Les reliques sacrées d'Hitler
caisses en bois bien rangées étaient empilées du sol au plafond. Une allée étroite, juste assez large pour permettre à une personne de passer, traversait la salle de bout en bout. Deux caisses vides ne paraissaient pas à leur place au fond de la pièce et on voyait, à côté, un petit tas de matériaux dâemballage.
« Ne faites pas attention à Dreykorn, dit Thompson quand ils furent seuls dans la chambre forte. Il se sent responsable de tout ce qui est ici. »
Horn comprenait bien pourquoi. Les autres salles étaient également pleines de trésors, mais celle-ci était différente. Dâenviron dix mètres de longueur et de cinq de large â comparable en cela à la salle des coffres dâune grande banque â, elle contenait les Åuvres dâart et les objets les plus anciens et les plus précieux de toute lâEurope. Des historiens dâart à Paris et à Londres nâauraient peut-être pas été de cet avis, arguant que leurs musées renfermaient des collections plus variées et plus précieuses ; mais aucun nâaurait pu nier que la densité des trésors que les nazis avaient amassés là nâavait son équivalent nulle part en Europe, quâil sâagisse de valeur historique ou économique.
Horn ouvrit chaque caisse et en examina le contenu. Comme lâavait dit Hammond, et comme cela avait été confirmé par le docteur Troche du Musée germanique de Nuremberg dans lâinventaire quâil avait préparé pour la MFAA, toutes étaient numérotées et libellées, permettant dâen identifier le contenu, la provenance et la date dâarrivée dans le bunker.
àlâintérieur des caisses les plus grandes et dans des vitrines, se trouvaient le manteau du couronnement en soie brodée, les vêtements impériaux, les pantoufles royales, les gants, chaussettes et habits de cérémonie. Le tissu était si fin et les couleurs si fraîches que Horn crut quâil sâagissait de reproductions â mais les coutures et la façon dont les perles et les pierres précieuses étaient fixées suffirent à le rassurer sur lâauthenticité de ces vêtements de couronnement des anciens rois-soldats. Les caisses moins grandes contenaient des reliques et des trésors religieux, emballés séparément dans de la laine de verre et protégés dans différentes boîtes en cuir, en bois ou en métal. Les plus remarquables étaient deux grandes croix très anciennes â une en bois, lâautre en or et en argent, incrustées de pierres précieuses. Deux caisses de moindre taille contenaient, entre autres, trois paires dâéperons, deux bracelets en or et une bague. Une plus petite, mais non moins importante, renfermait la Sainte Lance ou lance du Destin.
Si lâinventaire nazi était exact â et Horn nâavait aucune raison dâen douter â, les cinq trésors manquants faisaient partie de la collection qui avait été transférée dans la chambre forte. Ainsi que lâavait noté le docteur Troche dans son rapport à Hammond, la couronne impériale était répertoriée comme ayant été entreposée dans la caisse 15, à présent vide, le sceptre et lâorbe dans la caisse 10 et les deux glaives dans la caisse 11, à présent manquante. Chose étrange â à moins que cela nâait été fait exprès â, ces objets avaient disparu alors que la Sainte Lance, aussi précieuse, de lâavis de Horn, que les deux glaives, lâorbe et le sceptre, avait été laissée sur place. Pour Horn, le mystère était total. Il ne comprenait pas non plus que le complexe, construit pour résister aux bombes alliées, ait été laissé sans surveillance pendant les dernières heures de lâinvasion.
àvoir la manière dont les caisses vides avaient été ouvertes, avec les panneaux du dessus arrachés au pied-de-biche et laissés par terre à côté des emballages, Horn en déduisait quâon avait pris moins de soin pour déménager les trésors quâon en avait mis à les transporter et les entreposer. Le ou les voleurs étaient pressés. La couronne, lâorbe et le sceptre étant relativement
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