Les révoltés de Dieu
restitue André Chouraqui
dans son interprétation judaïque du texte.
[16] On sait que le texte affirme que le chiffre de la Bête est 666. Or, ce
chiffre correspond très exactement, en valeur numérique, à la transcription en
caractères hébraïques du nom latin Cesar Nero .
À moins qu’il ne faille voir dans le triplement du nombre 6, symbole traditionnel
de l’imperfection, une sorte de superlatif insistant sur la monstruosité de la
Bête.
[17] Voir le chapitre « Yseult ou la dame du verger » dans
J. Markale, La femme celte , Paris, Payot,
nouvelle édition 2001.
[18] Sans parler des innombrables sectes dites lucifériennes qui sont apparues depuis une vingtaine de siècles, et qu’il importe de ne pas
confondre avec les sectes dites sataniques .
Ces dernières ont choisi le Satan hébraïque comme divinité, et leur culte
(comportant les fameuses « messes noires ») est voué à l’exaltation
du Mal. Les Lucifériens, eux, ont pour but de restituer au Porte-Lumière la
place primordiale qui était la sienne avant l’usurpation yahviste. La confusion
est entretenue par l’existence, au IV e siècle,
d’un schisme chrétien dit luciférien , dû à un
certain Lucifer (300-370), évêque de Cagliari, en Sardaigne, qui refusait
d’admettre le repentir des anciens hérétiques, et qui est considéré comme un
saint dans son diocèse et dans celui de Verceil, dans le Piémont.
[19] Il s’agit de ce qu’on appelle un cairn .
La tradition celtique, notamment celle du Pays de Galles, fait souvent
référence à des cairns , assimilés à des
monuments mégalithiques, qui servent d’abri à des dragons ou à de grands
serpents monstrueux et détenteurs de trésors.
[20] On retrouve ici cette sorte de contrat entre saint Michel et le Dragon
des profondeurs : que chacun reste chez soi et ne franchisse pas les
limites grâce auxquelles est établie l’harmonie du monde, l’équilibre entre
l’ombre et la lumière.
[21] Lacune dans le manuscrit.
[22] Allusion aux fameux Néphilîm, ces géants enfantés par les « fils
d’Élohîm » et les « Filles du Glébeux » selon la Genèse. Voir
plus loin l’enquête sur le déluge et ce qui l’a précédé (p. 152 sqq ).
[23] Écrits apocryphes chrétiens , sous la
direction de François Bovon et Pierre Geoltrain, Paris, Gallimard, « La
Pléiade » 1997, p. 1276-1280.
[24] Victor Hugo, La Fin de Satan ,
fragments épiques écrits par l’auteur les derniers mois de sa vie.
[25] Avec cette importante différence que l’Ogmios décrit par Lucien
(devenu Ogma dans les récits mythologiques irlandais) est avant tout un
« dieu de l’éloquence » représenté sous l’aspect d’un Hêraklès
vieillard pour démontrer que la force de l’intelligence est supérieure à la
force physique. (Voir J. Markale, Le Druidisme ,
Paris, Payot.)
[26] La tradition grecque prétend que son épouse Déjanire, pour se venger
de ses infidélités répétées, lui avait envoyé une tunique empoisonnée qui lui
brûlait la peau, ce qui, ne pouvant pas supporter sa souffrance, l’entraîna
dans une sorte de suicide rituel et régénérateur. La même idée se retrouve dans
la mythologie germano-scandinave avec le geste de Brunhild se jetant dans le
bûcher funéraire de Sigurd-Siegfried.
[27] Conte recueilli en 1890 aux environs de Toulon (Var) par le
folkloriste Bérenger-Féraud. Texte intégral dans J. Markale, contes occitans , Paris, Stock, 1981,
p. 237-241.
[28] Aristophane, La Paix ,
v. 757 ; Plutarque, Curios , 2 ;
Diodore de Sicile, XX, 41 ; Strabon, I, 19 ; Horace, Épodes , V, 20 et Art
poétique , v. 340 ; Ovide, Fastes ,
VI, v. 131. On peut faire remarquer que le philosophe grec Aristote ( Hist. Animalia , V, 5) décrit les lamiae comme des requins.
[29] C’est la description du romancier latin du Bas-Empire, Apulée, très
influencé par les écoles gnostiques d’Alexandrie, dans son curieux récit Les Métamorphoses ou L’Âne d’Or (II, 23). Par
ailleurs, Apulée nous montre des sorcières s’enduisant d’un onguent magique et
prenant la forme de hiboux.
[30] René Khawam, Les Cœurs inhumains ,
Paris, Albin Michel, 1966, p. 65.
[31] La Kabbale hébraïque (en hébreu kabbalah ,
« réception, tradition ») est un ouvrage de théologie juive qu’on a
dit avoir été transmis par Yahvé à Abraham (ou même à Adam). En fait, la
rédaction de cette Kabbale n’est pas antérieure au II e siècle
avant notre
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