Les templiers
sont vêtus d’un manteau et d’espalières. Cependant les divers articles des retraits ayant des rapports avec l’habillement, nous décrivent le « trousseau ». La cotte de mailles avec coiffe enveloppe la tête. Les jambes sont protégées par des «chausses à mailles ». Ces deux termes sont les premiers employés. Le harnachement se complète par divers instruments que nous décrivons à partir des exemplaires conservés dans certains musées ou quelques collections particulières, principalement en Espagne :
— L’épée : droite et â deux tranchants ; â pointe arrondie et permettant de frapper uniquement de taille.
— L’écu : bouclier triangulaire à deux côtés, légèrement courbés, en bois et couvert de cuir.
— La lance : composée de la hauste en bois et du fer au bout.
— La masse turque : tête de fer à côtés saillants, fixée au bout d’un manche en bois très long.
— L’armure : composée du « jupon d’armer » qui n’est autre que la cotte d’arme recouvrant l’armure, l’espalière pour les épaules et les souliers d’armes. .
— trois couteaux :
- un d’arme qui n’est autre que la dague portée du côté droit de la ceinture.
- un pour le pain, le petit couteau appelé «tranche-pain ».
- un canif, petit morceau à lame droite.
En dehors de ces ustensiles, le chevalier templier a des couvertures pour chevaux que l’on met sous la selle afin de ne pas blesser la monture, deux chemises en fil qui ont la forme d’une tunique courte, deux braies, caleçon flottant retenu par une ceinture de toile, deux paires de chaussures dont une au moins avec semelle de cuir. L’habillement proprement dit se compose d’un justaucorps à deux pans, comme on le voit dans diverses pièces des collections d’Espagne. Par-dessus, le chevalier se reconnaît à son grand manteau blanc. En dehors de cette tenue de campagne, le templier a une tenue de la maison : le grand manteau enveloppant tout le corps et rattaché sur la poitrine par une agrafe ou une bride et une tunique à manches étroites.
La literie du frère se compose de la paillasse, d’un drap, d’une couverture de laine légère et d’une autre plus épaisse en laine aussi. Cette dernière est appelée « carpite » ; c’est la grande couverture musulmane qui sert contre le froid, la pluie, le soleil, et protège même les chevaux.
En déplacement, cet attirail est contenu dans deux sacs : un pour la literie et le linge de rechange, l’autre pour les espalières, la cotte d’armes. Un autre sac, fait de maille de fer, sert à transporter l’armure.
Comme autre linge, le chevalier a une « toile » pour manger et une autre pour se laver. Une carpite pour cribler l’orge. Il peut en plus avoir une « chemise » pour son cheval, servant uniquement à arrêter les rayons du soleil et à tamiser la chaleur. La batterie de cuisine se compose d’un chaudron pour cuisiner, d’un bassin pour mesurer l’orge. On peut lui permettre d’avoir aussi une hache et une râpe. On doit, en outre, ajouter deux hanaps – la large coupe du Moyen Age – , deux flacons-bouteilles plats et évasés que l’on porte à l’aide de courroies, une louche et une cuiller, une longe, deux cingles dont une se termine par une boucle, un chapeau de coton et un autre de feutre, trois paires de besaces, une pour lui et deux pour ses écuyers, une grebeleure ou petite tente avec le chevalet, outil nécessaire pour enfoncer les piquets. Le tout entassé, avec un soin rigoureux, sur le dos de la bête de somme.
Les frères sergents n’ont qu’un cheval ; sauf la tenteet le chaudron, ils ont le même équipement que les frères chevaliers. Néanmoins,, quand ils ne chevauchent pas, le haubert est plus léger et est remplacé par ce que la Règle appelle « l’Hauberjon sans manicles », c’est-à-dire sans manches, et leurs souliers ne sont autres que les chausses.
Après cette énumération, les retraits apportent des détails de moindre importance, d’ordre pratique et domestique. Un frère du couvent pourra donner une tenue qu’il aura portée au moins un an ; une cotte, un vieux jupon, une chemise, des braies et des bottes courtes, une lanterne si c’est lui qui l’a faite, un cuir de daim et un manteau en peau de chèvre.
Quant aux interdictions, aucun frère ne peut se baigner, ni se saigner, ni prendre médecine, ni aller en ville,
Weitere Kostenlose Bücher