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Les Seigneurs du Nord

Les Seigneurs du Nord

Titel: Les Seigneurs du Nord Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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les
soldats de Sven, qui s’était échappé à cheval pour regagner Dunholm. Nous
incendiâmes les enclos, libérâmes les esclaves et à la nuit, à la lumière des
feux, on m’ôta mes entraves. Durant les jours suivants, je continuai de marcher
en levant les pieds ridiculement haut, tant j’avais été habitué au poids de mes
chaînes.
    Je me lavai. L’esclave scote rousse me coupa
les cheveux en présence de Finan.
    — Elle se nomme Ethne, me dit-il.
    Il parlait sa langue, ou du moins se
comprenaient-ils ; mais je devinai, aux regards qu’ils échangeaient, que
la différence de langue n’était pas un obstacle pour eux. Ethne avait retrouvé
parmi les cadavres les deux hommes qui l’avaient violée ; elle avait
emprunté l’épée de Finan pour les mutiler, et l’Irlandais avait admiré ce geste.
Une fois mes cheveux et ma barbe taillés, je revêtis une chainse de cuir, des
braies et des chausses. Puis nous allâmes dîner dans l’église du monastère en
ruine, et Ragnar me dit le fin mot de l’histoire.
    — Nous vous avons suivis durant tout l’été.
    — Nous t’avons vu.
    — On ne pouvait nous manquer, avec notre
coque ! N’est-il pas hideux, ce navire ? Je déteste les planches de
pin. Il s’appelle Feu de Dragon, mais je le surnomme Souffle de
Vermine. Il m’a fallu un mois pour l’apprêter à la mer. Il appartenait à un
homme tué à Ethandun et pourrissait sur la Ternes quand Alfred nous l’a donné.
    — Pourquoi a-t-il fait cela ?
    — Parce que, dit-il, tu lui as gagné son
trône à Ethandun, sourit-il. Alfred exagérait, j’en suis sûr. J’imagine que tu
es passé par hasard sur le champ de bataille, que tu as fait beaucoup de bruit
et que cela aura suffi pour impressionner Alfred.
    — J’en ai assez fait, mais je pensais qu’Alfred
n’avait rien remarqué.
    — Si, mais il ne l’a pas fait seulement
pour toi. Il a aussi gagné un couvent.
    — Quoi ?
    — Un couvent. Dieu sait pourquoi il en
voulait un. Moi, je l’aurais bien échangé contre un bordel, mais il a eu l’air
fort content de son affaire.
    Ainsi commença l’histoire. C’est seulement
plus tard que j’en appris tous les tenants, mais je la conterai ici. Tout avait
commencé avec Hild.
    Guthred tint la promesse qu’il m’avait faite
et la traita honorablement. Il lui donna mon épée et mon casque, lui laissa
conserver ma cotte de mailles et mes bracelets, puis lui demanda d’être la dame
de compagnie de sa nouvelle épouse, la reine Osburh, nièce saxonne du roi
détrôné d’Eoferwic. Mais Hild se sentait responsable de la trahison dont j’avais
été victime. Elle décida qu’elle avait offensé son dieu en résistant à son
appel et supplia Guthred de la laisser retourner en Wessex rejoindre son ordre.
Il voulait qu’elle demeure en Northumbrie, mais elle plaida que Dieu et saint
Cuthbert exigeaient cela d’elle – et Guthred était toujours sensible à la
mention de Cuthbert. Aussi l’autorisa-t-il à accompagner des messagers qu’il
dépêchait à Alfred. C’est ainsi que Hild retourna au Wessex et trouva Steapa, qui
avait toujours eu de l’affection pour elle.
    — Elle m’a emmené à Fifhaden, me conta
Steapa la nuit de l’incendie du monastère.
    — Pourquoi Fifhaden ?
    — Pour déterrer ton trésor, expliqua-t-il.
Elle m’a montré où il se trouvait et je l’ai déterré. Ensuite, nous l’avons
porté à Alfred et nous l’avons répandu à ses pieds. Il est resté bouche bée.
    Ce trésor avait été l’arme de Hild. Elle
raconta à Alfred l’histoire de Guthred et sa trahison. Puis elle promit au roi
que s’il dépêchait des hommes me trouver, elle userait de tout cet or et argent
répandu sur les dalles de son château pour bâtir une demeure pour Dieu, qu’elle
se repentirait de ses péchés et vivrait le restant de ses jours comme fiancée
du Christ. Elle avait accepté de porter les entraves de l’église pour me
libérer de mes chaînes.
    — Elle est redevenue nonne ? demandai-je.
    — Elle a dit qu’elle le voulait. Tout
comme Dieu et Alfred. Et il a accepté.
    — Alfred t’a libéré ? demandai-je à
Ragnar.
    — J’espère qu’il le fera quand je te
ramènerai, répondit-il. Je suis encore otage, mais il a dit que je pouvais
partir à ta recherche si je promettais de lui revenir. Et nous serons tous
bientôt libérés. Guthrum ne cause point de troubles, il se fait désormais
appeler le roi Æthelstan.
    — Il est en

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