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Les templiers

Les templiers

Titel: Les templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Laurent Daillez
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trouvât des alliés dans les villes franques. Les armées du sultan balayèrent toute la Syrie. En octobre 1265, lorsque le comte de Nevers et Eudes de Bourgogne débarquèrent à Acre avec cinquante chevaliers, Beybars sembla hésiter. Césarée était tombée le 27 février 1265, et Arsuf le 26 avril de la même année. Au début de 1266, après avoir tenté de prendre Acre et Montfort, les musulmans s’attaquèrent à Saphet. Ce fut un siège très meurtrier pour les troupes de Beybars, mais le sultan réussit à diviser l’armée franque et la trahison de Léon, le casa- lier du Temple, amena la capitulation. Violant tout droit de guerre, et principalement celui de la capitulation, le sultan fit massacrer tous les Templiers de la garnison   : certains furent torturés, d’autres écorchés vifs avant d’être battus de verges. Les Templiers refusèrent d’abjurer, comme le raconte la chronique franciscaine de l’époque   :
    — « Ils ne levèrent pas le doigt pour crier leur foi.   » Les habitants d’Acre demandèrent d’enterrer les victimes de Saphet. En réponse, Beybars fit massacrer tous les chrétiens de la banlieue d’Acre   : il y aurait ainsi des martyrs à portée de main. Cela se passait en juillet 1266.
    L’année 1268 fut la plus meurtrière. Le 7 mars, Jaffa tomba, le 5 avril ce fut Beaufort, autre château du Temple, le 26 avril Banyus et le 15 mai Antioche.
    La perte du château de Gastein, pratiquement ignorée, est signalée par un seul document, la Règle catalane du Temple. Forteresse du Temple dans la vallée de l’Oronte, c’était une des places-fortes les plus importantes de la terre d’Antioche.
    « Il advint que frère Gérard de Sauzat était commandeur de la terre d’Antioche. Le sultan sortit de Babylone avec toutes ses forces et s’en vint sur Antioche. Avant qu’il fût à Antioche, le commandeur manda au Maître qu’il avait attendu que le sultan soit en route, et qu’on disait que le sultan venait contre Antioche et que le Maître envoyât, pour Dieu, des sergents et de quoi garnir le château, car tout faisait défaut à Gastein. Le Maître lui répondit que le sultan venait vers Antioche et qu’il enverrait des renforts et ce qu’il aurait besoin, mais qu’il savait qu’une attaque n’était pas à craindre. Mais le sultan vint devant Antioche et prit la ville en sa venue   ; car il ne fut que deux jours avant qu’il ne l’eût prise.
    « Et quand le sultan eut pris Antioche, les frères qui étaient à Gastein furent beaucoup ennuyés, car ils manquaient de tout, d’armes et de vivres, et aussi de chefs expérimentés comme il en aurait été besoin pour garnir le château. Pendant que les frères mangeaient, un frère qui avait pour nom frère Gui de Belin s’empara des clés du château, monta à cheval et les porta au sultan, en lui disant que le château de Gastein était à lui, car les frères qui étaient dedans voulaient se rendre. « Et voici les clés du château que je vous apporte.   » Lorsque le sultan vit cela, il rassembla beaucoup de gens.
    « Les frères sergents qui étaient là dire au commandeur qu’il réunît le conseil, car ils voyaient bien qu’ils ne pourraient se défendre. Le Commandeur répondit qu’il se défendrait tant qu’il le pourrait et que ce serait à la volonté de Dieu. Les frères dirent qu’ils feraient comme il le voudrait et le commanderait. Les sergents dirent qu’ils s’en iraient, car ils voyaient qu’ils ne pourraient pas défendre et qu’ils ne voulaient pas mourir. Et, sur ce, le Commandeur, voyant que la ville d’Antioche avait été prise, et qu’ils   ! n’avaient pas d’armes pour pouvoir se défendre et que le Maître ne ‘pouvait leur donner du secours et que le Sultan connaissait leur affaire, ils décidèrent de démanteler le château et de partir à la Roche-Guillaume qu’ils devaient renforcer, car la Roche-Guillaume était assez démunie. Et quand ils virent les gens du Sultan, ils quittèrent le château et emportèrent tout ce qu’ils pouvaient et détruisirent tout ce qu’ils purent.   »
    Le texte continue en précisant que lorsque les nouvelles de la prise d’Antioche arrivèrent, « les frères eurent une grande peine et une grande inquiétude sur le sort de Gastein.   » Tout le monde était d’accord   : Gastein ne pouvait tenir, et l’envoi de secours était pratiquement impossible. Le conseil décida d’envoyer un frère avec un gonfanon,

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