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Les sorciers du ciel

Les sorciers du ciel

Titel: Les sorciers du ciel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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le matricule du prêtre et se dirige vers l’arbeitsstatistik. Frère Birin se dresse   :
    — Il y a un convoi ce soir   ?
    — Non demain   !
    — Pour   ?
    — Wieda.
    — Très bien   ! Inscrivez ce numéro.
    Frère Birin qui sait quel appui, précieux lui et ses amis vont perdre, tout en soignant les plaies de l’abbé Amyot avec de la graisse, lui affirme qu’il peut rayer son nom sur les listes du transport   :
    — Non   ! Ici je suis découvert et, même en cachette, je ne pourrai plus exercer mon apostolat sans attirer l’attention. Ailleurs, j’espère encore être utile. Merci quand même   !
    *
    — Un jour (139) , le bureau de l’arbeitsstatistik reçut un nouvel interprète. C’était un Russe, Nicolas Preschenko, gars solide, énergique, une honnête figure, âgé d’une trentaine d’années   ; il m’inspira de suite la plus entière confiance. Comme moi, ce brave garçon se demandait souvent s’il lui restait quelque chance de revoir sa patrie. Comme Geheimnisträger (porteurs du secret des V-1 et V-2 ), nous nous savions condamnés à mort et destinés à être massacrés à l’approche des Alliés. Un S.S. dans un moment de confidence nous avait d’ailleurs donné cet avertissement brutal   : « Si cela doit aller de travers pour nous, aucun de vous n’en sortira. » Or, le passage de plus en plus fréquent de bombardiers alliés nous laissait présager une action militaire décisive. Le moment n’était-il pas venu d’essayer de mettre au point un projet destiné à nous sauver du massacre   ? Mourir pour mourir… Devions-nous nous laisser égorger sans réaction   ?
    — Vers la mi-octobre, je dis à mon camarade   : « Tu vois Nicolas, on ne nous laissera pas sortir vivants d’ici. En nous organisant, nous pourrons, au jour propice, un peu avant l’arrivée des Alliés, tenter de nous débarrasser de nos bourreaux. Au jour venu, que tous se soulèvent, s’emparent des miradors, maîtrisent les S.S… » – « Des milliers d’entre nous peut-être périront dans l’assaut, mais des milliers échapperont ainsi au massacre inévitable. » – « Parle à tes compatriotes, je me charge des Français, et que tous marchent au cri convenu de « Paris » – « Chacun devait recruter trois camarades sûrs, qui se chargeraient d’en recruter trois autres, et ainsi de suite. Comme toujours, tout alla bien au début, mais notre action était prématurée. Les Russes manquèrent de prudence et Nicolas fut arrêté. Torturé, il révéla l’organisation, mais, selon la promesse mutuelle que nous nous étions faite, en cas d’échec, de ne pas charger les amis, il déclara que cette tentative était exclusivement russe.
    — Un jour, se rendant à un nouvel interrogatoire, ce brave Nicolas, honteux d’avoir faibli, échappa à son gardien et se lança tête baissée contre le mur au fond du couloir. Il fut relevé le crâne fendu et soigné par un médecin qui dut en répondre sur sa tête. Finalement, Nicolas fut pendu.
    — Du côté français, on soupçonna une organisation analogue et, dans ce triste épisode, je dois dénoncer le rôle ignoble de Maurice Naegel, se disant ingénieur chez Citroën à Paris (140) . Engagé au service de la Gestapo à Paris, son zèle lui valut d’être promu au grade de Oberleutnant. Viveur, ses besoins d’argent étaient grands, il chercha le moyen d’en gagner beaucoup. Lorsqu’il était sur les traces d’un résistant, il faisait porter les chefs d’accusation sur un homme innocent, mais qu’il savait riche et qu’il faisait incarcérer. Puis il allait voir sa victime en prison et lui offrait de la faire libérer moyennant une somme importante. Avec un mot du détenu, il allait trouver la famille et touchait la forte somme. Il ne restait plus qu’à arrêter le véritable résistant et, dans une confrontation avec la victime, il prouvait l’innocence de celle-ci et obtenait sa libération. Selon ses propres aveux aux autorités anglaises auxquelles il fut remis dès leur arrivée, il reconnut avoir gagné entre trois et quatre millions. Mais un jour vint où son jeu fut découvert par la Gestapo et il fut envoyé à Buchenwald. Il chercha immédiatement, ainsi qu’un de ses amis, un Belge arrêté avec lui, à entrer en relations avec les S.S. pour se mettre à leur service. Le Belge obtint un rendez-vous, mais il fut quelques jours après ramené mort à son block. Maurice Naegel, prenant peur, se

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