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Les templiers

Les templiers

Titel: Les templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Laurent Daillez
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» Comme la plupart des églises du Temple, celle-ci était dédiée à Notre Dame. Nous disons bien la plupart, car beaucoup de chapelles templières ne furent pas dédiées à Notre Dame   ; celle de Jérusalem s’appelait Notre-Dame des Latins, aux dires de notre voyageur. En dehors de l’église, dont il évoque la construction, il nous peint le réfectoire que les chevaliers ont toujours appelé le Palais, en Terre Sainte. C’était une vaste salle voûtée avec une épine de colonnes. « Aux murs étaient accrochés des trophées d’armes, des épées, des boucliers peints, des cottes de mailles, le tout-venant des butins pris à l’ennemi.   »
    Comment était meublé le réfectoire   ? Selon la Règle, les tables étaient rangées suivant les dispositions communes des monastères réguliers, avec cette différence que les frères étaient l’un en face de l’autre. Seuls le Maître et le Chapelain avaient une table spéciale. Au cours des repas, des aumônes étaient prévues.
    Quoi qu’on puisse dire, les Templiers ont pratiqué la charité avec largesse. Lorsqu’un frère entame une pièce de viande ou de fromage, dit la Règle, il doit toujours la tailler avec soin «  afin qu’elle soit honorable pour donner à un pauvre   ». Tous les restes de la table étaient distribués aux pauvres et, dans toutes les maisons de l’Ordre, quatre pauvres étaient nourris quotidiennement par les chevaliers et, là où le Maître se trouvait, «  un cinquième recevait l’aumône   », car le Maître recevait double part.
    En dehors des mendiants, un nombre important d’hôtes mangeait avec les frères, invités par le Maître ou par les grands baillis. En plus des amis de la maison, les chevaliers comme les frères sergents, pouvaient convier leurs amis, mais chacun à leur place, c’est-à-dire que les chevaliers étaient assis avec les chevaliers et les hommes d’armes avec les frères sergents.
    À Jérusalem, le dortoir des chevaliers était situé entre le réfectoire et l’église. C’était une grande salle entrecoupée d’alcôves, donnant dans un couloir central, chacune meublée d’un lit, d’une table, de chaises et d’une huche-coffre. La literie a déjà été décrite. Le Maître et les commandeurs disposaient chacun d’une chambre plus vaste et mieux meublée dans laquelle se trouvait un bahut qui fermait à clé. Les sergents logeaient dans une grande salle commune sans séparation.
    Comme les moines, les chevaliers et les sergents pouvaient se rendre directement du dortoir à l’église, souvent par une galerie couverte, si l’on en juge par les divers plans de commanderies et même de forteresses. Près de l’église se trouvaient aussi l’infirmerie et les appartements des commandeurs et des baillis qui venaient à la maison générale pour les chapitres. Ces appartements, les textes les nomment « Hostels   ».
    À Jérusalem, comme dans la plupart des grandes maisons d’Orient, la majeure partie des bâtiments, que l’on a baptisés souvent du nom de «magasins   », n’étaient autres que les constructions de la maréchaussée. Situées hors des parties purement conventuelles, mais toujours à l’intérieur de l’enceinte, elles abritaient les armes, les armures, le menu harnais. Il y avait la forge où l’on réparait et fabriquait les hauberts, les heaumes, les cottes de mailles, la ferrerie où l’on ferrait les chevaux, la chavestrerie où l’on fabriquait les selles et les courroies, et enfin la bourrellerie.
    Les magasins comprenaient aussi la draperie et la parementerie. La Règle ne dit rien sur ces deux services. Nous devons nous reporter aux chroniques afin d’en connaître la destination. La draperie était uniquement l’entrepôt des tissus à l’usage de l’Ordre   : bure, velours, toile de Reims, trentenaire de laine, tandis que la parementerie était l’atelier de confection des robes et des manteaux. C’était le domaine du commandeur de la draperie ou du drapier du couvent. Il avait sous sa juridiction la cordonnerie où se fabriquait, outre les chaussures, les courroies, ceintures, baudriers, enfin tout ce qui ne servait pas directement pour la guerre et qui était en cuir.
    Une autre partie des magasins avait son importance, c’était celle qui avait à sa tête le commandeur de la viande. Elle comprenait la cuisine, la cave ou boutellerie pour le vin, les fours pour cuire le pain. Ledit commandeur dirigeait aussi les

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