Les reliques sacrées d'Hitler
interrogés, câétait que le bunker avait été un secret bien gardé. Les SS, dont on ignorait de qui ils dépendaient, étaient probablement enfouis sous les remblais en permanente expansion à la périphérie de la ville, à moins quâils ne fussent internés dans lâun des camps de prisonniers de guerre.
Horn préférait ne pas poursuivre sur ce sujet pour lâinstant, et il concentra son attention sur les unités de stockage. Cinq en tout, fermées par des portes blindées de deux mètres cinquante de haut, chacune avec son propre mécanisme de fermeture, et suffisamment épaisses pour résister à lâonde de choc dâune explosion.
Alors que Horn attendait que Thompson les ouvre, le capitaine fit volte-face et se dirigea vers la chambre forte principale où se trouvaient plusieurs policiers militaires en compagnie dâun civil que Horn avait vu avec Thompson au club des officiers. Petit, autour de la soixantaine, il portait le même costume élimé que la veille.
Thompson présenta Horn à Albert Dreykorn. Secrétaire du comité historique de la ville, il travaillait avec Thompson et ses hommes pour aider à relancer au plus vite le processus de remise en état.
Dreykorn salua solennellement Horn de la tête, mais ne lui tendit pas la main.
Le capitaine nâen dit pas plus sur Dreykorn, donnant à Horn lâimpression que celui-ci était un invité du capitaine venu visiter le complexe. Câest au moment où le petit homme sortit de sa poche un jeu de clés que Horn comprit quâil jouait un rôle de supervision beaucoup plus important dans les opérations concernant les monuments menées par le capitaine.
« Je vous ouvre la chambre forte tout de suite », dit Dreykorn dans un anglais approximatif.
Horn était abasourdi. Non seulement le capitaine ne possédait pas les clés pour ouvrir la chambre forte, mais celui qui les détenait était un Allemand, peut-être même un ancien nazi, payé officieusement par les forces dâoccupation.
Plutôt que dâattirer lâattention de Thompson sur cette violation patente des règles de sécurité, il décida dâattendre de se retrouver seul avec lui pour lui faire part de ses préoccupations.
« Je veux dâabord voir les autres salles de stockage, pas seulement la chambre forte principale », dit Horn en allemand puis en anglais.
Thompson accéda à la demande de Horn, visiblement agacé de devoir prolonger lâinspection au-delà de la chambre forte dâoù les trésors avaient prétendument disparu.
Dreykorn paraissait également ennuyé à lâidée que Horn ne veuille pas se contenter dâune inspection superficielle du bunker. Il devait avoir déjà conduit des visiteurs dans le complexe et ne voyait pas pourquoi il fallait recommencer, surtout avec un officier subalterne. Il tourna à contrecÅur le mécanisme de fermeture de la première cellule de stockage puis fit rouler les épaisses portes blindées.
La salle était remplie dâobjets dâart du sol au plafond. Tout dâabord, Horn sâintéressa moins aux trésors eux-mêmes quâà la construction de la chambre. Comme lâavait noté le commandant Hammond à Francfort, la première couche était une épaisse feuille en laine de verre, ce qui se faisait de mieux en termes dâisolation thermique. En dessous, il y avait une solide couche de goudron imperméable à même la brique. Horn ne pouvait pas aller bien loin avec son couteau de poche mais, en creusant, il aurait probablement trouvé une autre couche de goudron derrière la brique, puis du ciment. Le sol et le plafond avaient subi le même traitement, mais sans laine de verre. àla place, on avait mis une couche de bois composite. Câétait en tout cas une construction particulièrement impressionnante.
Horn examina le contenu de chaque cellule. Parmi les Åuvres les plus précieuses figurait Le Salut de lâange de Veit Stoss, le célèbre sculpteur sur bois de Nuremberg, qui était également bâtisseur de ponts, tailleur de pierre et fondeur de bronze. Lâénorme sculpture en forme de lune représentant la Vierge Marie et lâarchange Gabriel lors de
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