têtes et explosait dans les positions ennemies. Les défenseurs allemands encore vivants après ce premier bombardement battirent en retraite à lâintérieur de lâimmeuble tandis que lâinfanterie américaine se lançait à lâassaut. Trois des hommes de Peterson furent blessés et un sergent de la 2 e  section, catapulté en lâair par lâexplosion dâun obus allemand, atterrit sur le dos, releva la tête et mourut sans quâon ait eu le temps dâappeler un médecin.
Il nâétait pas question de retirer le corps pendant que les hommes entraient en tirant dans lâimmeuble. Quand ils furent regroupés dans lâentrée, Duval avait ordonné aux chefs des unités de former des équipes de cinq. àpartir du dernier étage, ils étaient redescendus en nettoyant une pièce après lâautre. Horn lâavait appris au cours de son entraînement à Fort Benning, il existait des procédures très précises pour ce genre de situation. Devant une porte fermée, les hommes devaient signaler leur présence pour permettre à ceux qui étaient à lâintérieur de se rendre. Si personne nâouvrait, un soldat enfonçait la porte à coups de pied, un autre lançait une grenade à lâintérieur et on attendait lâexplosion avant que les autres entrent en tirant. Mais les hommes de la compagnie E ne respectaient pas ce protocole. Ils enfonçaient tout simplement la porte et entraient en tirant â une pratique qui avait valu à la compagnie E de sévères réprimandes.
Peterson avait promis de mettre ses hommes au pas, mais Duval ne lui donna pas lâoccasion de tenir sa promesse avant le lendemain. Lâinvasion était retardée de trois jours en raison dâune résistance importante à lâest, où un millier dâhommes de la 3 e  division dâinfanterie, déjà dans la ville, bataillait pour prendre la gare et les dépôts ferroviaires.
Pour leur deuxième jour, les hommes de Peterson devaient être confrontés au type de combat quâils allaient affronter au cours de leur avancée à lâintérieur de la ville : aucune charge frontale derrière des chars, mais des combats de maison en maison, dans des rues étroites jonchées de gravats, contre lâinfanterie, des poches isolées de Jeunesses hitlériennes, ou des civils qui tiraient de partout. Pour ajouter au carnage, les médecins américains, facilement identifiables Ã
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