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Les reliques sacrées d'Hitler

Les reliques sacrées d'Hitler

Titel: Les reliques sacrées d'Hitler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sidney Kirkpatrick
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étaient encore visibles, fit remarquer Horn. Le général Patton lui-même les avait indiquées sur la frontière ouest pendant qu’il se dirigeait avec ses hommes vers la frontière allemande.
    Citant le biographe de Justinien, Procope, Horn décrivit la manière dont l’empereur avait réuni et propagé des légendes sur la Sainte Lance, afin que les « souffrances » de Jésus marquent le peuple et que « la lance du soldat soit connue de tous ». Comment elle serait connue était bien la véritable question.
    Bien que Justinien ait été un homme visionnaire et énergique, il n’avait aucun scrupule à utiliser les méthodes les plus barbares pour imposer sa domination sur les régions païennes rebelles de son empire. Lors d’une de ses premières interventions, il se servit de la lance en sa possession pour justifier la suppression de l’académie de Platon à Athènes et l’assassinat de plus de trente-cinq mille Juifs. Sa sauvagerie, dit Horn, n’allait pas être oubliée de sitôt. Les chrétiens eux-mêmes, au cours du siècle suivant, considéraient la lance comme un symbole incompatible avec leur Église. Le Saint-Graal allait devenir le symbole de l’Église médiévale, tandis que la Sainte Lance, en même temps que les joyaux de la Couronne, représenterait le monarque nommé par Dieu, l’empereur romain.
    Horn sauta alors trois siècles, passant de l’époque romaine à l’empereur Charlemagne, qui, par sa farouche allégeance à un code de famille et de chevalerie, incarnait le parfait roi chrétien médiéval. Il fut proclamé saint par l’Église catholique, considéré par les Français comme leur plus grand roi, par les Italiens comme leur empereur et par les Allemands comme le père de leur nation. Et l’on peut mettre à son compte la présence du jury au tribunal, la réforme des poids et mesures et la frappe de monnaie. Il s’intéressait également beaucoup à la théologie, réunit et ordonna la copie de milliers de textes religieux, réorganisa l’Église et encouragea la réforme monastique.
    Pour Charlemagne, expliqua Horn, la lance n’était pas seulement un symbole de la conquête chrétienne et une source de pouvoir, mais également un objet sacré conférant à son possesseur le droit divin de régner. Tout comme l’épée d’un roi posée sur l’épaule d’un soldat l’élevait au rang de chevalier, la Sainte Lance, placée sur l’épaule d’un prince dévot, faisait de lui un roi. Les souffrances de Jésus étaient symboliquement « portées sur les épaules » par le nouveau roi, prêt à donner son sang pour la rédemption des pécheurs et à prendre sa revanche contre les ennemis du Christ.
    Le biographe de Charlemagne prétendait que l’empereur avait emporté la Sainte Lance avec lui lors des quarante-sept campagnes qui en avaient fait le premier vrai souverain depuis la chute de l’Empire romain. On disait qu’il gardait toujours la lance à portée de main, jusqu’au jour où il la laissa tomber au retour d’une campagne victorieuse. Ses loyaux sujets y virent l’augure d’une tragédie à venir. Ils avaient raison, ce fut sa dernière campagne.
    Les héritiers de Charlemagne – ses trois fils – ne parvinrent pas à consolider et à réformer les nations chrétiennes. Au cours du siècle suivant, l’empire se disloqua. Henri I er , considéré généralement comme le premier roi d’un État germanique ou pangermanique, qu’Hitler appelait le I er Reich, était connu pour avoir porté la lance à la bataille avant de la transmettre à son fils, Otton I er .
    Comme Charlemagne et Henri I er avant lui, Otton se servit de la lance pour établir sa légitimité en tant qu’empereur. Quand elle ne l’accompagnait pas à la bataille, elle reposait sur un autel dans l’opulente cathédrale qu’il avait fait construire à Magdebourg, en Allemagne, avec d’autres reliques et trésors impériaux. Le plus important d’entre eux était la couronne, qui n’était

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