Les reliques sacrées d'Hitler
pas ronde, comme les couronnes plus modernes, mais octogonale, avec huit sections reliées par une charnière arrondie au-dessus, et surmontée dâune croix en or. Outre la couronne, il y avait lâorbe et le sceptre, symbolisant le règne chrétien sur le monde, ainsi que deux glaives. Lors des cérémonies de couronnement, le glaive impérial, ou glaive de Maurice, était toujours porté en avant du roi, tourné vers le haut. Il différait du glaive cérémoniel â que le roi utilisait pour conférer le titre de chevalier à de loyaux sujets â par son pommeau, comportant une aigle impériale, et la garde sur laquelle était inscrit Christus vincit, Christus regnat, Christus imperat, câest-à -dire : « le Christ triomphe, le Christ règne, le Christ commande ».
Quelle que fût lâimportance de tous les joyaux de la Couronne pour la future monarchie germanique, ce fut toujours la Sainte Lance qui excita lâimagination des chroniqueurs médiévaux. Une histoire populaire du X e  siècle racontait le complot tramé le jour de Noël 961 pour envoyer deux assassins tuer Otton dans la cathédrale de Magdebourg avant quâil soit couronné empereur du Saint Empire. Sentant quâil était en danger, Otton aurait saisi la lance sur lâautel pour se défendre. Les assassins potentiels avaient été rapidement capturés par les gardes royaux et probablement exécutés.
Dès lors, lâempereur Otton, couronné roi dâItalie en 951, contribua encore à accroître le rôle de la Sainte Lance. Non seulement elle figura en bonne place parmi les insignes royaux du couronnement, mais elle devint un élément dâune cérémonie de sang baptismal pour les chevaliers Teutoniques, une confrérie germanique de prêtres soldats voués à la protection de lâempereur et à la garde des joyaux de la Couronne. Les cérémonies païennes qui, à des degrés divers, sâinspiraient de la légende de Longin, étaient notamment fondées sur lâidée que le sang véhiculait lâ« énergie vitale » et que la personne qui le déversait sur son corps et en humectait sa langue serait dotée du courage et de la force de la personne tuée, que ce soit un humain ou une bête, un Juif ou un gentil.
De la mort dâOtton I er jusquâà lâaccession au trône dâHenri IV au début du XI e  siècle, le fer de lance, dépouillé de sa hampe en bois, fut exposé de façon permanente avec de curieux rajouts. àla lame fut ajouté un saint clou, supposé provenir de la vraie Croix. Alors quâun artisan pratiquait une fente étroite dans la lame pour y insérer le clou â ou à un autre moment non spécifié â, la lance se brisa accidentellement en deux. Les artisans nâessayèrent pas de relier les deux moitiés, mais préférèrent attacher deux fines lames de chaque côté de la fracture. Autour de ces lames, ils enveloppèrent dâabord une bande en argent, puis une bande en or. Une fois les bandes en place, on ne voyait plus que la lance était cassée. Plutôt que dâexpliquer le dommage et les réparations consécutives, lâempereur Henri IV affirma que les bandes avaient été fixées pour montrer à quelle profondeur la lance était entrée dans le corps du Christ. Câest pour cette raison, expliqua Horn, que lâobjet dans le bunker de lâallée du Forgeron présentait une bande en or autour de sa partie centrale. Au couronnement dâHenri IV, les modifications, ou améliorations, firent sensation, dâautant plus quâelles profitaient des affirmations du roi disant que les pouvoirs de la lance avaient doublé grâce à lâajout du saint clou.
La possession de la lance et des insignes impériaux nâavait toutefois pas suffi à assurer le règne dâHenri IV. Trois de ses enfants se disputèrent le trône avec un tel acharnement et pendant un tel laps de temps quâHenri, craignant pour sa vie, donna la lance à sa fille Agnès, dont la loyauté ne faisait aucun doute. De ses mains, elle passa, à la suite de son mariage, à son petit-fils Frédéric I er , surnommé
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