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Les Seigneurs du Nord

Les Seigneurs du Nord

Titel: Les Seigneurs du Nord Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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peux, insista-t-il.
    Je le saisis par les épaules pour qu’il m’écoute
et il grimaça.
    — Vous le trouverez, dis-je d’un ton
menaçant, et vous lui passerez ce message. Dites-lui que je vais au nord tuer
Kjartan. Et que sa sœur est en vie. Dites-lui que je ferai tout pour la
retrouver et la protéger. Que je le jure sur ma vie. Et aussi de venir ici dès
qu’il sera libre.
    Je le fis répéter et me jurer sur sa croix qu’il
passerait le message. Craignant ma colère, à contrecœur, il saisit son crucifix
et jura solennellement.
    Puis il partit.
    Et nous avions de nouveau une armée, car les
moissons étaient engrangées et le temps était venu de partir au nord.
    Guthred partait au nord pour trois raisons. D’abord,
il fallait anéantir Ivarr ; ensuite, la présence de Kjartan en Northumbrie
était comme une plaie infectée ; enfin, Ælfric devait se soumettre à son
autorité. Ivarr était le plus dangereux et nous vaincrait sans nul doute s’il
amenait son armée au sud. Kjartan l’était moins, mais il devait être vaincu car
la paix ne pourrait s’instaurer en Northumbrie tant qu’il vivrait. Ælfric était
le moins dangereux.
    — Ton oncle est roi à Bebbanburg, me dit
Guthred.
    — Se fait-il appeler ainsi ? m’irritai-je.
    — Non, non ! Il est bien trop sensé.
Mais dans les faits, c’est ce qu’il est. Les terres de Kjartan sont une
barrière, n’est-ce pas ? Ainsi, la loi d’Eoferwic ne s’étend pas au-delà
de Dunholm.
    — Nous étions rois à Bebbanburg, autrefois,
dis-je.
    — Vraiment ? s’étonna-t-il, rois de
Northumbrie ?
    — De Bernicie. (Il n’avait jamais entendu
ce nom.) C’était le nord de la Northumbrie, et tous les alentours d’Elo étaient
le royaume de Deira.
    — Ils se sont unis ?
    — Nous avons tué leur dernier roi, mais
il y a longtemps, bien avant que ne survienne cette folie chrétienne.
    — Tu as donc des prétentions à être roi
ici ? demanda-t-il.
    Son ton soupçonneux m’étonna et je lui jetai
un regard qui le fit rougir ; mais il insista, faisant mine de ne pas se
soucier de ma réponse.
    — Seigneur roi, dis-je en riant, si tu me
restaures à Bebbanburg, je m’agenouillerai devant toi et jurerai fidélité
éternelle à toi et à tes héritiers.
    — Héritiers ! répéta-t-il d’un ton
enjoué. As-tu vu Osburh ?
    — Je l’ai vue.
    C’était la nièce d’Egbert, une jeune Saxonne
qui vivait dans le palais lorsque nous avions pris Eoferwic. Elle avait
quatorze ans, des cheveux de jais et un joli visage rond.
    — Si je l’épouse, me demanda-t-il, Hild
sera-t-elle sa dame de compagnie ?
    — Demande-le-lui. (Hild nous suivait. Je
pensais qu’elle partirait au Wessex avec Willibald, mais elle avait annoncé ne
pas être encore prête à affronter Alfred ; ne pouvant lui en vouloir, je n’avais
pas insisté.) Je pense qu’elle en serait honorée.
    Cette première nuit, nous campâmes à Onhripum,
où un petit monastère donna abri à Guthred, Eadred et leurs clercs. Notre armée
approchait les six cents, à présent, et la moitié était montée. Nos feux
éclairèrent les champs des alentours. Commandant la garde royale, je campai au
plus près du monastère ; mes quarante hommes, presque tous vêtus de
mailles prises à Eoferwic, dormirent devant la porte.
    Je montai la garde avec Clapa et deux Saxons
durant la première partie de la nuit. Sihtric m’accompagnait. Je l’appelais mon
serviteur, mais il apprenait à se servir d’une épée et d’un bouclier et je
jugeais qu’il ferait un bon soldat d’ici à deux ans.
    — Les têtes sont bien à l’abri ? demandai-je.
    — Elles empestent jusqu’ici ! protesta
Clapa.
    — Pas plus que toi, rétorquai-je.
    — Oui, seigneur, dit Sihtric.
    — Il m’en faudrait huit, dis-je en lui
enserrant la gorge. Tu as le gosier bien étroit, mon garçon.
    — Mais solide, seigneur.
    Au même instant, la porte du monastère s’ouvrit
et Gisela, drapée d’une cape noire, se glissa au-dehors.
    — Tu devrais dormir, ma dame, lui dis-je.
    — Je ne le puis. Je veux marcher, répondit-elle
en me défiant du regard.
    Je vis le feu scintiller sur ses grands yeux
et sur ses dents, entre ses lèvres entrouvertes.
    — Où désires-tu te promener ? demandai-je.
    Elle haussa les épaules sans me quitter du
regard et je songeai que Hild dormait au monastère.
    — Je te confie la garde, Clapa, dis-je. Si
Ivarr vient, tue-le.
    — Oui,

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