Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les templiers

Les templiers

Titel: Les templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Laurent Daillez
Vom Netzwerk:
têtes dures.
    Les Égards rapportent le cas de frère Paris et de deux autres frères qui tuèrent un marchand chrétien d’Antioche. Le chapitre du couvent les jugea et ils furent condamnés à être fouettés à travers les villes d’Antioche, de Tripoli, de Tyr et d’Acre. À mesure qu’on les fouettait, on criait   : « Voyez ici la justice que pratique la maison sur ces mauvais hommes.   » Ils furent condamnés à la prison perpétuelle à Château —  Pèlerin où ils moururent.
    Autre exemple, cité par la règle catalane. Un frère s’esquiva d’une commanderie française « par-dessus la muraille   ». Il fut accusé et un sursis de jugement lui fut accordé. Le Maître en France de l’époque était de Basainville (1244). Celui-ci se rendit en Syrie afin de demander au Maître, Renaud Vichier, qui se trouvait à Césarée avec saint Louis, si une fugue méritait le même châtiment en pays chrétien que sur les marches sarrasines. Le Maître répondit que tout frère qui veut sortir doit passer par la porte droite. Ainsi le frère perdit la maison. Il n’y avait aucune différence entre lés frères de Palestine et ceux des pays qui n’étaient pas en guerre.
    Voici un cas plus particulier de conspiration. En Catalogne, il arriva qu’un Templier fabriquât de fausses lettres émanant du cardinal grand pénitencier. Il les montra à plusieurs confrères, en exigeant le secret. Il fut blâmé, mais personne ne le dénonça. Le faussaire présenta ces bulles devant le Chapitre provincial. Découverte, la supercherie souleva un tollé général. Les frères qui en avaient eu connaissance furent obligés de demander miséricorde. On les « mit au répit   » pour être jugés par le Grand Maître et le couvent d'outre-mer. Le faussaire put s’enfuir. Les autres, amenés à Acre par leur commandeur, comparurent devant le Maître du Temple, Thomas Béraud. Ils furent acquittés du crime de conspiration, mais le Chapitre les condamna à la perte de l’habit en signalant qu’ils ne pourraient jamais remplir de fonctions dans la Terre d’Aragon.
    Cet exemple apprend beaucoup. Juridiquement, le Chapitre provincial d’Aragon ne peut trancher un cas aussi grave. Les prévenus sont présentés, non pas au Chapitre général, mais au Chapitre du couvent, qui n’est autre que le grand conseil du Maître.
    D’autre part, ne suggère-t-il pas que les frères qui s’évadent, par peur du châtiment, sont à l’origine des accusations contre les Templiers   ?
    La règle catalane est très instructive sur le respect que les Templiers avaient pour leurs institutions, les coutumes et leur vie religieuse. Les deux transcriptions citent vingt-sept exemples de fautes entraînant la perte de l’habit. Souvent les frères sont pardonnés.
    Le gaspillage ne pouvait être supporté, malgré la richesse de l’Ordre. Les frères faisaient vœu de pauvreté. Il ne leur manquait rien, mais personne ne devait dépenser au hasard.
    Frère Hugues, qui était à la cordonnerie de Saphet, alors que Guillaume de Chartres était commandeur, fut aux prises avec un sergent venu lui demander une paire de souliers. Sans autorisation, le cordonnier ne voulut rien donner. Le frère réclama les clefs de l’armoire, ce qui lui fut, à nouveau, refusé. Le frère « brisa l’armoire, prit les souliers et les donna au sergent   ». Le commandeur reprit le frère qui demanda miséricorde. Il fut condamné à la perte de l’habit. La Règle ajoute que, si les souliers avaient été destinés à des personnes hors de la maison, il aurait été condamné à la perte de la maison, car cela aurait été un larcin.
    Un jour que le couvent était à Casai Brahim et que les frères allaient se promener, « un frère prit sa masse et la jeta après un oiseau qui était sur la rive de l’eau   : la masse tomba dans l’eau et fut perdue   ». L’habit lui fut laissé pour Dieu.
    Devant tous ces faits, nous devons tirer une conclusion. L’Ordre du Temple était régi par un ensemble de règles strictes et sévères, et jusqu’à la fin, les frères du Temple conservèrent leur intégrité, leur foi, leur courage. La fin tragique d’Acre, le courage sous la torture de l’Inquisition française en sont les plus flagrants exemples.

 
    CHAPITRE VI   Terre Sainte et relations
     
    L A maison du Temple de Jérusalem n’est pas décrite dans les actes, mais dans un vieux récit de voyage, transcrit dans la Patrologie latine

Weitere Kostenlose Bücher