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Les templiers

Les templiers

Titel: Les templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Laurent Daillez
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Temple, le Couvent d’Acre, de Saphet, de Château-Pèlerin et de Beaufort et messire Jean d’Ibelin, seigneur de Baruth, Jean de Giblet maréchal du royaume de Jérusalem et plusieurs autres chevaliers d’Acre se liguèrent et allèrent briser l’herbage des Turcs vers Tabarie et ils furent mal déconfits... frère Étienne de Saisi, maréchal du Temple échappa, duquel il fut dit qu’il fit sa pointe mauvaisement, et sans coup férir, mais tourna ou par défaillance de cœur, ou qu’il le fit volontiers par mauvaise volonté contre le seigneur de Baruth, par envie d’une folle jalousie d’une dame du pays. Mais, ou qu’il fut ainsi ou autrement, le Maître du Temple le manda outre-mer et lui leva l’habit, lequel demeura à la cour de Rome jusqu’à ce que fut pape Grégoire Plaisantv, qui était en Acre quand il fut élu pape, et ce frère Étienne de Saisi vint pour lui en Acre et alors par ce pape recouvra l’habit du Temple et alla outre-mer avec ledit pape."   »
    Ce beau roman ne ressemble en rien à la réalité. Tout d’abord, les bulles pontificales évoquant une coalition Maître-Maréchal-couvent contre le pape n’existent pas. Ensuite, aucun pape ne s’appela Grégoire Plaisanty. Les deux papes qui engagèrent une procédure dans cette affaire furent Urbain IV, Jacques Pantaléon et Clément IV, Guy Foulques.
    Devons-nous alors prendre la chronique de Gérard de Montréal pour argent comptant, comme l’ont fait certains   ? Non, en ce qui concerne tout ce qui se passa avant la maîtrise de Guillaume de Beaujeu, dont il était l’intime, car il se fia un peu trop aux versions populaires d’un scandale qui prouva la discrétion du Temple et de la Règle.
    Pouvons-nous accuser Étienne de Sissey   ? Nous répondons par la négative puisqu’en 1271 il était commandeur d’Apulie et le procès de Florence nous le montre comme un frère intègre suivant la Règle. Et les dépositions du procès de Bologne ne disent rien de néfaste contre lui. Il faut croire qu’il reçut les grâces du Sacré-Collège, car en 1271 il vint en Palestine avec Foulques de Letrie, chevalier de Charles d’Anjou, pour ramener Théobald, Visconti qui venait d’être élu pape et qui prit le nom de Grégoire X.
    Étienne paraît surtout s’être opposé aux légats envoyés en Terre Sainte par Urbain IV pour venir chercher les Croisés, les déliant de leurs serments et leur accordant des indulgences pour aller en Italie contre Manfred. Les Templiers furent outrés de cette façon d’agir, surtout que Grégoire IX s’était déjà conduit de la sorte. Il y avait en plus la levée d’excommunication en faveur de l’empereur d’Allemagne et le fait qu’Urbain IV ayant été patriarche de Jérusalem, connaissait particulièrement les problèmes de la Terre Sainte. La situation était désespérée en Orient sans quelque secours. Aussi est-il compréhensible que le Temple, devant ce désintéressement total de la papauté, exprime sa déception et réagisse avec force.
    Les frères vivaient dans un état d’abandon et de désespoir total, surtout après la défaite d’Arsuf en 1265. La mort de leur protecteur saint Louis et la levée d’excommunication de l’empereur aggravèrent encore les choses.
    Dans ces années cruciales, s’écriront les plus belles pages de l’Ordre. Plusieurs frères, se faisant les interprètes des autres, adresseront des suppliques à Notre Dame. Dans ce siècle passionné, l’amour courtois se mêlera à la colère et à la douleur. C’est le désespoir le plus complet, les Templiers se sentent abandonnés « car Dieu dort qui veillait autrefois...   » ; « qui veut lutter contre les Turcs puisque Jésus Christ ne leur conteste plus rien   »... « Le pape fait grande largesse de pardons à ceux qui l’aideront contre les Allemands... Nos légats, je vous le dis pour vérité, vendent Dieu et Son pardon pour de l’argent.   » L’auteur de ce poème, un frère du Temple, peut-être Olivier, chante Notre Dame. Elle sauvera tout, « car Elle fut le commencement de notre ordre et en Elle et en son honneur sera, s’il plaît à Dieu, la fin de nos vies et la fin de notre Ordre.   »
    Il est impossible de conclure à une déchéance du Temple et du Grand Maître. Comme nous le verrons pour le Procès, comment des frères, mis à la tête de provinces ou de commanderies, auraient-ils pu avoir la confiance du Chapitre Général et quelquefois de deux Maîtres et

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