Les reliques sacrées d'Hitler
construire une coquille de briques et de ciment à lâintérieur de la cavité existante. La porosité du calcaire rouge et lâenvironnement naturellement frais et humide avaient nécessité une isolation et un système de climatisation. Un environnement idéal pour brasser du houblon ne pouvait pas convenir à des Åuvres dâart.
Le complexe était impressionnant. En dehors des deux fours à charbon et des salles séparées où étaient installés les appareils de chauffage et de ventilation, on trouvait le quartier des gardes, une seule chambre avec deux lits superposés, une table, des chaises, des étagères et, au mur, un crochet à tableaux où le portrait du Führer devait être suspendu.
Thompson ne savait pas ce quâon avait trouvé dans le quartier des gardes à lâouverture du bunker. Sâil y avait eu des documents, lâauteur des graffitis aurait très bien pu les prendre en souvenir. Horn se dit que cela ne servirait plus à rien dâen discuter avec Thompson. Dâailleurs, le capitaine lui assura que si quelque chose avait été pris, cela sâétait passé avant quâil ait pris possession des lieux avec ses hommes.
Le capitaine accéléra le pas le long du couloir. Mais le lieutenant nâavait pas lâintention de se laisser bousculer pendant sa visite du complexe. Il prit son temps pour examiner et noter ce quâil trouvait à chaque pas.
Le système le plus ingénieux de tout se nichait dans les conduits dâair qui montaient vers lâextérieur. Comme le soldat Hüber lâavait appris à Horn, ils pouvaient être bouchés en cas dâattaque avec des bombes incendiaires ou des gaz toxiques. Toujours selon Hüber, il y avait en plus des pièges à bombes spéciaux installés dans les conduits, destinés à protéger le bunker des grenades ou autres explosifs qui pourraient y être lancés.
Au grand agacement de Thompson, Horn prit le temps dâinspecter chaque conduit avant de gagner la chaufferie où étaient entreposés des réservoirs de fuel de mille deux cents litres. Comme il sâen doutait, lâeau pour le système de climatisation venait dâun ancien conduit à lâintérieur du mur, rattaché sans doute au puits du château.
Plus intéressant, en même tant que source dâinquiétude, la trappe que Horn trouva dans la cheminée de sortie du générateur dâélectricité de secours. Il fut incapable de déterminer où menait la trappe, car sa porte métallique, à peine assez grande pour laisser passer un homme, était bloquée par la rouille. Horn se demanda si câétait déjà le cas lorsque Peterson et ses hommes étaient entrés dans le bunker. Il nota sur un mince carnet de poche noir de demander au soldat Dollar dâen forcer lâouverture pour voir où elle menait.
Vexé de constater que le lieutenant nâavait eu aucune peine à découvrir quelque chose que ses hommes avaient laissé échapper, Thompson lui assura que si quelquâun avait pu accéder au bunker par cette trappe, lâintrus serait tombé sur les gardes à lâintérieur. De plus, les salles de stockage et les chambres fortes restaient constamment fermées.
On ne relevait aucun dommage apparent dans le couloir principal et les salles dâaccès. Ce qui ravivait la question que Horn se posait depuis sa lecture du rapport de Peterson suivant lâattaque. Pourquoi les nazis, après avoir autant investi pour construire cette chambre forte et y avoir installé des éléments de sécurité si élaborés, avaient-ils laissé le complexe sans surveillance pendant les dernières heures de lâinvasion ? Le soldat Hüber lui avait dit quâune compagnie de SS avait été stationnée dans le bunker et le rapport de Peterson indiquait clairement que les générateurs et le système de ventilation fonctionnaient encore quand il était entré avec son équipe. Où étaient partis les gardes et à quel moment ? Avaient-ils emporté avec eux les joyaux de la Couronne ?
Thompson lâignorait, ou ne voulait pas le dire. Tout ce quâil avait recueilli auprès des civils quâil avait
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