Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les Seigneurs du Nord

Les Seigneurs du Nord

Titel: Les Seigneurs du Nord Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
Vom Netzwerk:
Wessex, sachant
seulement qu’il était en paix. Guthrum, bien sûr, avait été défait et avait
accepté le baptême avec le traité conclu avec Alfred. Il avait pris le nom
chrétien d’Æthelstan, qui signifie « noble pierre », et Alfred était
son parrain. Nous n’en savions pas davantage.
    Guthred décida d’envoyer une ambassade à
Alfred. Il choisit quatre Danes et quatre Saxons, jugeant qu’un tel groupe
pourrait franchir sans peine tout territoire saxon ou dane, et désigna
Willibald comme messager. Willibald rédigea la missive d’une plume qui grattait
un parchemin tout neuf.
    — Avec l’aide de Dieu, lui dicta Guthred,
j’ai pris le royaume de Northumbrie…
    — Qui est appelé Haliwerfolkland, le
coupa Eadred.
    Guthred s’inclina courtoisement, comme pour
indiquer qu’il laissait Willibald libre d’ajouter ou non cette précision.
    — … Et je suis déterminé, poursuivit-il, par
la grâce de Dieu, à gouverner ce pays dans la paix et la justice…
    — Pas si vite, seigneur, supplia
Willibald.
    — Et à y enseigner comment brasser de la
bonne ale, continua le roi.
    — Et à y enseigner… répéta Willibald.
    — Mais non, mon père ! N’écrivez
point cela ! l’arrêta Guthred en riant.
    Pauvre Willibald. La lettre était si longue qu’une
autre peau d’agneau dut être étirée, grattée et préparée. Le message parlait
abondamment de saint Cuthbert, qui avait amené l’armée au saint peuple d’Eoferwic,
et de l’intention de Guthred de lui bâtir une chapelle. Elle précisait qu’il y
avait encore des ennemis qui risquaient de contrecarrer cette ambition, mais
sans insister, comme si Ivarr, Ælfric et Kjartan n’étaient qu’obstacles mineurs.
Elle demandait à Alfred de nous accorder ses prières et l’assurait qu’il serait
dans celles du bon peuple d’Haliwerfolkland.
    — Je devrais lui envoyer un présent, dit
Guthred. Qu’aimerait-il ?
    — Une relique, suggérai-je ironiquement.
    C’était une bonne idée, car Alfred n’aimait
rien tant qu’une sainte relique. Mais il n’y avait pas grand-chose de ce genre
à Eoferwic. L’église de l’archevêque recelait bien des trésors, dont l’éponge à
laquelle Jésus s’était abreuvé de vin avant de mourir, ainsi que le licou de l’âne
de Balaam – bien que j’ignore qui était ce Balaam et plus encore comment son
âne pouvait être saint. L’église possédait une dizaine de ces choses, mais l’archevêque
les avait emportées et nul ne savait vraiment où se trouvait Wulfhere. Pour moi,
il avait rejoint Ivarr. Hrothweard déclara posséder une graine d’un sycomore
dont parle l’évangile ; mais quand il ouvrit le coffret d’argent qui la
contenait, nous ne trouvâmes que poussière. Je suggérai finalement que nous
offrions deux des trois dents de saint Oswald. Eadred s’en offusqua mais finit
par convenir que l’idée n’était pas si mauvaise. On alla donc chercher des
tenailles pour ouvrir le coffre, puis l’un des moines arracha deux des chicots
jaunis du roi, qui furent placés dans un magnifique pot d’argent dans lequel Egbert
conservait des huîtres fumées.
    L’ambassade partit un matin de la fin du mois
d’août. Guthred prit Willibald à l’écart et lui confia pour Alfred un dernier
message disant que, bien qu’il fût un Dane, il était lui aussi un chrétien, et
suppliant qu’Alfred dépêche des hommes si la Northumbrie était attaquée. Pour
moi, c’était comme pisser dans le vent, car le Wessex avait assez d’ennemis
pour lui-même sans se soucier du destin de la Northumbrie.
    Je pris moi aussi Willibald à part. J’étais
navré qu’il parte, car j’aimais bien ce brave homme, mais je voyais combien il
était impatient de retrouver le Wessex.
    — Vous ferez quelque chose pour moi, mon
père, lui dis-je.
    — Si cela se peut, répondit-il prudemment.
    — Saluez le roi pour moi.
    Il sembla soulagé que ma demande soit moins
pénible qu’il le pensait – ce qu’elle fut en définitive.
    — Le roi voudra savoir quand tu
retourneras, seigneur.
    — En temps, répondis-je, bien que sachant
que ma seule raison de revenir en Wessex serait de récupérer le trésor enfoui à
Fifhaden. Je regrettais maintenant de l’avoir caché, car en vérité je ne
voulais jamais revoir le Wessex. Je veux que vous trouviez le comte Ragnar, lui
dis-je.
    — L’otage ? s’inquiéta-t-il.
    — Trouvez-le et passez-lui un message de
moi.
    — Si je le

Weitere Kostenlose Bücher